Ps: J'aime ton corps

La Seconde

Les messages de son admirateur reprirent au milieu de l'année.

"Tu devrais porter des jupes plus souvent.

Respectueusement, O.C."

Elle sourit en glissant le mot dans sa poche.

Ce O.C. l'avait bien suivi jusqu'au lycée et il avait recommencé à lui écrire tous les jours.

Elle ne savait pas si elle devait savoir qui il était, si elle devait accepté ses compliments... Mais ça lui faisait plaisir.

-Encore un message de ce O.C? demande Kim en refermant son casier.

-Oui... répondit-elle simplement en fermant le sien.

-T'as pas envie de savoir qui c'est?

-Si... Mais j'ai déjà essayé au collège et je n'ai jamais réussi à découvrir son identité.

-Attends, ce mec t'écrit depuis le collège? Putain, il est grave amoureux!

-Mais non, t'es bête.

-Euh, je te dis, Phely, ce mec est raide dingue de toi! J'en connais pas beaucoup de mecs qui écrivent des messages mignons à des filles qu'ils n'aiment pas!

Orphely sourit, sentant ses joues chauffées.

-Peut-être...

Les deux amies se rendirent à leur cours. Sur le chemin, elles croisèrent Rico et sa bande de potes habituels.

-Hey, joli garçon, dit Kim en faisant un clin d'œil à l'ami d'enfance d'Orphely.

-Hey, pretty girl.

Rico aussi s'était embelli. Il était plus musclé, plus beau aussi. Et moins connard qu'au collège, même s'il faisait partie du comité des représentants des élèves, au côté du président des élèves.

Orphely était contente de voir qu'il utilisait son intelligence manipulative et sa ruse au service des élèves du lycée. Grâce à lui, des carbets avec des chargeurs pour téléphones et ordinateurs avaient été construits en début d'année. Et un autre projet pour permettre aux élèves de faire du jardinage se mettait en place. Mais ça, c'était une idée du président des élèves.

En soit, Rico était devenu plus aimable aux yeux de Phely. Et il tournait autour de Kim depuis un certain temps.

-On se rejoint à la cantine? Proposa Kim en jouant avec une mèche de ses cheveux.

-Comme d'habitude, princesse.

Et ce fut ainsi que Kim, Mélanie et Orphely se retrouvèrent à la table du comité des représentants des élèves.

Kim était en train de flirter avec Rico, le nourrissant, alors que Mélanie débattait sur la cause LBTQ+ avec deux garçons du comité. Orphely mangeait en silence.

-Hey.

Elle tourna sa tête vers le président du comité.

-Alors, c'est bon?

Elle regarda son assiette. Ils avaient eu un plat de lasagne, de la salade en entrée et une compote en dessert. Un repas de qualité. Ce qui n'avait pas été le cas quelques mois auparavant.

-Oui, c'est bon.

-Cool. J'ai fait tout mon possible pour que le lycée change  de cuisine centrale. On a pu avoir celle du collège d'Hedil.

-... Le collège privé de la ville?

-Ouais. Les repas y étaient plutôt bons alors on a fait un sorte d'avoir les menus de cette cuisine.

Orphely hocha de la tête. Elle avait été dans ce collège.

-Tu y étais?

-Ouais. J'étais ami avec Rico.

-Sérieux? Mais je ne t'ai jamais vu!

-Ahah, parce que j'étais discret et pas aussi grand et musclé qu'aujourd'hui...

Elle ne put qu'hocher de la tête, ne pouvant pas vraiment approuver. Donc, le président du lycée avait été dans le même collège qu'elle, et en plus, avait fait partie de la bande terrifiante de Rico?

-Je te voyais tout le temps, tu sais? Lui dit-il sur le ton de la confidence.

-Je n'en doute pas. Rico me courrait après.

-...Ouais, marmonna-t-il. Et c'était pas le seul...

Elle ne releva pas sa remarque, ne l'ayant pas entendu.

-Hey, Cunningam! Appela Kim, ayant visiblement fini de nourrir son flirt. Toi qui est toujours près des casiers avec tes potes, tu n'aurais pas vu un garçon traîner près de celui de Phely?

-Euh... Non. Il y a tellement de gens qui passent par-là... Je ne regarde pas vraiment. Pourquoi? Phely se fait harceler?

-C'est Orphely pour toi, intervint la brune et Cunningam l'ignora.

-Non, juste un mec qui lui écrit des messages mignons tous les jours.

-Kim! Protesta Orphely.

Cunningam haussa un sourcil.

-Je verrais ce que je peux faire.

Orphely leva les yeux au ciel.

Mais même avec l'aide du président, elle ne découvrit jamais qui c'était.