Chapitre 38

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24/12/2017, Champs-Elysées, 16h,

C'est assez marrant de se dire que j'ai passé l'après-midi sur l'une des avenues les plus bondées du monde avec le chouchou de l'équipe de France, sans qu'il ne se fasse reconnaître. Plus sérieusement, entre son bonnet qui cache ses jolies boucles, et un cache-cou remonté jusqu'au nez, impossible de penser à Antoine Griezmann. Et heureusement ! Je préfère même pas penser à ce qui s'était passé s'il s'était fait griller dans cette marée humaine... 

L'après-midi se passe à merveilles, je trouve enfin un cadeau pour Alex (le dernier iPhone, le sien est pourri et mon salaire me le permet... ou je finirai dans le rouge à la fin du mois ! C'est le mien que je devrais changer aussi d'ailleurs ). On arrive donc au Apple Store, une file immense mais nous n'avons pas d'autres choix que d'être patients. Notre tour arrive, une vendeuse vient nous aider dans notre choix. iPhone 8 Plus ou iPhone X ? Je ne sais pas trop, j'ai pas assez suivi l'actualité technique disons... C'est donc la gentille dame face à nous qui va nous conseiller avec un énorme bla-bla sur les capacités de l'un et de l'autre, les différences, et les "conseils amicaux et personnels". Je me rabats sur le 8 Plus. Nous quittons cette jeune demoiselle qui envoie notre commande à la caisse pour faire un rapide tour dans le magasin. Antoine décide de s'acheter des AirPods au passage et part directement les payer pendant que je regarde les derniers Macbooks. Quelques minutes plus tard, j'ai fini de baver derrière tous ces écrans si fins, et me dirige à la caisse. Antoine m'y attend avec un grand sourire qui se lit dans ses yeux. 

Moi (suspicieux)
« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Antoine
« Disons qu'on peut y aller ? »

A vrai dire, je le prends assez mal sur le coup mais je me retiens pour ne pas taper une crise dans le magasin. On sort et nous rentrons. J'aurais bien aimé traîner un peu plus, boire un verre de vin chaud, mais je pense que ce n'est pas d'actualité. Et que ça ne le sera pas avant un bon moment d'ailleurs ...

Appartement de Marco, 18h,

Nous avons rendez-vous à 20h. On compte 30 minutes de route, donc on a un peu de temps pour se poser. J'en profite pour parler à Antoine. 

Moi
« Antoine ? Je peux te parler ? »

Antoine (me souriant)
« Dis-moi tout ! »

Moi
« Je voulais te remercier pour toute à l'heure, chez Apple. Mais je ne peux pas accepter. »

Antoine
« T'inquiètes pas, je peux le ... »

Moi (sèchement)
« Moi aussi, je le peux. C'est très gentil de ta part, mais c'est mon cadeau, ça doit venir de moi. Je ne veux pas de ton argent, je suis pas là pour ça. »

Antoine
« Tu sais Marco, tu vas devoir apprendre à vivre avec ça si tu veux être avec moi ... Je ne dis pas que tu ne peux pas le faire, je voulais juste t'alléger un peu, j'aurais jamais pensé que ça aurait pu te faire réagir comme ça ! »

Moi
« Tu vas aussi devoir apprendre à vivre avec ça, je ne me fais pas payer des choses, je ne veux pas de cadeaux ni rien. Je suis pas quelqu'un de vénal, je ne veux pas que l'on m'achète ni rien de tout ça. »

Antoine

« Attends mais regarde ce que tu me dis ? A quel moment je t'achète là ? Tu crois que je te prends comme une pension alimentaire ? Une bouche à nourrir ? Marco, commence pas, ça va déraper pour rien. Désolé si tu l'as pris comme ça, je voulais juste te faire plaisir. »

Moi (boudant)
« Bah ne recommence pas. Et donne moi ton RIB que je te rembourse. »

Antoine
« Non. »

Moi
« Putain fais pas l'enfant. »

Antoine (avec un sourire en coin)
« Si. »

Et il me saute dessus. Il me plaque contre le canapé, me fait m'allonger, et me bloque les poignets à la force de ses bras. « Alors, on est coincé là ? » me dit-il avec son sourire enjôleur. Je tente à peine de répondre que sa bouche me fait taire. Un baiser où nos langues s'entremêlent, mais où mes bras sont toujours coincés. « Bouge pas. ». Son air était tellement ferme que j'obéissais, étrangement. Je le vois s'éloigner et me donner une petite boîte avec écrit : "Joyeux Noël". 

Moi
« T'es en avance là ! »

Antoine
« Ouvre la boîte et tais-toi. »

Encore une fois, je ne le défie pas. Il sait que j'aime quand il domine, quand il fait le mec autoritaire au lit. J'ouvre et tombe sur une jolie panoplie : deux paires de menottes et un bandeau. 

Antoine
« On va les essayer. Maintenant. »

On part comme des petits sauvages, lui le premier. On fait ça vite et bien, j'ai d'ailleurs dû avoir l'orgasme le plus impressionnant de ma vie avec ces petits jeux. Il m'emmène à la douche et s'occupe de moi comme d'un prince, à base de tendresse extrême. 19h15 : on s'habille. J'ai opté pour une chemise bordeaux sur un chino noir et des stan smith blanches. Antoine lui est plutôt formel, il a sorti son costume Hugo Boss, un joli gris avec une belle chemise cintrée qui le moule parfaitement. Je bave littéralement devant lui. Je dois juste lui faire son noeud de cravate (il ne sait pas les faire), j'en profite pour l'embrasser une nouvelle fois et sentir sa douce odeur. Il m'attrape par la taille, m'embrasse en me plaquant contre le mur, je lui saute dessus et le sens se durcir. On s'arrête alors ici, pour ne pas tenter le diable, même si j'aurais voulu des choses plutôt diaboliques ce soir là. 

Notre Uber arrive, Antoine s'est déguisé à nouveau avec son cache-cou, et nous partons pour 30 minutes de route où je somnole sur l'épaule de mon copain. Je n'ai pas eu le temps d'y penser jusque là, mais je sais que rien ne sera facile ce soir. Ni pour lui, ni pour moi, ni pour les autres. J'espère juste que tout se passera bien... Et qu'Alex a prévenu papa et maman de ma nouvelle fréquentation.

Dans tes yeuxWhere stories live. Discover now