Chapitre 33

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 La traversée avait démontré toutes les horreurs subies par le village d'Eryn. En arrivant dans cet étrange endroit, à l'écart du reste de l'île, les pirates avaient eu l'occasion de constater les dégâts subis. Parfois, des anciennes maisons ne subsistaient plus que des ruines, des murs branlants sur lesquels un toit avait chuté. Parfois aussi, une poutre se tenait fièrement, comme l'ultime preuve d'une fierté passée. Rares étaient les demeures qui tenaient debout.

Il ne leur avait fallu que quelques minutes pour atteindre la bâtisse principale. Elle se démarquait par sa taille, un peu plus large et imposante que les maisons en ruine. Contrairement aux autres demeures, elle semblait aussi mieux fortifiée, ce qui ne l'empêchait pas d'être lézardée de fissures et d'impacts, ce qui ne manqua pas d'attirer l'oeil expert de Franky :

— Cette maison tient debout par miracle, avait-il déterminé lors du premier coup d'oeil.

Balor n'avait rien répondu, mais son regard sombre trahissait toute la tristesse et la colère qui agitaient son âme.

— Nous y voilà, lança-t-il, une fois devant.

Il se retourna vers le groupe :

— A partir d'ici, vous entrez dans l'endroit le plus précieux de notre communauté. Vous êtes nos invités. Je vous demanderai donc de vous comporter comme tel et de ne pas causer plus de grabuge qu'il n'y en a. Notre druide va vous recevoir.

— Un druide ? s'extasia Luffy.

— Oui, un druide. C'est un être exceptionnel. Je compte sur vous pour vous comporter correctement et faire preuve de respect à son égard.

— Ouais ! accepta Luffy.

Mais à peine eut-il le temps de faire un pas qu'il sentit ses bras se tendre, retenus par deux mains autoritaires.

— Attends, Mugiwara-ya ! clama Law. Tu l'as entendu ? Pas de conneries ! Tu ne me fous pas la honte.

— Oui, oui, Torao...

— Torao a raison. Pas de bêtises, Luffy. Tu te tiens à carreaux, le menaça Nami. Sinon, ce n'est pas de nos hôtes qu'il faudra te sauver...

Devant l'air sinistre ombrageant le visage de Nami, le capitaine au chapeau de paille n'eut d'autre choix que d'accepter.

— Bon ! Trêve de bavardages. Entrons, déclara Balor.

Quand ils entrèrent, une première surprise les cueillit : la bâtisse ne semblait composée que d'une seule pièce. Ils venaient d'entrer dans une salle immense. Une série de couchettes s'étalait et prenait une grande partie de l'espace. Des bancs étaient collés au mur. Ces murs étaient tapissés de torches qui diffusaient une lueur étrange et faisaient danser les ombres.

Tout de suite, une douce chaleur les enveloppa. Ils ne mirent pas bien longtemps à comprendre d'où elle venait : un feu se trémoussait gaiement au milieu de la salle. Nami échangea un regard avec Sanji. Ne venaient-ils pas de subir une attaque ? En pénétrant dans cette bâtisse, ils s'attendaient à tomber sur une salle pleine de silence et de morts. Or, un air de musique faisait vibrer l'atmosphère. Les gens, rassemblés en petits groupes, discutaient, partageaient un morceau de viande ou un ragoût et s'occupaient des blessés ; car oui, l'odeur des légumes se mélangeait à la fragrance métallique du sang et aux parfums mentholés des herbes médicinales.

— Bienvenue chez nous.

L'arrivée des nouveaux venus ne sembla pas perturber les gens, mais quelques curieux se tournèrent vers Balor. Il leva son bras.

— Mes amis, mes frères ! les héla-t-il. Je sais, l'heure est grave.

— On dirait pas... chuchota Nami à Sanji, qui lui retourna un regard qui lui intimait d'attendre.

Le Poisson d'OrWhere stories live. Discover now