chapitre vingt-quatre

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ILS QUITTENT LEUR PLACE devant le commissariat en prenant soin de se lâcher la main afin de laisser conduire de la bretonne

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ILS QUITTENT LEUR PLACE devant le commissariat en prenant soin de se lâcher la main afin de laisser conduire de la bretonne. Durant le trajet, les seules paroles prononcées sont celles du monégasque lui indiquant le chemin à prendre afin d'aller chez sa mère, où elle et ses frères l'attendent déjà. La tension monte et il ne sait plus où se mettre. Sterenn gare la voiture et attend que le brun soit prêt à sortir.

Il prend une grande inspiration, ressassant ces mois de souffrance en comprenant que rien n'est terminé et que le combat allait être long. Il sentait qu'aux côtés de la jeune femme, il réussirait à surmonter cette épreuve. Elle le tire vers le haut depuis le début.

Sterenn pousse le pilote à entrer dans l'immeuble et ses pas sont moins assurés, encore plus lorsqu'il aperçoit sa mère l'attendant sur le pallier. Charles puise son courage dans le regard de la bretonne avant de se diriger, les yeux larmoyants, vers la femme qui l'a élevé.

- Dis-moi que c'est faux Charles... parvient-elle seulement à murmurer à son fils quand il est assez proche d'elle.

Le brun ne fait que hocher la tête afin de confirmer les fausses accusations de celle qu'il peut à présent qualifier d'ancienne compagne. Il prend sa mère dans ses bras et cette étreinte le réconforte plus que de raison. Cela fait des semaines qu'ils ne se sont pas vus, Chloé l'a énormément accaparé lors des rares fois où il rentrait sur le rocher.

Pascale se pose légitimement mille et unes questions et le francophone sait qu'il doit se faire pardonner, en quelque sorte. Il est tellement effrayé que ses proches vivent mal la situation.

- On entre ?

- Attends maman, je dois te présenter quelqu'un.

La jeune femme, comprenant que l'on parlait d'elle, effectue quelques pas timides vers la mère de famille qui ne peut s'empêcher de la toiser du regard, se disant que si même sa belle-fille avait trahi la confiance de son fils, n'importe qui pourrait le faire également.

- Je te présente Sterenn, une amie d'Elio, c'est elle qui m'a hebergée à Nice avant le grand prix d'Autriche et qui m'a aidée dans... dans toutes les démarches.

- Excuse-moi d'être un peu réticente après tout ce que je viens d'apprendre.

- Ne vous inquiétez pas madame, c'est tout à fait légitime. Mais votre fils mérite que justice soit faite.

Pascale se contente de lui sourire légèrement, satisfaite de cette réponse. Elle invite les deux amis à entrer dans l'appartement et Sterenn reste sur le côté en apercevant la famille s'étreindre doucement. La jeune femme ne se sent pas de trop, elle savait que Charles avait besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer avant d'affronter sa famille. La bretonne observe la scène avec un sourire sincère aux lèvres.

Pourtant dans cette étreinte, le monégasque cherche avec désespoir le regard réconfortant de son amie, qui le pousse à enfin parler de ce qu'il s'est passé. Avant son monologue, il prend le temps de présenter Sterenn à ses frères, qui se montrent tout autant réticents que leur mère, précédemment. Pascale les invite à s'installer dans le salon et la jeune femme sent l'anxiété monter du côté du pilote. Sa jambe vient tout juste se coller contre la sienne, de sorte à créer un contact qui permette de le rassurer légèrement.

- J'ai eu énormément de problèmes avec Chloé ces derniers temps... nous ne sommes plus ensemble, enfin, nous n'en avons pas parlé mais de mon côté tout est clair. Depuis quelques mois son comportement avait changé mais je- je ne remarquais rien, ou du moins je me voilais la face. il prend une longue inspiration, ressassant les mauvais souvenirs dans son esprit.

Charles manque de parole. Aucun mot ne parvient à sortir de sa bouche et son regard se plante automatiquement dans celui de la jeune femme, qui ne peut que passer une main dans son dos afin de lui apporter du soutien. Ce n'est pas son rôle de dévoiler cette histoire à sa famille.

- Ça a commencé par des gifles, de plus en plus nombreuses au fil du temps, pour moi c'était normal, quand on se disputait. Elles se sont transformées en coup de poing, de plus en plus puissants eux aussi, de plus en plus fréquents. Et... sa voix tremble énormément, il est impossible pour lui de regarder sa mère ou ses frères dans les yeux. Et quand je rentrai des grands prix, ou de soirées, elle... elle...

Et Sterenn comprend. Comprend que cette bombe à retardement qu'est Charles a subi bien plus que ce qu'elle aurait pu imaginer. Elle aurait souhaité que jamais il ne vive ces atrocités, ou que dans cette situation, il ne soit que violenté par cette femme dégénérée. Mais non. Il a été souillé, sali, violé.

Une larme dévale sa joue, qu'elle essuie rapidement alors que sa main se crispe dans le dos du monégasque. La jeune femme contient ses émotions tant bien que mal, même si elles se fracassent contre la porte fermée à double tour ne laissant passer aucun sentiment. Sterenn relève le regard vers les Leclerc, qui ne sont pas sûrs des allusions faites par le brun dont les joues sont frappées par le torrent de larmes se déversant sur elles.

- J'avais dit non...

Des sanglots remplacent le silence amer de la pièce, sa mère ne peut plus contenir ses émotions face à la détresse de son fils. Ses pas la guident jusque la cuisine dans laquelle elle s'enferme, suivie de près par Lorenzo, laissant le benjamin seul, bouleversé par ces douloureux aveux. Sterenn remarque qu'il aurait tant voulu dire quelque chose mais que faire ? Lui dire que tout irait bien ?

Charles se sent atrocement mal, son cœur le tiraille abondamment et sa respiration se saccade. Impossible de contrôler sa respiration et la jeune femme sent la crise d'angoisse arriver. Sterenn prend son poignet et ils se dirigent tout deux sur le balcon, laissant un Arthur totalement impuissant et sous le choc, au beau milieu du salon.

Le brun a l'impression qu'il va mourir, alors que sa respiration est difficile. Sterenn pose ses mains sur ses épaules et lui évoque des souvenirs joyeux qui puissent apaiser son angoisse imminente, avant de lui demander de suivre sa respiration. L'oppression que Charles ressent est une des pires sensations qui lui soient arrivées et il souhaite que tout s'arrête. Il rassemble toute sa concentration pour tenter de suivre les inspirations et expirations de la bretonne pendant de longues minutes, jusqu'à ce que son cœur ne cesse de palpiter trop brutalement.

- C'est terminé, d'accord ?

- Je suis désolé.

- Ne t'excuse pas pour une chose dont tu n'es pas responsable. Et surtout, n'en veux pas à ta famille pour ne pas savoir comment réagir, ça heurte toujours de voir quelqu'un souffrir. Ils te soutiendront, ne t'en fais pas.

Le pilote acquiesce avant de prendre la jeune femme dans le creux de ses bras. Charles ne saurait décrire ce qu'il ressent pour l'étudiante, présente pour lui à n'importe quel moment. Il lui en sera à jamais reconnaissant et cette étreinte lui sert en quelque sorte à le lui prouver. Le cœur de Sterenn loupe un battement avant de se mettre à battre de manière irrégulière, vigoureusement. Elle déteste ses sentiments en cet instant précis. Ils restent ainsi de nombreuses minutes avant que la baie vitrée ne s'ouvre sur Arthur, quelque peu déboussolé.

Sterenn comprend qu'il est temps de les laisser, et elle retourne dans le salon en se demandant si la deuxième partie de la famille se sent mieux suite à ces révélations.

À cet acte d'abnégation, de la part d'une âme en perdition.

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coucou, voilà les aveux à la famille ! comment vous auriez réagi ? ça doit être tellement choquant, toutes les réactions sont légitimes à vrai dire...

sur ce, à vendredi !!!

-alcools

BRUISESWhere stories live. Discover now