Ce que c'est que d'être aimée

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Sur le balcon, alors que leur amis dansaient et rigolaient, Orphely et Orwell se regardaient, silencieux.

Orwell souriait alors que Phely rougissait.

-Alors... commença l'ancien président du comité.

Orphely leva les yeux pour le regarder.

-C'est... Surprenant, dit-elle en souriant timidement.

-Comment ça?

-Bah... Je n'aurais jamais pensé que c'était toi. Je veux dire... Les mecs comme toi ne s'intéressent pas à des filles comme moi.

-Tu veux dire des filles intelligentes, drôles, belles et avec de la personnalité? Je crois qu'au contraire, ce sont ce genre de femmes que les hommes recherchent.

Elle rit puis elle secoua de la tête.

-Non, je veux dire... elle se pinça les lèvres. Des grosses.

Orwell fronça les sourcils.

-Si tu savais le nombre de gars que je connais qui sortent avec des rondes, Phely. À commencer par Rico.

-Tu exagères, ils ne sont pas si nombreux que ça.

-Parce que tu ne regardes pas autour de toi. Il y en avait plein au lycée. Et au collège.

Phely réalisa soudainement.

-Orwell... En maternelle... Et depuis le collège, tu m'aimes?!

Orwell éclata de rire.

-Ouais... C'est bizarre, hein? Depuis qu'on se connait, j'ai pas arrêté de penser à toi. Je te trouvais déjà très belle en maternelle, et quand je t'ai revu au collège... C'était comme si tu ne m'avais jamais quitté.

Orphely sentit les larmes lui monter aux yeux.

-Je ne savais pas trop comment t'approcher, ni si tu te souvenais de moi alors... J'ai commencé à t'écrire tous ces petits mots. Et au lycée, j'avais toujours pas le courage de te parler franchement alors... J'ai continué. Et puis ces derniers moi, avec le Bac, j'ai plus trop eu le temps de le faire. Et c'est là que nos amis m'ont conseillé de te parler.

-Ils savaient?!

Elle se sentait un peu trahi, et stupide.

-Kim l'a découvert quand elle m'a vu près de ton casier une fois et je lui ai demandé de ne rien te dire. Mais elle n'a pas pu s'empêcher de le raconter à tout le monde...

Bien sûr, c'était Kim après tout.

-Je vois...

-Bon... Ça va, tu n'es pas trop chamboulée?

Elle secoua de la tête encore une fois, se pinçant les lèvres.

-Quelque part... Je suis rassurée, avoua-t-elle. Que ce soit toi, je veux dire. Si je m'étais retrouvé devant un autre mec que je ne connaissais pas... J'aurais pas été aussi réceptive!

-Parce que tu l'es, là?

Elle se contenta de le fixer pour toute réponse. Orwell passa sa main sur sa barbe naissante en souriant en coin.

-Je te trouve très jolie, Orphely. Et, peu importe ce que les autres diront, tu es...

Il s'arrêta. Orphely eut l'impression que tout allait tourner au cauchemar, qu'une fois de plus, ses amis allaient sortir leur téléphones et la filmer en train de se faire rejeter, comme au collège. C'était toujours un souvenir douloureux.

Mais il n'en fit rien. À la place, Orwell sortit une feuille rose pliée en quatre de sa poche et la tendit à Phely qui la prit.

-Je l'avais écrit depuis plusieurs mois déjà, quand je prévoyais de te faire ma déclaration, mais j'ai jamais osé. Mais, les choses changent et... Enfin, lis-la.

Il caressa brièvement son épaule, la faisant frissonner, et il retourna à l'intérieur, la laissant seule.

Orphely s'appuya sur la rambarde de la terrasse, déplia la feuille et la lit attentivement.

"Orphely,

Je t'écris cette lettre pour te dévoiler mes sentiments et je te prie d'excuser ma maladresse et les mots que je vais écrire. Mais je dois être complètement honnête avec toi.

Tu ne dois pas te souvenir de moi, après tout, nous ne nous sommes connu qu'une petite année en maternelle, en moyenne section. Déjà à l'époque, je me souviens que je te trouvais belle et mignonne. Et tu n'as plus jamais quitté mes pensées et mes souvenirs depuis. Je ne t'ai jamais dit pourquoi j'étais parti. Ce n'était pas juste parce que mes parents déménageaient. En vérité, c'était parce que mon père se séparait de ma mère pour un autre homme, et on a bougé avec lui, mes frères et moi. Je me souviens que je lui en ai voulu, parce qu'il m'éloignait de toi, mais quand je t'ai retrouvé au collège, tu ne peux pas savoir à quel point j'étais heureux.

C'était comme si je revivais le moment où je t'avais vu pour la première fois, petit. Mais en plus fort. J'ai eu le coup de foudre pour la deuxième fois.

Et je me suis mis à t'écrire parce que je n'avais pas le courage pour te parler en face à face. Et parce qu'à l'époque, je ne me considérais pas digne de toi.

Au lycée, ce fut pareil. Quand je t'ai retrouvé, c'était comme si je tombais amoureux encore. Et c'est là que tu risques de me détester.

Tu avais changé. Beaucoup changé. Tu étais plus grande, plus jolie et tu avais d'énormes atouts. Si je ne doutais pas que tu étais toujours aussi intelligente, j'ai été étonné de voir que tu avais une plastique... Très désirable, pour rester poli. Et pour être vraiment honnête, quand tu as commencé à t'habiller avec des robes et des jupes, je me suis retrouvé plusieurs fois dans les toilettes et j'ai dû me retenir plusieurs fois de ne pas t'écrire des petits mots qui traduisaient le fond de ma pensée.

Si tu savais le nombre de mecs que j'ai dû menacé... Parce qu'ils te regardaient trop, qu'ils te parlaient, qu'ils cherchaient à avoir ton attention. Le simple fait de te voir avec quelqu'un d'autre que moi me répugnait et me répugne encore.

Enfin, bref. Tout ça pour dire que je t'aime et que je t'ai aimé dès notre première rencontre. Et ça n'a jamais cessé.

Si je t'écris tout ça, je ne suis pas sûr de te le donner en main propre. Nos chemins se sépareront, je le sais, car j'ai de grands projets qui nécessite à ce que je parte. Et je doute que tout ce passe comme dans les films et que tu me suives, mais sache juste une chose: je t'aimerais et je t'attendrais, parce que je suis convaincu que toi et moi, on est fait pour être ensemble.

Au moment où tu liras cette lettre, je serais déjà parti et je t'en prie, ne m'en veut pas pour ça! Je te promet que l'on se reverra, que je reviendrais, et je ne te demande pas de m'attendre, même si moi, je le ferais. Mais pour le moment, sachant ce qui m'attend, je ne veux pas que tu sois dans ma vie.

S'il te plait, ne le prend pas mal. Mes études occuperont toutes mes pensées, ainsi que mon projet d'avenir, et si je t'ajoute à l'équation, je risque de ne pas y arriver.

Mais je te promet, je te promets que l'on se reverra. Et ce jour-là, on ne se quittera plus. C'est la dernière fois que je te quitte. Je te le jure.

Ton admirateur secret, Orwell Cunningam.

Ps: au cas où tu ne l'aurais pas deviné, j'aime ton corps."

Les larmes coulaient d'elle-même, et le temps qu'elle se rende compte de tout ce qu'il avait écrit, Orwell était déjà parti et ses amis faisaient toujours la fête.

Ps: J'aime ton corpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant