Ps: J'aime ton corps

Renouer les liens

-Ah, ma copine!

Kim se jeta dans les bras de sa meilleure amie en faisant des petits bruits qui témoignaient de son affection. Orphely rit de bon cœur en lui rendant son étreinte.

-Comment ça va, Kim? Demanda-t-elle.

-Je vais super bien maintenant que je te vois enfin! Dit-elle en l'invitant à entrer dans son appartement. Depuis le temps que je te demande de passer!

Kim, âgée de 25 ans comme sa copine, vivait dans un petit loft à Mangrov City depuis qu'elle avait son job d'esthéticienne. Au fil des années, les deux femmes s'étaient moins vues, mais se parlaient toujours.

-Alors, dit Kim en s'asseyant sur son canapé, raconte!

-Raconter quoi? Orphely feignait l'innocence.

-Arrête de jouer à ça! Tu travailles avec Orwell!

-Oui, elle sourit, et?

-Oh, Phely! Fais pas comme si ça ne t'excitait pas! Le mec est à fond sur toi depuis le collège! Même, depuis la maternelle!

-Ça ne change rien. On ne se connait pas assez pour avoir une relation...

-Apprenez à vous connaitre et le tour est joué! Qu'est-ce qui t'en empêche?

La secrétaire soupira en reposant son dos contre le dossier du fauteuil.

-Je ne veux pas être déçue, avoua-t-elle.

-C'est quelque chose que tout craint, t'es pas la seule.

-Oui mais, après avoir vécu autant de choses, je ne veux plus souffrir.

-T'es encore jeune ma belle, ce n'est que le début de ta vie.

Kim rit alors qu'Orphely leva les yeux au ciel.

-Et comme ce n'est que le début, profite! T'as qu'à explorer tes sentiments avec quelqu'un d'autre.

-Non.

-Alors fais-le avec Orwell et s'il fait le con, tu m'appelles et je viendrais avec mon équipement.

-Pour lui faire une manucure?

-Non, pour lui trouer les doigts avec ma lime à ongle!

Orphely rigola en se redressant. Ce serait tout à fait le genre de sa copine de tuer un homme qui l'avait blessé.

-Bon, et toi, les amours?

-Oh, m'en parle pas! Kim fit un mouvement de la main comme pour rejeter sa question.

-Quoi? C'est fini avec Rico?

-Non, pas du tout. On s'est tellement séparé dans le passé que je crois qu'on ne se quittera plus jamais!

Le couple avait eu de nombreuses disputes, assez pour qu'ils se quittent, puis il y eut des excuses, assez convaincantes pour qu'ils se remettent ensemble. À chaque fois, ils s'aimaient encore plus qu'avant et leur couple était plus soudé que jamais.

-Tu le sais, il est architecte dans l'entreprise de sa mère et il a eu une promotion il y a quelques temps. Du coup, il n'est plus derrière un bureau aussi souvent et il bouge beaucoup. Mangrov city est une grande ville qui demande beaucoup d'entretien. J'ai l'impression qu'il rénove une maison où un bâtiment tous les jours!

-C'est bien, il évolue dans sa carrière.

-Oh oui, c'est super! Je ne dis pas le contraire, hein. Il me chouchoute tellement que je me vois mal cracher sur son succès. Mais dès fois c'est dur. J'aimerais le voir plus souvent.

-Pourquoi vous n'habitez pas ensemble?

-Le travail. Il doit être au centre de la ville pour pouvoir bouger partout. Moi, mon travail est en périphérie et je ne veux pas habiter dans le centre et faire une heure de route par jour pour y aller. Et puis, je me sens bien ici, c'est tranquille!

-Je vois.

-Enfin. Tu as des nouvelles de Mélanie? On ne se parle plus trop.

-La dernière fois que je lui ai parlé c'était il y a deux semaines... Elle m'avait dit qu'elle allait à une convention sur l'anthropologie, ou un truc du genre, à Panema.

Les deux amies passèrent toute leur après-midi à discuter, à renouer les liens affaiblis par le temps et la distance. Ce fut comme au bon vieux temps où elles riaient aux éclats en racontant des ragots sur untel, où elles discutaient des derniers potins sur les célébrités... Elles se rappelèrent leur années au lycée, les moments les plus fous et les plus heureux, les moments les plus tristes. Les moments où elles étaient là l'une pour l'autre tout simplement.

-Au fait, dit Orphely sur la pas de la porte, étant sur le point de partir alors qu'il faisait déjà noir dehors, merci.

-Merci pour quoi?

-Pour tout. Pour m'avoir redonner confiance en moi pendant le lycée et pour ne m'avoir jamais lâché.

-Oh, Phely...

Kim prit sa meilleure amie dans ses bras et elle embrassa ses joues

-T'es trop mignonne... Mais ne m'attribue pas tout le mérite! Si tu es devenue celle que tu es aujourd'hui, c'est parce que tu as fait le nécessaire pour faire ce que tu veux.

Après quelques autres accolades, Orphely retourna chez elle. Elle regarda enfin ses messages après les avoir ignoré toute la journée. Elle travailla un moment pour son patron, lui envoyant des mails et revoyant le planning de la semaine, et au moment où elle allait prendre une douche, elle reçut un appel. Elle sourit inconsciemment en voyant que c'était...