Chapitre 44

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Moi
"Fais pas l'innocent ! Tes caresses sous la table, tu crois que je ne les ai pas senties ?"

Antoine (fronçant les sourcils)
"Quelles caresses ? Jamais je ferai un truc comme ça, c'est trop risqué ! Au milieu de tout le monde en plus ?"

Il réfléchit quelques microsecondes. 

Antoine (s'énervant)
"Me dis même pas que c'est Kylian ?"

Moi
"Euh ... Je ne pense vraiment pas, on sait tous les deux qu'il est hétéro, et ça serait vraiment osé de sa part ? J'ai peut-être cru que c'était des caresses vu que tu étais en face, mais c'est peut-être simplement un frottement avec un short ou je sais pas ..."

Antoine
"Jusque là, je suis hétéro aussi aux yeux de tous. Arrête de te voiler la face, ou de me mentir." 

Et il s'éloigne. J'avoue que je ne comprends pas trop ce qui s'est passé, je suis sûr d'avoir senti une main me caresser le genou, mais pourquoi Kylian ferait une chose pareille ? Je ne peux même pas aborder le sujet, si ce n'est pas lui, ça foutrait un bordel pas possible dans l'équipe, et je perdrai ma place. 

Je pars me changer, on démarre l'entraînement sur un bon footing histoire de bosser l'endurance, et on part sur des exercices d'explosivités. Certains sont à fond, d'autres plus paresseux. Je monte un peu le ton pour une fois, je sais que je suis surveillé et que mon contrat tiendra en fonction de mes résultats. Je vois que ça choque la plupart des gars, eux qui ont l'habitude de me voir dans la rigolade et la vanne, je passe sur un modèle un peu plus strict pour le moment. On finit l'entraînement, je leur demande cinq minutes pour les briefer rapidement. 

Moi
"Les gars, je sais que jusque là, on était sur un rythme tranquille. Je sais que vous bossez comme des fous dans vos clubs, que vous pouvez être fatigués, je comprends tout ça. Mais à partir de maintenant, on va devoir faire les choses à fond. La coupe du monde arrive plus vite qu'on ne le pense, les deux matchs amicaux vont être précieux pour vous et vos sensations en arrivant en Russie. Je suis toujours le même Marco, je veux juste vous voir à 200% à chaque entraînement, c'est pour ça que l'on m'a recruté. Je compte sur vous, et si vous avez besoin d'évoquer certaines choses avec moi, vous connaissez mon numéro de chambre, je suis là pour vous aussi !"

Tout le monde acquiesce, l'équipe repart épuisée. On rentre sur le centre, je vais me doucher avant de descendre fumer et croise Didier. 

Didier
"Je ne sais pas ce que tu leur as fait, mais ils ont l'air complètement morts. Tu me diras s'ils tiennent le rythme."

Moi
"Pas de souci, j'ai juste appliqué ce que je t'ai présenté ce matin. Mais j'ai un peu serré la vis, j'essaie de les pousser à fond tant que les matchs sont loin. Je veux voir leur limite, et comprendre ce qu'on peut améliorer dans l'effectif."

Didier (souriant)
"C'est tout ce que je veux entendre. Je dois te laisser, j'ai une réunion avec le staff médical."

Et il repart. Oui, cette coupe du monde, j'y tiens. En tant que membre officiel de l'équipe de France, mais surtout, pour le petit garçon qui hurlait devant la télé à chaque compétition. 

Je retrouve mon salon, je m'y installe et me pose un peu sur mon téléphone. J'ai quelques réponses à ma story, des gens qui s'affolent sur ma localisation, d'autres qui cherchent des gossips sur l'équipe, enfin bref, de tout ! Mais surtout, un message à l'instant d'Antoine en réponse au post : "Rendez-vous près du terrain dans 10 minutes."

Aucun smiley, aucune émotion, plutôt froid même. C'est une invitation ou un guet-apens ? Je me lève et me dirige tranquillement là-bas. Je le vois de dos, en train de m'attendre. 

Antoine
"Pour une fois que tu es en avance !"

Moi
"J'étais déjà en bas quand... "

Antoine
"Quand tu as vu le message, je me doute. Je pense qu'on doit parler, et j'ai préféré nous écarter du bâtiment pour que ça reste intime. Et même, un paysage différent, ça fait du bien."

On se met à marcher, on se ballade dans le centre et c'est assez agréable. 

Antoine
"Peu importe ce qui se passera demain, dans un mois, ou dans cinq ans, je veux que tu saches que je suis désolé. J'ai essayé autant que j'ai pu de te détester, de t'éloigner de moi. Ghoster n'est jamais une belle chose, et je sais que tu as dû en souffrir."

Moi
"Comment ça ?"

Antoine
"Tu es creusé, tu as perdu du muscle, tu fumes quasiment un paquet par jour depuis que tu es arrivé alors que tu avais réussi à réduire considérablement ta consommation. Je n'ai jamais voulu te faire autant de mal, si c'est ce que tu penses. J'ai voulu te faire souffrir par vengeance, les mots que tu as eu étaient lourds et chargés de sens. La vengeance ne m'a pas fait sentir mieux, au contraire je me sens même débile."

Moi
"Je comprends. Tu sais, j'ai essayé de revenir vers toi. Tu me manquais, je n'arrivais pas sans toi. Mais j'ai fini par te détester."

Antoine
"J'ai vu. Mais je n'y arrivais pas. Je ne voulais même pas te parler en arrivant ici. Continuer juste de t'ignorer. Mais quand tu as failli entrer dans ma chambre, j'ai eu ce déclic. J'ai juste eu envie de te retrouver."

Moi
"Antoine, je ne suis pas à ta disposition. Tu ne peux pas revenir quand tu le souhaites ou quand tu l'as décidé uniquement. On est deux, tu dois aussi respecter mes envies."

Antoine
"Bien sûr, mais tu ne m'as pas dit non dans l'ascenseur, je n'ai pas compris ce qui s'était passé."

Moi
"J'ai eu peur. Tu ne peux même pas imaginer comment je me suis senti pendant ces deux mois. Te retrouver et me faire ignorer, ça m'a encore plus blessé. Mais dans l'ascenseur, le contact que l'on a eu, ça m'a électrisé. Au fond de moi, j'attendais que ça."

Antoine
"Alors qu'est-ce qui s'est passé ?"

Moi
"Tes mots. 'Je t'aime', 'Tu m'as manqué', non Antoine. Pas après tout ça, quand c'est toi qui creuse cet écart."

Antoine
"Mais c'est la vérité, tu m'as manqué Marco. Je t'aime, je le sens en moi, je ne pouvais rien dire d'autre tellement j'étais heureux sur le coup que tu ne m'aies pas rejeté. Et je te rappelle que ça part de toi, cette histoire. C'est toi qui aime ton ex."

Moi
"Justement Antoine, à propos de ça ..."


Dans tes yeuxWhere stories live. Discover now