Chapitre 9 : Amis ?

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– Tu vas me manquer ma chérie, promet moi que tu m'appelleras plus souvent !

– Oui mama je le ferais je te promets, assurais-je dans sa langue natale.

– Et tu continues de bien travailler surtout, c'est important ! Ne finis pas comme ton cousin Giovanni ! Me réprimande-t-elle

– Oui mama, je te le jure, affirmais-je.

– Et souviens toi, Dieu te protège et te regarde. Continue de lui rendre hommage ma petite !


     Je la rassure une énième fois en hochant la tête. Les adieux sont compliqués. Enfin, pour elle, pas pour moi. C'est aujourd'hui que ma famille italienne rentre chez elle. Honnêtement, je suis légèrement soulagée qu'ils partent. Ils ne sont certes restés que trois jours, mais ils m'ont pompé toute mon énergie.

     Ma tante reste avec nous pour le reste de ses vacances. Ça va me faire du bien, enfin quelqu'un avec qui je vais pouvoir plaisanter, et qui me connait pas mal. Avec elle, je suis qui je suis. Pas de jugement ou de remarque. C'est ce qui me plait chez elle. Mon père la trouve trop extravagante, étonnant non ?

     Sur le trajet du retour avec mon père et ma tante, celle-ci déclare ;


– N'oublie pas Francesca, Dieu te regarde ! Fais attention à ce que tu fais, mime-t-elle les paroles de ma grand-mère.

– Continue de lui rendre hommage mon fils, surenchéri Alejandro.

– Si elle savait que ça fait longtemps que Dieu a préféré détourner les yeux de sa progéniture française, elle en serait malade, riais-je.

– Parfois je ne comprends pas comment elle peut croire que je sois croyante, en sachant la vie de « débauche » que je mène, ajoute ma tante.


     Ma tante est lesbienne. Ça n'a pas trop plu à ma grand-mère quand elle l'a appris. C'est un euphémisme, en effet, elle était à deux doigts d'envoyer ma tante en camp de conversion. C'est un peu pour ça qu'elle est venue en France rejoindre son grand frère à seulement 17 ans. Aujourd'hui, toute la vieille génération de notre famille évite soigneusement le sujet.

     Mon père et ma tante s'entendent extrêmement bien. Je suppose que ces quelques années de jeunesse passées ensemble les ont soudés à vie. Mais connaissant les fortes intolérances de mon père, je suis assez étonnée qu'il accepte l'homosexualité de sa sœur aussi facilement. Enfin, tant mieux. Il n'est pas totalement un asshole après tout...

     Nous déjeunons tranquillement, puis ma tante et Laura décident d'aller faire un peu de shopping. J'ai gentiment décliné leur invitation, sans pour autant lancer de remarque à mon père cette fois. Je crois que ce n'est pas la peine d'en rajouter. Je leur signifie que je vais aller voir mes amis aujourd'hui. Ma tante ne manque pas l'occasion de me dire d'embrasser mon petit ami de sa part. Well done tata.

     Je quitte donc la maison, avec un sac à dos sur l'épaule contenant une serviette, des affaires de rechange (au cas où Louka me remettrait à l'eau tout habillée), une enceinte... Je rejoins la crique, et suis surprise d'y trouver déjà bon nombre de mes... amis ? Bon nombre de mes connaissances.


– Salut tout le monde, lançais-je en m'approchant d'eux pour leur faire la bise.


     Il y a déjà Soraya, Ines, Karl et une fille dont je ne connais pas le nom. C'est une petite blonde, très bien maquillée, et avec des habits des plus récents. Je lui fais également la bise.

La Reine des GlacesWhere stories live. Discover now