Chapitre 34 : Facette

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Une centaine d'armes se pointent sur moi. Me tenant en joug. Je pousse ma veste sur le côté, pour qu'ils aperçoivent tous ce que je porte à la taille.

- Ne soyez pas si hostiles ! dis-je avec hilarité.

Pour le moment, j'évite de croiser le regard de celui pour qui je suis venue. Je sais qu'il parviendrait à me décourager en une seule et petite seconde.

- Ne tirez pas ! s'exclame un homme qui semble leurs chefs. Elle a une putain de ceinture explosive !

Je secoue la télécommande devant leurs yeux. Il suffirait qu'une seule balle me touche et... Boum.

Tous reculent légèrement. Je peux comprendre. Je possède la vie de tous ces hommes dans mes mains. Juste dans le creux de mes mains. Le moindre faux geste nous enverrait tous sous terre.

- Est-ce qu'on est disposés à négocier ? À qui dois-je m'adresser d'ailleurs ?

Je tourne doucement sur moi-même, dans un geste désinvolte.

- À moi, le bras droit de Sanchez. Je suis Elviro, résonne une voix à ma gauche.

J'avais raison. Le sous chef est l'homme qui leur a ordonné de ne pas tirer. Ses habits noirs sont remplis de poussière et son visage est tout aussi crasseux.
Celui-ci hésita avant de s'avancer vers moi. Ses yeux passèrent de mon visage à la ceinture. Je sens le tension de chaque hommes ici présent.

- T-t-t, je l'arrête en secouant l'index en l'air. Ne t'approche pas.

- C'est qui cette folle bordel ! prononce un autre homme.

Je l'arrête d'un simple geste de la main. Ce qui me fit davantage sourire.

- Ayla Martinez, ça te dit quelque chose ? certaine que oui, étant donné ce que m'a révélé Sanchez.

Un silence pesant prit place. Ils me regardent tous avec étonnement et cette fois, c'est à moi d'être consternée. Sanchez a-t-il raison ? Est-ce que ces hommes savent quelque chose dont je ne suis pas au courant ?

- Mmh, je vois Cade, s'exclame soudainement le sous-chef colombien. Tu as bien caché tes cartes, je t'en félicite.

Ce n'est que maintenant que j'ose le regarder lui. Assis sur les genoux, mais droit comme un pic. Il est agenouillé et pourtant, tout dans sa posture montre qu'il est toujours aussi fort et puissant.

Il est plus beau que jamais. Son regard, semblable à l'ange vengeur me tiraille sur place, il me cloue d'une intensité si forte et puissante qu'il me vole chacun de mes souffles.

Cependant, ses prunelles sont si belles et foncées, qu'elles me laissent tout entrevoir. Il me promet de maintes choses mais surtout, il est en colère. Très en colère.
La mâchoire crispée, il ressemble à un roi. Un air assassin se fixe sur ses traits et même moi, je ne parviens pas à le défier plus longtemps du regard. Si on sort tous sains et sauf, je sais que je vais en prendre pour mon grade.
Les gardes ne savent plus qui viser, ils sont confus et je ne saurais dire pourquoi.

- On va faire simple, je commence. C'est soit vous laissez tout le monde partir, soit j'appuie sur cette télécommande et je nous fait tous sauter.

Elviro joue avec son arme, le regard coincé dessus.

- Vous ne vous tueriez pas. Si vous êtes venues les aider, vous ne les tueriez pas.

C'est alors que je décide de bluffer. Mes yeux se plissent, rieurs et taquins. J'ai toujours aimé jouer.

- C'est ce que vous pensez ? Je n'ai absolument plus rien à perdre. Vous devriez le savoir, non ? Vous croyez vraiment que je ne saisirais pas l'occasion de me venger de celui qui me garde prisonnière chez lui ? J'attends ce jour depuis longtemps.

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