Chapitre 19: Allégeance

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Inconnu

La démence fait partie de mon quotidien, elle m'accompagne dans mes plus beaux comme dans mes plus mauvais moments. Personne ne se douterait de ce qu'il se trouve en moi. Personne ne viendrait à se méfier.

Il vous suffit de jouer la carte de la bonne humeur, de cacher vos plus grandes pensées. La confiance est le sentiment auquel je ne me fierais pas. Je ne me fais déjà pas confiance à moi-même alors pourquoi devrais-je le faire avec quelqu'un d'autre ?

Ma veste me donne des bouffées de chaleur. Je ne vois pas pourquoi je la garde d'ailleurs. Peut-être parce qu'elle me donne une certaine affirmation. Il fait chaud dans mon pays natal et je ne m'en plains pas.

Je fixe inlassablement les papiers posés sur mon bureau, les narines frémissantes je me retiens d'exploser. Mes doigts tapent le bureau sans s'arrêter.
Je ne parviens pas à me concentrer correctement et je sais que je devrais sortir pour régler le reste de mes problèmes mais c'est impossible.

Les dernières nouvelles me sont arrivées ce matin et autant dire qu'elles ne sont pas bonnes. Pas du tout.

Mon ricanement soudain résonne dans mon bureau. Je me lève d'un saut pour faire les trois cents pas.

Putain de merde

- Putain ! je me lâche en balançant mon verre sur mon tableau de collection.

Ma porte s'ouvre avec fracas sur l'un de mes hommes. Ils ont pourtant l'habitude de ne surtout pas m'interrompre. Je me ressaisis et affiche une mine neutre.

- Chef, commence-t-il, je me suis entretenu avec votre conseiller comme vous me l'aviez conseillé.

- Eh bien ? je l'encourage faussement.

- Il vous recommande d'agir le plus vite possible. Il a aussi cité « le loup est déjà entré dans la bergerie d'après vous que va-t-il faire une fois à l'intérieur ? il ne va certainement pas se prélasser non, il faut agir »

Je hausse les sourcils, ardemment déçu de cette réponse. Pouvait-on me dire à quoi me sert mes conseillers ? Ils se contentent de répondre à ce que je sais déjà.

- Un plan d'action peut être ? je suis conscient qu'il n'en a pas a me proposer mais je veux juste l'entendre dire qu'il n'est pas aussi intelligent qu'il le fait croire.

Je tapote à nouveau des doigts dans l'air, ne pouvant pas m'empêcher de bouger.

- Non Monsieur.

- Alors que faites-vous toujours ici ?

- Je m'excuse, se consterne-t-il en baissant la tête et en repartant.

Je me rassois, quelles bandes d'incompétents bordel. Je pourrais très bien régner seul mais mon oncle m'oblige à devoir supporter ces tas de merde.
D'autant plus que j'avais affaire à un ennemi particulièrement doué, je devais l'avouer.

Peut-être est-il comme moi. Je ne discerne jamais ce dont il a envie. Il se cache tout aussi bien que moi mais je suis plus fort. Je peux déjà l'entendre me supplier.

Quel délice s'il vous plaît.

Je n'écris jamais mes idées sur papier, non, je l'ai déjà dit mais je ne fais confiance à personne. Ce qui se trouve dans mes pensées restera dans ma tête. Je n'en ferais part à personne. Il faut savoir agir seul, comme un loup solitaire.

Mon putain de rival a réussi à placer son premier pion, à moi de placer le deuxième. Une multitude de choix s'offre à moi, je pourrais les forcer, les exécuter mais il faut que la situation tourne à mon avantage. Je ne fais jamais rien sans une contrepartie. Mon oncle m'a fait promettre une vilaine chose assez compromettante mais je serais retourné la situation dans mon sens.

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