chapitre vingt-deux

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STERENN ÉMERGE doucement le lendemain matin, les rideaux n'ayant pas été correctement fermés, les rayons du soleil se sont invités chaleureusement dans son appartement

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STERENN ÉMERGE doucement le lendemain matin, les rideaux n'ayant pas été correctement fermés, les rayons du soleil se sont invités chaleureusement dans son appartement. Dans ses bras, Charles dort profondément.

Son cœur bat à vive allure et la jeune femme se déteste de ressentir ces sentiments actuellement. Le moment est mal venu pourtant, elle ne peut s'empêcher de sourire en le regardant dormir, si paisible. D'une rareté innée en ce moment.

Sterenn se sent coupable d'avoir remarqué des comportements étranges par le passé et de ne pas avoir creusé plus précisément quand il était temps. Cela aurait évité des situations désastreuses et traumatisantes pour le monégasque. Toutefois, elle est rassurée de l'avoir dans le creux de ses bras. Elle le protégerait de n'importe qui, n'importe quoi. Envers, et contre tous.

Quelques minutes plus tard, c'est au tour du brun de se réveiller calmement. Il s'étire et se décale en s'excusant, refroidissant le corps de la bretonne instantanément.

- Comment tu te sens ?

- Un peu mieux. Je me sens en sécurité avec toi.

Sterenn sourit bêtement en fixant ses prunelles démontrant tout l'épuisement dont il est victime. La jeune femme se redresse et lui de même, elle lui intime d'avaler quelque chose afin de se nourrir un minimum même si l'envie ne le prend pas.

Charles soupire, les commentaires de Chloé tournent en boucle dans son esprit. Cependant, avec une boule au ventre qui a disparu, il est plus facile pour lui de manger un peu.

- J'aurais une proposition à te faire, évidemment il faut que tu sois d'accord avec ça, démarre Sterenn après avoir cogité une bonne partie de la nuit.

- Je t'écoute.

- Comme tu le sais, la cousine d'Elio travaille dans un cabinet d'avocat à Nice, alors dans la nuit j'ai pensé que l'on pourrait l'appeler, pour voir comment procéder afin d'arrêter Chloé, le temps que tu portes plainte la semaine prochaine.

- Mmh mmh.

- Tu ne sembles pas très emballé, tu veux en parler ? grimace-t-elle.

- C'est juste... tout devient tellement réel, je ne sais pas si j'ai envie de raviver tous mes souvenirs, mais d'un côté... j'ai envie que ça cesse.

- Dans tous les cas, le choix te revient et je le respecterai, comme je le répète, ce n'est qu'une proposition.

Charles la remercie du regard et continue de manger pour le plus grand soulagement de l'étudiante. Sterenn se lève et prend la boîte de médicaments posée sur la commode de son salon. Le monégasque l'interroge du regard et elle sourit sans grande conviction.

- J'ai de l'anxiété depuis des années à cause des cours.

- Tu devrais peut-être arrêter de te mettre autant de pression inutile, de ce que j'ai remarqué tu es talentueuse et intelligente alors je ne vois pas pourquoi tu ne réussirais pas.

- Plus facile à dire qu'à faire, dit-elle ironiquement. Mais j'essaie de plus en plus. Mes études sont quasiment terminées alors j'ai moins le temps de me mettre la pression et ça va légèrement mieux.

Ils se sourient mutuellement et le silence prend possession de la pièce. Un silence apaisant. Ils en ont besoin. La journée sera longue et il est à peine onze heures quand le téléphone du brun se met à sonner. Une vague d'angoisse le submerge puis disparaît aussitôt quand il remarque qu'il s'agit seulement d'Andrea, son entraîneur.

Il lui indique que jusqu'au départ pour l'Autriche, ils s'entraîneront à Nice et l'italien n'a pas insisté plus que cela. Un message de sa mère trône au sommet de ses notifications, mais il n'ose pas lui répondre. Il faudrait, pourtant, mais la culpabilité le prend. Il n'est qu'à quelques jours de dévoiler la vérité à tous ses proches et rien que d'y penser, il a honte.

Alors que la violence envers les hommes n'est pas si rare que cela et est tout autant légitime que celle envers les femmes. Les violences conjugales sont même minimalisées et peu prises au sérieux lorsque les hommes sont victimes d'atrocités. Le pilote est effrayé. Et si personne ne le croyait ? Et si cela se retournait contre lui, soudainement ?

Qui serait présent quand il sera au plus bas après son dépôt de plainte ?

Sterenn, l'unique certitude qu'il possède.
Sterenn, présence primordial.
Sterenn, son remède.
Sterenn, sa bonne étoile.

Les deux amis vaquent ensuite à leurs occupations respectives. La jeune femme donne un double des clefs au pilote qui sort s'entraîner durement avec Andrea, tandis qu'elle reste à l'appartement, recherchant toujours activement un stage pour la rentrée de septembre.

Les premiers retours lui parviennent, tous négatifs pour le moment et cela lui mine le moral. Elle a l'impression qu'elle ne va jamais s'en sortir. Puis elle se remémore les paroles du monégasque quelques heures auparavant, et tente de se reprendre tant bien que mal.

Sterenn cherche d'autres possibilités et envoie d'autres mails à des clubs sportifs avant de prendre une pause. Charles lui a envoyé un message, confirmant son accord afin de contacter la cousine d'Elio. Il n'a sûrement pas souhaité le lui dire de vive voix, la peur prenant ses entrailles à chaque instant.

La bretonne est heureuse et aussitôt le message reçu, elle contacte Agathe, l'avocate de la famille de son ami. En espérant qu'elles parviendront à défendre le brun par tous les moyens après son dépôt de plainte. Sterenn a développé une haine incommensurable pour Chloé et la volonté de la voir sombrer va au-delà de ses pensées les plus endiablées.

Une journée supplémentaire s'achève et Sterenn prépare le repas du soir quand Charles pénètre dans son appartement. Vu comme ça, on dirait un vieux couple enfermé dans une routine ennuyeuse. Il se précipite à la douche et ressort quelques minutes plus tard en la saluant plus chaleureusement.

- Tout va bien ?

- Oui, je suis allé à la salle avec mon entraîneur, et je meurs de faim.

- Je suis ravie d'entendre ça.

Sterenn est soulagée de savoir que ce problème par rapport à son alimentation semble vraiment venir des immenses tensions avec la blonde. Elle a à cœur de lui refaire prendre le poids qu'il a perdu et de l'aider à se nourrir décemment, puisque malgré tout, il joue avec sa santé en sautant des repas.

— J'ai eu la cousine d'Elio au téléphone pendant une bonne demie heure et elle acceptera de te défendre si ta plainte est acceptée, et qu'un possible procès se dessine. Elle a demandé des preuves alors je lui ai envoyé les photos que j'ai prises, je suis désolée j'aurais dû te demander avant, Charles sent la panique prendre possession de sa voix.

- Ça va Sterenn, respire. Je suis même content que tu t'en occupes parce que je ne sais pas si j'en aurais eu le courage. Merci de m'aider autant.

- C'est normal.

Leur regard se croisent un instant et la jeune femme ne peut le supporter plus longtemps. Elle se concentre sur sa préparation, les joues cramoisies par la situation.

Décidément, cacher ses sentiments n'est pas chose aisée.

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hellooo voilà le chapitre vingt-deux, j'espère que vous avez aimé ! on se retrouve dimanche :)

-alcools

BRUISESWhere stories live. Discover now