Chapitre 14

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— Je vais vous prendre cinq kilos de carottes, et puis... hum... Vous me mettrez un peu de gingembre... Oui, ça m'a l'air bien... Et puis quelques tomates aussi. Voilà... Merci beaucoup !

Sanji salua le marchand et se dirigea vers le prochain stand. Depuis qu'ils étaient arrivés sur l'île, son petit duo avec Brook n'avait pas chômé : viandes, poissons, arômes... Ils avaient décidé de se dépêcher de récolter les différents ingrédients pour les plats que Sanji allait préparer avant d'arriver sur Zou. Il était préférable de ne pas tarder et de vite s'éclipser, quand bien même les gens semblaient chaleureux et accueillants. Pour preuve, peu d'entre eux réagissait à la présence du musicien, et ce, malgré son apparence atypique, qui en aurait effrayé plus d'un.

— Alors, tu as réussi à récupérer ce que je t'avais demandé ? questionna Sanji une fois Brook devant lui.

— Oui, on devrait pouvoir retourner au navire bientôt !

Les deux pirates, les bras chargés de provisions, flânaient dans le grand marché. Quelques conversations flottaient dans l'air et se mêlaient aux parfums entêtants des marchandises.

Malgré l'heure matinale, les rues étaient bien agitées. En quelque sorte, ce marché rappelait au cuisinier celui de la ville aquatique. Water 7 était peut-être connue pour ses charpentiers, mais les souvenirs du blond lui soufflaient que la ville ferait mieux d'ajouter ses marchés à sa renommée ! Absolument fantastiques. Il en gardait un excellent souvenir. Quel dommage que cette visite ait été gâchée par la présence des chiens du gouvernement...

— Ils ont l'air d'être de sacrés commerçants ici, constata Sanji. J'ai vu un mec tenter de négocier, ils lui ont fait une toute petite ristourne...

— Ils sont attachés à leurs sous... Ça ne doit pas être facile de vivre sur une île si tranquille dans le Nouveau Monde.

— Oui, le coin est très tranquille... Un peu trop, je trouve, même. C'est bizarre, mais ça fait du bien.

Brook acquiesça. Il ne naviguait pas depuis longtemps à leurs côtés, mais la découverte d'un coin tranquille — et qui, puissent les esprits les en prévenir, n'avait rien à voir avec Punk Hazard ou Dressrosa — était agréable. Même s'il n'oubliait pas que les apparences peuvent être trompeuses. Ce n'était pas parce qu'une île ne se constituait pas de glace et de magma qu'il n'y courait aucun risque !

Ils continuèrent leurs courses en enchaînant les discussions et les moments de silence. Brook et Sanji ne passaient pas beaucoup de temps ensemble. Le squelette, réservé et calme, passait la majeure partie de ses journées à jouer, écouter et écrire des partitions. Il s'intéressait également aux travaux de Franky et aux livres de Robin, mais restait l'un des plus discrets, bien qu'il faisait beaucoup d'efforts pour se montrer agréable envers tout le monde. Sanji n'y voyait pas beaucoup d'inconvénient. Les cinquante années solitaires vécues par Brook lui avaient laissé quelques stigmates.

— Hum... Qu'est-ce qu'il nous reste à prendre ? demanda le musicien.

— Quelque chose pour les desserts. On va reprendre des fruits, j'ai vu de belles mandarines, expliqua Sanji.

— Des mandarines ? Serait-ce pour notre chère Nami ?

Sanji détourna le regard, l'air coupable. Depuis plusieurs semaines déjà, il avait compris que ses sentiments pour Nami étaient plus que sérieux. Son amour et sa passion pour la gente féminine n'avaient pas changé, alors il avait dissimulé ses sentiments pour son amie pour ne pas la blesser.

— Il faut bien faire plaisir à nos chères demoiselles, répondit-il simplement.

— Pourtant, ce n'est pas le fruit préféré de Robin, yohohoho ! Tu ne serais pas amoureux ?

Le Poisson d'OrWhere stories live. Discover now