☇ neuf

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Jeno de son côté est sorti de l'établissement dans un état d'esprit affreux. Effectivement pendant qu'il était dans la cafétéria, son chauffeur, qui est également un homme de confiance de la famille Lee a rapporté à Jeno que son père et son frère se sont disputés.

Jusqu'à là, rien d'anormal. Les deux là s'énervent beaucoup l'un contre l'autre, néanmoins quand le chauffeur a également dit qu'il avait besoin de l'appeler car il y avait plus que de simples paroles échangées, Jeno savait plus ou moins à quoi s'y attendre. Mais il ne pensait tout de même pas cela possible, quand il a entendu la voix de son chauffeur paniqué, il a tout de suite su que c'était grave. Il a tout de même attendu calmement les explications et là, il a compris que son père avait frappé son frère. Son géniteur n'a pas seulement levé la main sur son aîné, il l'a carrément claqué sans aucune once de douceur avec la main où l'alliance de mariage trône.

Jeno ne sait pas pourquoi, mais il est bien décidé à le savoir...

Bien que lui et son aîné ont beaucoup de mal à discuter calmement, même si le lien entre eux est corrompu, même si c'est compliqué, il aime son grand frère, il l'aime profondément et jamais, ô grand jamais il ne laissera son père lui faire du mal. Habituellement, c'est lui le punching ball de service alors pourquoi d'un coup, le vent tourne et c'est son aîné qui prend tout ? Ça n'a pas de sens.

– Mr Lee, montez dans la voiture, je vous y emmène. Dit le chauffeur qui est finalement arrivé après dix minutes.

Jeno remercie le conducteur et se laisse entraîner jusqu'à chez-lui. Les deux arrivent très rapidement au pied du manoir, Jeno sors de la voiture et c'est là qu'il entend des cris, des hurlements. Il n'hésite même pas une seule seconde, il fonce droit dans ce qu'il est censé appeler maison et rentre dans celle-ci. Il voit que son frère et son père sont dans le salon, alors il les rejoint.

– On attendait plus que toi, petite merde. Dit le père de famille, un sourire mauvais sur le visage.

Jeno s'apprête à s'approcher mais son frère se met devant lui pour le protéger. Taeyong secoue négativement la tête pour dire à son cadet de rester derrière lui.

– Taeyong hyung qu'est-ce que tu fais ?

– Je fais quelque chose que j'aurais dû faire depuis longtemps.

Soudainement un bruit de coup de feu retentit. Le père de famille vient de tirer, pas sur ses enfants, mais sur la seule photo de famille qui restait d'eux : tous les quatre membres de la famille ensemble. Avec bien évidemment la mère. Les éclats de verre du cadre jaillissent de partout, certains atterrissent même  sur le bras de Taeyong mais il s'en moque.

– Père, que tu sois d'accord ou pas, c'est la dernière fois que tu me vois. Que tu nous vois. C'est finis.

Dit Taeyong de façon posé. Il attrape donc doucement la main de son frère qui ne comprend pas du tout ce qu'il vient d'arriver. Mais même si son incomprehension est immense, il se laisse entraîner par son frère en dehors de sa maison et auprès du garage.

– Monte sur la moto, on s'en va.

– Comment ça ? où va-t-on ?

– On va goûter à la liberté et recommencer notre vie à zéro. J'ai tout prévu ne t'inquiète pas. J'ai même trouvé un travail.

À la suite de cette dernière phrase, les deux garçons montent sur l'engin à deux roues et comme par magie, le cœur de Jeno s'apaise, il a hâte de voir ce que lui réserve cette nouvelle vie loin de son père... Peut-être qu'il va pouvoir enfin goûter au bonheur ?

Peut-être qu'il va enfin recoller les morceaux avec son frère ? Peut-être va-t-il enfin avoir une vie normale ?

Pour l'instant, il ne sait pas si ce qu'il espère va se produire. Néanmoins il y croit, du plus profond de son être.

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