Chapitre 52

Depuis le début
                                    

— J'en ai assez vu, crois moi.

Son flegme me tape sur le système et sur ma patience.

J'ai la sale impression d'être une mère en face de son ado récalcitrant.

Je pousse intérieurement un cri de rage, en m'imaginant taper le sol de mon escarpin, ou de lui balancer contre son dos pour le faire réagir.

Mais j'opte pour des paroles plutôt qu'un acte que je regretterais certainement.

— Ce n'est pas ce que tu...

Je ne vais pas au bout de ma réplique, prenant conscience que c'est la pire des réplique.

Encore.

—... crois, termine-t-il pour moi.

— Exactement.

Décidant que j'en ai assez de parler à son dos, et à ses fesses, pas que la vue soit désagréable, mais j'ai besoin de lire dans son regard.

De me rassurer.

De le confronter.

Je le contourne afin de me placer entre lui et la vitre. Sebastian ne bouge toujours pas et ne me regarde toujours pas .

— Seb, je l'implore presque en levant une main de manière à la poser sur sa joue, mais il la bloque en me saisissant le poignet.

— Ne me touche pas Astrid.

Ses yeux se sont enfin posés sur moi, et ce que je peux y lire me coupe le souffle. Un mélange de tristesse, de déception mais surtout une cruauté que je n'ai vue qu'une seule fois... quand il était sur Camélia prêt à la tuer si je n'étais pas intervenu. Je recule sous l'impact, mais je ne n'es pas une large part de manœuvre. Je bute contre la vitre, je frissonne au contact du verre froid sur la peau dénudée de ma colonne vertébrale.

Sebastian me lâche et s'éloigne, conscient qu'il vient de me blesser en un seul regard, me donnant la possibilité de partir, mais je n'en fais rien.

Je le connais par cœur. Quand il est à l'agonie, il mord, il déchiquette pour faire encore plus mal.

Je sais qu'il m'aime toujours. Ça ne peut pas être autrement.

Je dois me faire pardonner.

Lui prouver que c'est lui et uniquement lui.

Malone m'a peut-être sentie troublé, mais c'est uniquement parce que des souvenirs se sont invités dans mon esprit détraqué par le manque de mon latino. Rien d'autre.

Alors, prenant sur moi, je commence à faire glisser une bretelle de ma robe, puis la seconde, attirant son attention, enfin, ma poitrine à présent dénudée, l'étoffe caresse ma peau là où elle la frôle, faisant pointer mes seins, contracter mon ventre, pulser mon sexe... à moins que ce soit les pupilles incandescentes de mon mec qui suivent le mouvement du tissus. Quand celui-ci touche le sol, je l'enjambe, obligeant ma tête de mule à effectuer un pas en arrière.

Je suis nue devant lui.

Littéralement.

J'ai peut-être sciemment oublié de mettre des sous-vêtements.

Seuls mes talons noirs incrustés de pierres m'habillent.

Je sais qu'il prend sur lui, ses doigts le démangent d'effleurer ma peau, ses lèvres humides le supplient de butiner ma poitrine, son sexe poussant contre la fermeture Eclair menace de sortir, mais il ne bouge pas. Il me toise. Il me pousse dans mes retranchements. A déjà assisté par le passé à des centaines de scènes identiques je suppose, quand il fréquentait les clubs.

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