Chapitre 40 : Trop d'informations

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– Tu es sûre que tout va bien aller ? Je peux prolonger s'il le faut, débite Laura, tout en mettant son manteau.

– Laura, tout va bien se passer, tu as bien vu que je sais me débrouiller avec Nino tout de même, lui rappelais-je.

– Oui je sais, je te fais confiance, affirme-t-elle en plaquant ses mains sur mes joues. Mon bébé, tu es bien sage avec ta sœur, avertit-elle le bambin. Tu sauras où se trouve le cabinet du pédiatre ? s'inquiète-t-elle.

– Tu m'as donné l'adresse, ne t'en fais pas, la rassurais-je.

– Bon très bien, je t'appelle à la récréation de dix heures, affirme-t-elle.


     Laura quitte enfin l'appartement, Nino n'a pas bronché au départ de sa mère, il s'est contenté de téter son biberon. Il est calme, je craignais que la séparation avec sa maman le chagrine plus que ça. Une fois son biberon terminé, je le lave, et décide de faire la toilette de mon jeune frère. C'est drôle de voir son petit ventre dodu s'agiter tandis que je lui change sa couche. J'ai choisi sa tenue d'aujourd'hui, elle est magnifique. Mais qu'est-ce que c'est dur d'habiller un bébé qui ne fait que gigoter !

     Tant bien que mal, j'ai réussi à fagoter ce petit garçon. J'ai ensuite sorti la poussette, mis le manteau, l'écharpe et le bonnet de Nino, puis fermé l'appartement. Il est trop rigolo, on dirait un petit burrito, tout emmitouflé. Une fois dans la rue, je lance mon GPS, et marche dans les rues de Bordeaux. Prendre le tramway serait une perte de temps, cela revient au même qu'à pied. Ça me fera du sport au moins !

     Arrivés devant le cabinet, je sonne, et la porte se déverrouille. Nous nous signalons à l'accueil, et je me dirige vers la salle d'attente. J'en profite pour enlever les surcouches de vêtements de Nino, il fait chaud dans ce bâtiment. Mon téléphone vibre dans ma poche. Je vérifie que Nino est bien attaché dans sa poussette, et réponds.


– Coucou Anna, tout se passe bien ? interroge précipitamment Laura.

– Salut Laura, ça se passe bien, on est dans la salle d'attente, chuchotais-je.

– Oh très bien alors, elle souffle de soulagement. Il me manque déjà, confie-t-elle tout bas.

– C'est normal Laura, ne t'en fais pas, je m'occupe bien de lui, souriais-je.

– Super alors, je te laisse, je vous rappelle à midi, signale-t-elle.

– Profite bien de ton retour au travail, concluais-je en raccrochant.


     Je ris intérieurement, en faisant des guilis à Nino. Sa maman est très inquiète, c'est normal. Tu as une vraie maman poule, amore mio. La spécialiste arrive et nous appelle. Je la suis, elle se charge d'attraper l'enfant comme si c'était inné pour elle. Ce qui avec son métier, n'est pas étonnant. Elle ausculte Nino, il s'impatiente un peu. Je crois qu'il n'aime pas les examens. La femme m'assure que Nino est en super santé, et que tout va bien. Je rhabille donc le petit, et nous rentrons directement chez nous.

     Une fois à la maison, je fais réchauffer les restes pour que je puisse les picorer en même temps de nourrir Nino. Ce n'est pas une mince affaire, Laura a juste commencé à diversifier son alimentation. Monsieur a décidé que les purées de légumes ne rentreraient pas en entier dans sa bouche. Il trouve toujours un moyen d'en recracher un peu à chaque bouchée. Mon dieu que c'est énervant ! Je termine mon repas en vitesse, avant de changer totalement le petit garçon. Il a foutu de la purée partout sur ses fringues. Je le nettoie et le berce un peu avant de le mettre dans son lit.

La Reine des GlacesWhere stories live. Discover now