Chapitre 60

190 35 30
                                    

— Vous pouvez répéter ? demandé-je, à la réceptionniste à bout de patience, qui s'active sur son clavier

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

— Vous pouvez répéter ? demandé-je, à la réceptionniste à bout de patience, qui s'active sur son clavier.

Elle n'ose pas nous regarder et je la comprends.

Toute la joie que nous avions en pénétrant dans le palace s'est évaporée à l'instant où Alba, prénom inscrit sur son badge, nous a gentiment informé, que la réservation n'avait pas été prise. Un bug du système apparemment. Ce à quoi nous avons répondu, que ce n'est pas si grave et qu'elle pouvait nous trouver une autre chambre.

— Je suis navrée, mais nous n'avons plus une chambre de disponible, le palace est complet à cause de la convention sur...

— Même les suites ? l'intérrogé-je, en la coupant dans son explication, qui soit dit en passant m'indiffère.

Mon budget va souffrir, mais je ne serai pas à la rue pour autant. Mon boulot me rapporte bien et j'ai l'héritage de mes grands-parents.

— Oui. Comme j'essaye de vous l'expliquer...

Le ton qu'elle prend de maîtresse d'école commence à me gonfler.

— Nous avons été pris d'assaut et c'est...

— Ok, c'est bon. On a compris.

Je sens qu'elle se retient de m'envoyer balader, mais ce n'est pas elle qui c'est tapé des heures d'avion, en première classe, ouais bon, qui n'a pas fermé l'œil de la nuit, et qui s'est faite humiliée par son mec, nue, et encore euphorique de l'orgasme que je venais de prendre. Et tout ça en vingt-quatre heures.

— Pouvez-vous nous indiquer un autre établissement ? suggère Sophie pendant qu'elle compose un numéro sur son portable.

Je fronce les sourcils.

— So ! c'est pas vraiment le moment de passer un appel là !

Elle lève une main en l'air afin de faire comprendre de me taire, puis elle s'éloigne vers l'entrée du palace.

Je patiente quelques minutes tout en me décalant, afin de laisser ma place à des touristes voulant accéder au comptoir, mon regard bifurquant vers mon amie qui fait de grands gestes, sachant que son interlocuteur ne peut pas la voir, c'est plutôt comique, manquant d'éborgner un mec qui passe près d'elle. Je secoue la tête en pouffant.

Comme l'alcool, la fatigue vous impose des réactions étranges.

J'en profite pour aller m'asseoir sur un des fauteuils en rotin du coin salon, quand me sentant observer, je détourne mon attention de Sophie, et distinguent deux mecs debout, un peu en retrait, en train de me mater. Une sensation étrange m'envahit et des souvenirs désagréables affluent par vagues successives. Mon réflexe est d'appuyer sur la touche d'appel rapide de Sebastian, quand je réalise que d'une, il n'est pas sur le même continent, et de deux, il ne répondra surement pas. Cette constatation équivaut à un coup de poignard. Je me ressaisis, ne rien montrer de mon trouble, j'ai visualisé les échappatoires qui s'offrent à moi, comme me l'a enseigné Jaden lors de nos entraînements réguliers après notre séjour au Mexique.

Save Your TearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant