Chapitre 22

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                                               Astrid                           


Sebastiàn et moi, nous nous rhabillons en riant car nos vêtements sont éparpillés un peu partout dans la salle de danse.

Et puis, je ne tiens pas à parler de mon ex en étant nue, ce qui me rendra encore plus vulnérable.

Je n'ai pas parlé de lui depuis des mois, alors le faire maintenant, après ce que l'on vient de vivre n'est peut-être pas le meilleur moment, mais je ne veux plus lui cacher la vérité. Surtout que les jours défilent et leur prestation au Five arrive à grands pas. Seb m'a tenu au courant de leur venue demain dans le club avec leur manager pour mettre les derniers détails au point.

Une fois que c'est fait, je tire mon latin lover par la main et nous nous asseyons de nouveau par terre contre le mur.

— Encore, plaisante-t-il, une autre démonstration ?

Sauf que, quand il me voit déglutir, il fronce les sourcils.

— Quelque chose ne va pas, mon ange ?

— Si, si.

Je fixe Sebastiàn dans les yeux, pour me donner du courage. De toute façon, il a cette aura qui l'entoure que seuls les mecs sur d'eux avec de l'expérience, heureuse ou pas, qui me donne assez de confiance en moi pour tout lui narrer.

J'ai mis du temps avant de tout raconter à Théo, encore plus avec Stan, mais avec mon latino, tout parait simple, il a su en quelques semaines me redonner tout ce que Malone m'avait enlevé.

Confiance en moi. Faire tomber les briques qui protégeaient mon cœur. Redécouvrir l'Amour avec un grand A.

Ses yeux noirs, comme une nuit sans lune, me scrutent, attendant avec patience que je veuille bien développer. Il est attentif, patient. Ma bouche s'ouvre pour déballer tout mon passé, je commence par le début, à savoir ma rencontre avec le Dj de mes cauchemars, je passe rapidement sur ma vie à parisienne, car Sebastiàn et moi en avions déjà discuté, puis j'arrive au moment le plus délicat, la façon dont mon ex m'a lâchement abandonné.

Je passe par plusieurs émotions.

La honte d'abord de m'être montrée si naïve et n'avoir rien vu venir. Que va penser Sebastiàn ?

Arrive la haine quand, je lui relate pratiquement mots pour mots la confrontation qui a suivi son acte de lâcheté. Aucune explication. Aucune excuse. Une boule de papier froissée au sol comme l'a été mon âme après son départ.

Je devine à son attitude que Sebastian est en colère.

Sa mâchoire est crispée, ses poings dont les phalanges blanchissent se serrent comme s'il voulait taper dans quelque chose, ou plutôt sur quelqu'un. Je reprends la parole, il ne m'interrompt pas, car il sait que s'il le fait je vais me dégonfler comme un ballon de baudruche. Alors je m'enferme dans ses souvenirs qui deviennent de moins en moins douloureux, mais qui finalement ne sont que ça. Des souvenirs.

Je ne lui ai toujours pas donné de nom à ce moment de mon récit.

Pour moi c'est encore le plus dur.

Je suis consciente qu'il attend de connaître le nom de celui à qui il a envie de casser la gueule. Je prends un risque en le faisant, car Sebastiàn a le sang chaud d'un latino. Il est capable de résilier le contrat et de les envoyer ce faire foutre, malgré la pub que cela va lui apporter, mais je sais aussi qu'il n'en a pas besoin et surtout qu'il m'a fait comprendre que je passe avant tout ça.

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