Chapitre 37

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 Lorsque Nami revint à l'intérieur du bâtiment, l'atmosphère n'avait pas beaucoup changé. Les gens parlaient et buvaient toujours autant. Un air de musique qu'elle ne connaissait que trop bien s'élevait dans la pièce. Un groupe de villageois fredonnait la mélodie qui naissait de la corde du violon tenues dans les mains squelettiques de Brook. Automatiquement, Nami sentit son âme s'apaiser. Leur musicien avait vraiment un don particulier pour rendre les jours meilleurs.

L'autre chose qu'elle remarqua aussitôt fut l'odeur des épices. Une odeur forte, piquante, qui prenait le nez et donnait envie de s'attabler. Son ventre vibra sous la mélodie de ses gargouillements. Elle ne mit pas longtemps à comprendre que leur cuistot était à l'oeuvre. Se tenant debout devant le chaudron, Sanji mijotait un plat goûteux, aux senteurs puissantes. Nami déglutit. Bon sang, c'est qu'il savait comment s'y prendre... Bon, après plusieurs années à le connaître, la navigatrice connaissait l'immense talent de son compagnon. Mais même après ces centaines de repas, collations et autres joyeusetés, le plaisir restait indubitablement le même. Une joie atrocement belle, qui extasiait ses papilles et titillait sa gourmandise.

Sanji était vraiment le diable incarné ! Un être qui enfermait dans un corps ni normal un nombre titanesque de tentations. Ses sens étaient constamment sollicités. Goût, vue, odorat, toucher, et même l'ouïe. La parfaite représentation d'un idéal qu'elle ne voulait pas reconnaître.

Au début.

Mais en le voyant, au cœur de ce village, dans cette pièce pleine de vie, touiller la louche dans sa marmite, riant aux blagues des demoiselles et gardant un œil sur le reste du groupe, Nami sentit sa poitrine s'agiter.

Comme s'il avait un sixième sens ou un radar à ladys, Sanji se retourna au même moment pour capter son regard. Ses yeux de cuistot brillèrent.

— Nami-san ! Quel plaisir de te revoir !

— Tu viens juste de rentrer y a cinq minutes...

— Oui, mais cinq minutes sans toi, c'est une éternité ! Tu n'as pas trop froid ? Installe-toi ! Eh, bande de malotrus ! Laissez donc votre place à cette demoiselle ! C'est grâce à cette divine beauté que nous sommes venus vous voir alors dégagez d'ici !

Les guerriers durent s'écarter face à l'emportement de Sanji. Nami, un peu gênée par le comportement de son camarade, s'installa timidement sur un des bancs. Parfois, le blond en faisait vraiment trop... Mais ça lui faisait plaisir.

— Bordel !

Nami releva la tête. Un peu plus loin, Law avait cogné son poing contre le mur. Heureusement, même malgré les dégâts, la colère du chirurgien ne provoqua aucun dégât. Le visage du brun était fermé. Ses yeux gris auraient pu lancer des éclairs.

— Qu'est-ce qu'il lui arrive ?

— Luffy s'est fait la malle, expliqua Sanji.

Une seconde flotta dans l'air. Un ange passa.

— Quoi ?! explosa-t-elle. Luffy s'est fait la malle ! Et personne n'a pu l'arrêter ?

— Il m'a raconté, expliqua le cuistot en désignant leur allié, que Luffy voulait se rendre utile et qu'il était parti à la recherche d'une plante.

— Sérieux ? Mais il va encore faire des bêtises... 

Nami ne savait pas trop si elle était en colère ou si elle devait se lamenter. L'absence de Luffy n'augurait jamais rien de bon. On ne pouvait laisser le petit capitaine tout seul bien longtemps. Adepte des bêtises en tous genres, il leur causerait certainement plus d'ennuis qu'autre chose s'il restait sans surveillance...

Le Poisson d'OrOnde as histórias ganham vida. Descobre agora