Astrid vit à Paris.
Élève dans un conservatoire de danse, elle prend des cours pour être chorégraphe afin d'intégrer son Graal, la Juillard school Of New-York.
Son quotidien se résume à ses cours de danse, son amoureux Malone, étudiant dans l'une...
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Malone
A peine ai-je claqué la porte de chez Astrid, que des larmes se mettent à couler.
Amères.
Froides.
Dévastatrices.
J'ai réussi à les contenir jusqu'à ce que je passe le seuil de chez elle, mais là ça m'est humainement impossible.
L'odeur de son parfum qui persiste sur les fibres de mon t-shirt ne m'aide pas non plus. Elle porte toujours le même. Celui qui à l'époque m'a déjà fait chavirer.
Puis un constat, aussi violent qu'un uppercut, aussi radicale qu'une injection létale.
Je l'ai perdu.
Définitivement.
Sans retour en arrière possible.
Cette vérité tourne en boucle. Inlassablement. Creusant des sillons dans mon cerveau.
Ça fait presque cinq ans mec, que tu l'as perdue.
Oui, mais la revoir, l'approcher, la toucher, pouvoir m'expliquer... toutes ces choses m'a rendu crédule à un possible entre nous.
Quand nous nous sommes rencontrés au Lycée, Astrid était déjà magnifique, je suis tombé amoureux d'elle à la seconde où je l'ai vu en compagnie de Sophie et d'Hugo. Plus j'apprenais à la connaître, plus elle me fascinait. Nous n'avons pas mis longtemps à sortir ensemble, et pour la première fois je suis devenu exclusif avec une meuf. Pourtant les tentations étaient présentes à chacune des soirées en boîte où l'on mixait mes potes et moi, mais pour le plus grand malheur de Neal, je n'ai jamais cédé aux tentations... je n'ai pas menti à Astrid tout à l'heure quand je le lui ai affirmé. Astrid me comblait. Astrid était mon tout.
Nous avions plein de projets ensemble, dont celui de venir vivre ici... dans la ville où tout est possible. Mais j'aurais du me douter que chaque pièce à un revers. Et le mien se nomme Neal.
Astrid ne l'a jamais apprécié, elle le trouvait trop frivole, instable, et surtout elle n'aimait pas qu'il agisse avec Hugo et moi comme si nous étions célibataires. On a eu pas mal de disputes à ce sujet. Je maintenait que Neal était mon ami, qu'elle voyait le mal partout, qu'il s'amusait à la provoquer car il savait pertinemment qu'elle foncerait dans ses provocations.
Si j'avais su...
Si je m'étais douté une seconde que ce connard nous entraînerait Hugo et moi dans sa chute pour mieux nous contrôler et s'assurer qu'on le suive à New-York pour assouvir sa soif de notoriété, je l'aurais envoyé chier.
Sauf que... j'ai été lâche et j'ai préféré sacrifier mon amour au nom de l'amitié.
Amitié qui n'existe plus. On se côtoie tout au plus car on n'a pas le choix, un contrat nous lie, mais c'est tout.
