Chapitre 35

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Le jour n'est pas encore levé quand j'ouvre les yeux sur la créature allongée contre mon flanc

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Le jour n'est pas encore levé quand j'ouvre les yeux sur la créature allongée contre mon flanc.
Astrid dort paisiblement, il faut dire que cette nuit je ne lui ai pas laissé beaucoup de repos. Cela fait à peine deux heures que notre envie l'un l'autre est rassasiée.
Je me détache lentement de ce corps chaud, je dépose mes lèvres sur sa tempe avant de sortir sans bruit de la chambre pour m'enfermer dans la salle de bain.

Après notre arrivée hier dans la journée, j'ai fait visiter tout le domaine à Astrid sans manquer de faire une interro surprise contre un mur, puis dans une pièce de l'entrepôt.
Je tiens toujours parole.

Je passe un coup d'eau sur mon visage, je me brosse les dents en regardant mon reflet dans le miroir. Malgré mes yeux cernés par ma courte nuit, un éclat nouveau s'y est logé.

Je n'aurais jamais cru que me retrouver ici, dans la maison de mon enfance aux souvenirs bancals, en compagnie d'Astrid, me plairait à ce point. La regarder évoluer entre ces murs, auprès de mon père, la voir saluer tous les hommes que l'on a croisés le plus souvent armés, le plus naturellement du monde, a ravivé en moi une étincelle bien trop longtemps éteinte.
Maman avait raison. Quand on trouve la bonne personne, peu importe le lieu, elle s'adapte. Et c'est exactement ce qu'a fait mon ange hier. Elle s'est fondue dans mon monde. Même David a été sous son charme. Lui, l'ancien agent du Mossad.

Je rejoins la chambre où mon ange est toujours dans les bras de Morphée pour passer un short de sport, un t-shirt Under Armour, je chausse mes tennis et c'est  partie pour mon jogging matinal avec David et Jaden.
Dire que je vais cracher mes poumons est un euphémisme.

La maison est calme quand j'atteins le rez-de-chaussée. Tout le monde dort encore.
Je passe par la cuisine pour me servir un verre de jus de fruits fraîchement pressé, quand des pas se font entendre derrière moi.

— Tu es bien matinal ! Me surprend une voix éraillée, dans ma langue natale.

Je ne me retourne pas, continue de boire mes vitamines et ignore Camélia qui se poste à mes côtés pour se faire couler un café.

—Et toi, commencé-je en fixant mon Apple Watch, pas vraiment. Tu comptes apporter le petit déjeuner de mon père en même temps que celui de midi ?

Camélia me fusille du regard mais ne perd pas contenance, au contraire, ses lèvres de vipères s'ourlent d'un sourire méprisant.

— Tu te souviens des habitudes de Juan ? Sebastiàn. Non parce que depuis que ta...

Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase, je la saisis par le cou d'une main, la poussant contre le plan de travail. Elle recule sa tête pour pouvoir me fixer dans les yeux.
Je peux lire de la fierté dans son regard.
Elle sait appuyer là où ça fait mal.
Mais moi aussi.

Save Your TearsWhere stories live. Discover now