Chapitre 47

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 Usopp en avait plus qu'assez de ces marécages. Des racines géantes, des racines et encore des racines ! Il n'y avait que des arbres et des flaques d'eau boueuse à perte de vue, couverte dans son fin petit manteau de brume. Quel environnement de rêve ! Et Robin qui sifflotait discrètement, le nez en l'air, observant avec un tel enthousiasme la flore et la faune qu'on aurait dit une exploratrice... Pour peu, elle lui aurait donné envie de s'intéresser à ce qui l'entourait ! Mais il fallait bien rester concentré sur leur avancée.

D'après ses estimations (ou plutôt celles de ses jambes épuisées), ils ne devraient pas tarder à arriver au village dont Charlie parlait, un peu plus tôt. Il espérait sincèrement que les gens là-bas se montreraient accueillants ! il ne voulait surtout pas se retrouver face à des ennemis. Son coeur ne le supporterait pas. Ce marécage était déjà bien hostile pour lui ! Il lui rappelait, en quelque sorte, la jungle dans laquelle il avait passé les deux dernières années. Ce marécage lui rappelait vaguement sa dangerosité. Mais même si elle recelait des plantes mortelles, son île d'accueil avait au moins le mérite d'être plus jolie que ce marécage froid et peu propice au tourisme !

Alors qu'il se retenait de râler une nouvelle fois, un bruit attira son attention. L'eau des flaques s'était mise à vibrer. Une toute petite onde qui se propagea. Au début, le sniper songea qu'il s'agissait simplement d'une coïncidence, d'un événement sans importance. Mais quand la chose se répéta, il comprit que ce n'était pas le cas.

Au même moment, Charlie, en tête du cortège, s'arrêta brusquement et dressa son bras en guise de barrière.

— On s'arrête. Vous avez entendu ?

— Oui.

Chopper arborait un air concentré. Il changea de forme et troqua son ancienne apparence pour celle de sa forme kung-fu, ronde aux sabots courts. Idéal pour se battre ou s'enfuir.

— Le marécage regorge de bêtes. Prenez garde.

La bête en question donna raison à Charlie. Une masse immense sortit de l'ombre d'un arbre et se précipita sur les voyageurs.

— Une... Une bête sauvage ! s'égosilla Usopp.

L'épéiste du groupe fut le plus prompt à réagir ; il s'empara de son sabre et bondit sur la chose sous les yeux incrédules des trois pirates. Dans les airs, il exécuta un tour sur lui-même en saisissant fermement son arme, donnant place à une roue mortelle.

— Gradatio... Doble.

La griffe de la créature se rapprocha. Charlie exécuta un nouveau tour sur lui-même, puis au deuxième, il projeta sa lame contre sa cible. Un choc bruyant s'en suivit, une coupure nette, puis un couinement. Et enfin, la créature s'affaissa. Charlie posa le pied au sol et rengaina son arme. Le tout s'était passé si vite qu'une fraction de secondes s'était écoulée.

— C'est... C'est fini ? demanda Chopper.

— Oui.

— Tu l'as tué ?

— Non. Je me suis contenté de l'assommer. Mais même si c'était le cas, est-ce une raison de s'attarder dessus ?

— C'est triste...

— Je me passerai de tes commentaires, petit raton-laveur. Avançons.

Chopper baissa la tête, attristé, avant de remarquer comment Charlie venait de le nommer.

— Je suis pas un raton-laveur, enfoiré !

Mais Charlie ne l'écoutait déjà plus. Soudain, une main surgit de son épaule. Chopper la regarda avec fascination. Puis la main, au bout de l'avant-bras qui était né sur son épaule, se mit à le gratouiller sous le menton. Un petit gloussement gêné et rieur échappa au médecin.

Le Poisson d'OrWhere stories live. Discover now