chapitre cinq

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UNE SEMAINE

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UNE SEMAINE.

Que cette soirée est passée et que le monégasque tente de ne plus ressasser ce baiser dans ses souvenirs biaisés. Encrée dans sa mémoire tel le pire désespoir, ce baiser enivré ne quitte ses pensées. Dans son téléphone, une conversation monotone avec la jeune femme sans aucun état d'âme.

Concentrée sur ses études, ses réponses sont remplies d'incertitudes, tandis que le brun essaie de discuter avec elle lorsqu'il n'est pas pris par une semaine de grand prix. Ses sessions d'entraînement se font intensives en ce mois d'avril puisque la prochaine échéance n'arrive qu'à la fin du mois, direction l'Azerbaïdjan.

Charles est à Maranello depuis quatre jours, cette fois-ci pour son tour de simulateur, après que son coéquipier l'ait effectué la semaine précédente. Séjourner en Italie, loin de Monaco, n'a jamais été aussi plaisant pour le brun en ce moment-même.

Même s'il sait que la réalité le rattrape, encore plus quand son entraîneur sonne à sa porte avec une conviction énorme. L'impression de revivre la scène d'il y a dix jours. Ses soupirs ne suffisent pas à faire disparaître la motivation que possède Andrea en pénétrant dans son appartement avec entrain.

— Tu as perdu deux kilos, débute-t-il sans lui accorder un bonjour.

Charles déglutit, surpris de la façon dont ce problème est amené. Il n'est pas en colère contre son entraîneur, il connaît son tempérament et sa façon de parler. Cependant il aurait préféré ne pas être confronté à ce problème de bon matin, surtout quand il essaie d'y faire face, en vain.

— Comme d'habitude, ceux que je perds après une course.

— Non Charles. Tu as perdu de la masse. Maintenant dis-moi ce qui ne va pas.

— Laisse-moi tranquille Andrea, s'il te plaît.

— Si je ne fais pas part de cette information à Ferrari tu risques gros puisque tu ne rentrerais plus dans les quatre-vingt kilos demandés par la FIA. Il y aura des sanctions.

— Eh bien parles-en, à l'écurie, qu'ils lestent mon baquet de deux kilos en plus. Ça n'est pas si complexe, non ?!

— Charles, qu'est-ce qu'il t'arrive...

— J'ai besoin d'être seul, je t'en prie, sa voix se brise tel un supplice et son entraîneur, totalement désabusé par la situation, quitte l'appartement du monégasque afin de respecter son souhait.

Ses sanglots remplissent la pièce. La douleur est vive et brutale, il ne sait guère comment sortir de cette spirale infernale dans laquelle il est emprisonné sans pouvoir y échapper.

Il s'effraie lui-même. Les premières larmes qui tombent sur ses joues lui font atrocement mal au moral. Paraître fort n'est plus son objectif premier. Il pleut à torrent dans son cœur, sans qu'il ne le veuille réellement. Charles mord l'intérieur de ses joues pour ne plus sangloter. Il n'a pas fermé l'oeil de la nuit et la fatigue prend le dessus sur ses émotions qui le noient momentanément.

Repousser tous ceux qu'il côtoie quitte à se renfermer, c'est peut-être sa destinée. Peut-être ce qu'il y a de mieux à faire afin de les protéger. Afin de protéger ceux qu'il aime de la bombe à retardement qu'est sa vie entière.

Andrea est simplement venu pour leur séance d'entraînement et le voilà esseulé, contraint à courir sur le tapis de course quitte à s'exploser les poumons dû à un effort trop conséquent afin de vider son esprit.

Charles sèche ses larmes d'un revers de main rageur et quitte son salon afin de se rendre dans la salle où siège son tapis de course. Une haine envers sa propre personne.

Le ventre vide, il ne tient pas rigueur des besoins de son corps pour courir encore et encore jusqu'à épuisement. Sa tête tourne et le monégasque manque de faire un malaise à la fin de sa séance.

Heureusement qu'Andrea n'est pas présent pour voir ce cataclysme.

Le reste de la journée est calme, sans aucun amalgame. Le brun ne parvient pas à manger quoi que ce mal-être ronge profondément ses entrailles. Un rien le ferait régurgiter un repas.

Des heures entières se sont écoulées durant lesquelles il s'est tué à la tâche sur son simulateur. Frédéric Vasseur l'a surveillé d'un mauvais œil, se demandant si c'était réellement sain pour lui de travailler autant.

— Charles est-ce que je peux te parler deux minutes, demande le Team Principal et le pilote redoute cette discussion. J'aimerais que tu prennes quelques jours de repos avant de partir pour Baku, sans venir à l'usine.

— Non, il faut que je travaille pour la prochaine course, je suis encore en difficulté sur l'enchaînement de virage onze et douze et-

— Tu es talentueux, et tu maîtrises le tracé de ce circuit mieux que n'importe qui.

— Je peux pas me permettre de rater un autre week-end de course, je dois m'entraîner, je ne veux pas rentrer à Monaco.

— Il est censé te rester deux jours de simulateur, cela ne changera rien, retourne à la principauté voir ta famille, te changer les idées avant d'affronter le prochain grand prix. Ici, on travaille dur pour que Carlos et toi ayez la possibilité de vous battre pour la première place. C'est tout ce que tu dois savoir.

Charles abdique et tourne les talons sans un mot supplémentaire afin de récupérer ses affaires. S'il parle encore, les larmes rouleraient sur ses joues dues à des émotions incontrôlées et trop puissantes pour lui. Il parvient par miracle à remercier et à saluer son patron avant de quitter l'usine et de rentrer à son appartement, les bras ballants.

Rentrer à Monaco est devenu son pire cauchemar, et il aimerait qu'on le pince pour savoir s'il rêve, mais non. Il va devoir rentrer, et Andrea va certainement l'assaillir de questions concernant sa santé physique. Que dire ?

En faisant sans grande conviction ses affaires le soir-même, Charles essaie d'entretenir tant bien que mal une conversation avec Sterenn, la jeune femme qui hante ses pensées depuis la dernière semaine. Ce n'est pas bien facile, elle qui montre une nonchalance pourtant futile et inutile. Charles a compris que ses études sont pour lui l'équivalent de la formule un et que son souhait est qu'il ne s'immisce pas de trop dans sa vie.

Si sa propre vie est une véritable énigme, le monégasque n'a jamais eu de mal à déchiffrer celle des autres.

- j'ai mes examens dans peu de temps, je ne pourrai pas te répondre souvent

- tu penses que l'on pourrait se voir après tes examens ?

- il faut que je vois, après cette période je continue de réviser généralement, mais j'essaierai de me libérer quand tu pourras

Charles se contente du peu d'échanges qu'ils ont. Ils ont mis au clair leur relation et Sterenn ne veut rien d'autre que de l'amitié, tout comme le monégasque de toute façon. Sa compagne l'attend à la maison.

Voilà la raison de sa perdition.

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hello hello, nous sommes dimanche, j'espère que vous avez passé un bon week-end ! allez, moins de deux mois avant le premier grand prix, on tient bon ;)

on va dire que les chapitres introductifs sont encore d'actualité et que le vrai problème arrive dimanche prochain ! je pose le contexte et après tout ira plus vite, vous verrez

à mercredi :)

-alcools

BRUISESWhere stories live. Discover now