chapitre neuf

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CHARLES INSPIRE l'air frais, arrivé au bout du sentier jonchant les falaises du sud

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CHARLES INSPIRE l'air frais, arrivé au bout du sentier jonchant les falaises du sud. La principauté est d'une beauté inégalable à cette hauteur. Les hauteurs du rocher sont sublimes et cet endroit est certainement son préféré. Il apprécie courir ici, il aime se ressourcer et oublier ses problèmes.

Le souffle saccadé par cette ascension, il jette un œil à son entraîneur qui le regardait déjà. Le monégasque sent qu'il va de nouveau se faire réprimander sur le chemin du retour pour aller à la salle de sport.

Alors il recommence à courir, sans attendre son entraîneur. Fuir la conversation est sûrement la pire des erreurs, mais il ne peut pas le regarder dans les yeux en prétextant que tout va bien alors que son monde part en vrille inexorablement.

— C'est inutile de partir sans moi Charles, j'ai les clefs de la voiture.

Le brun jure. Il les lui donne toujours de peur de les faire tomber lorsqu'il court.

— Tu as perdu encore un kilo. J'ai prévenu Ferrari et ils ont réussi au dernier moment à lester comme il fallait ta monoplace, c'est grâce à ça que tu as pu conserver ta victoire à Baku.

— Je te remercie ? Tente-t-il sans grande conviction.

— C'en devient dangereux tu sais, si tu continues sur cette lancée. Qu'est-ce qui se passe ? Tu n'as pas besoin d'être au régime tu sais.

— Je sais bien, c'est juste que des fois, dès que j'avale le moindre aliment j'en ai la nausée, quitte à vomir à certaines occasions. C'est involontaire.

— C'est peut-être le stress Charles. Tu te mets une pression énorme sur les épaules. Les non-résultats de Ferrari cette saison ne sont pas de ta faute, c'est la monoplace. Ne te tue pas pour ça.

— Plus facile à dire qu'à faire, marmonne le monégasque en continuant de courir.

— Il faut...

Charles écoute à peine les paroles d'Andrea. Sa passion le consume petit à petit sûrement, mais pour lui, les non-résultats sont ses erreurs. Il pourrait aller plus vite en travaillant tellement plus, se dit-il à chaque fois qu'il déplie bagage à Maranello afin de travailler sur le simulateur jusqu'à ce qu'on le vire de l'usine. Le fantôme de la saison dernière le hante ; les mauvaises stratégies, ses erreurs, la fiabilité moteur... il a tant eu espoir de rendre heureux ses proches que la chute n'a été autre que brutale.

Il ne peut se rattacher qu'à la formule un comme excuse pour ne pas rentrer à Monaco, alors il doit trouver n'importe quel moyen de rester en Italie, et se tuer à l'amélioration de la monoplace semble un bon compromis.

Charles souhaiterait tellement remporter ce championnat devant tous ces pilotes innés. Craintif de ne pas avoir le talent pour, il tente de se surpasser à chaque virage en prenant le risque de foncer dans le mur. Frôler la mort à chaque instant est ce qui lui permet de prendre conscience qu'il est en vie. Et c'est peut-être la plus belle chose que l'on pouvait lui offrir. Cette chance de savoir que l'on n'a qu'une seule vie.

Le pilote préfère penser formule un vingt-quatre heures sur vingt-quatre plutôt que de rentrer sur son rocher. Pourtant, le voici à Monte-Carlo, prêt pour une nouvelle séance à la salle accompagné de son entraîneur. Les exercices sont douloureux, physiques, tout ce qui est requis afin de piloter une telle monoplace.

Parce que sans ces exercices, tout serait tellement violent que certains pourraient s'évanouir.

Durant toute la séance, le brun se sent mal. N'a pas hâte de rentrer chez lui. Il aimerait s'échapper de la principauté et chaque heure serait littéralement un bénéfice pour lui. Une idée lui vint alors en tête et le pilote n'a à présent qu'une seule hâte : terminer sa séance de sport intensive.

Quand Andrea lui annonce que c'en est terminé pour aujourd'hui, le monégasque est soulagé. Il attrape sa serviette afin d'enlever les gouttes de sueur perlant sur son front, avant de prendre son téléphone, impatient de demander cette requête.

- hey, j'ai du temps libre en ce moment, on pourrait se voir à Nice, si ça te dit ?

Charles éteint son téléphone et soupire, attendant patiemment sa réponse. Il a besoin de savoir si les prochains jours seront remplis de terreur ou de bonheur.

□□□

Sterenn soupire de nouveau, c'en devient une habitude. L'ennui la prend déjà, l'envie la prend alors de rentrer à Monaco voir sa famille, mais elle se souvient que ses parents sont retournés en Bretagne pour quelques jours. Esseulée dans son appartement niçois, elle se demande ce qui pourrait bien occuper ses journées maussades et monotones.

Alors quand elle ne travaille pas durant des heures ses cours, elle prend le temps de lire, c'est un passe-temps qu'elle sait apprécier bien que cela soit rare de s'installer sur son canapé, un livre à la main. Souvent, les livres sont remplacés par des feuilles, schémas en tout genre que personne n'aimerait réellement lire.

Il est dix-huit heures, Sterenn déprime, même si les heures sombres hivernales ont quitté le ciel printanier. La bretonne commence à préparer à manger afin d'être dans son lit pour une heure très peu tardive. Elle n'a qu'une envie : dormir des heures et des heures. 

Une fois couchée dans son lit et préparée à dormir bien qu'il fasse encore jour dehors, Sterenn traîne sur son téléphone en se faisant la réflexion que demain, elle devra être plus assidue en terme de travail, même si ses examens sont passés.

Une notification nouvelle attire son œil ; Charles vient de lui envoyer un message, ce qui la surprend tout particulièrement puisqu'ils n'ont que peu échangés depuis qu'ils se sont rencontrés, bien que le courant soit tout de suite passé entre eux et qu'ils s'entendent même à merveille.

- hey, j'ai du temps libre en ce moment, on pourrait se voir à Nice, si ça te dit ?

La jeune femme pèse le pour et le contre. Ce n'est pas raisonnable du tout et dans un premier temps, elle songe clairement refuser cette proposition. Néanmoins, Sterenn s'observe, allongée dans son lit à dix-neuf heures trente, se dit que cela ne peut pas durer indéfiniment.

Puis, ce n'est qu'une brève question d'heures, dans le pire des cas, si jamais ils viennent à se voir.

- hey, quand tu veux !

- demain, si possible ? je dois partir pour mon prochain grand prix sinon

Sterenn est surprise de sa réponse si précipitée. La bretonne déglutit et sans réfléchir, elle accepte. Espère qu'enfin, grâce au brun, elle sortira de cette spirale infernale.

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petit chapitre calme, je ne vous rappelle pas l'expression connue évidemment :)
j'espère que vous allez bien et que vous passez une bonne semaine ! personnellement ça va <3

à vendredi !

-alcools

BRUISESWhere stories live. Discover now