chapitre onze

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CELA FAIT DEUX bonnes semaines que Charles n'a plus parlé à Sterenn

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CELA FAIT DEUX bonnes semaines que Charles n'a plus parlé à Sterenn. Il sait qu'elle ne l'a pas bloqué, mais il est pratiquemment sûr que plus jamais ils ne seront en contact et cela fait mal d'avouer que sa présence lui manque. Ils n'avaient discuté que trop brièvement et leur relation, quelle que soit la nature de celle-ci, avait le goût d'inachevé que jamais il ne parviendra à apprécier.

Le monégasque rentre épuisé d'un grand prix à domicile pour la Scuderia Ferrari, puisqu'ils ont roulé sur le circuit d'Imola, en Émilie-Romagne. Fatigué par son week-end, il en ressort néanmoins satisfait. Des améliorations sur la monoplace lui ont permis de décrocher sans aucune difficulté la première place sur le podium. Cela contraste avec la course de l'année dernière et son amère sixième place due à son erreur.

Il le sent, deux-mille vingt-trois sera une année différente, sur tous les plans. Il espère n'attirer que du positif, à commencer par oublier Sterenn et se focaliser sur sa relation qu'il ne peut pas gâcher, pas après presque six ans d'amour. Il ne saurait décrire la relation qu'il entretient avec Chloé. Le brun pourrait parler d'elle pendant des heures sans s'en lasser.

Ce qui, à force, énerve un peu son entourage.

En rentrant sur la principauté, la boule dans sa gorge n'a cessé de se former. Une nausée le prend en garant sa voiture. Toujours la même sensation étrange quand il rentre à la maison. Lui qui devrait être heureux de ce week-end passé, le voilà tout simplement perturbé par son corps qui réagit de manière démesurée.

Ce n'est pas la première fois.

Sa compagne l'attend dans son appartement. Bien qu'ils ne vivent pas officiellement sur les papiers, ensemble, elle y passe le plus clair de son temps. Charles soupire en pénétrant dans son domicile. Il est heureux d'être à la maison et il appelle innocemment Chloé afin de savoir si elle est présente.

Il aperçoit le piano dans son salon et le jeune homme se précipite pour jeter sa valise dans sa chambre avant de se poser et de jouer, lui qui ne peut guère s'en passer.

Sans savoir que la tempête allait arriver.

La même tempête qu'au retour de l'Azerbaïdjan. La même tempête qui le brisera en un instant.

□□□

TW : violences.

Les cris résonnent dans l'appartement et le monégasque est effrayé. De ses doigts qui ont frôlé le piano viennent de résonner le chaos. Un épisode d'horreur digne des plus grands films pourtant, qu'est-ce qu'il souhaiterait que tout cela soit imaginaire. Qu'on le réveille de ce mauvais rêve en lui disant que ce n'était rien.

La réalité est glaçante et frappante, souvent les personnes les plus proches de nous cachent une personnalité terrible.

Ses mains se positionnent sur ses oreilles bourdonnantes, les larmes dévalent ses joues à une vitesse déconcertante. Son cœur se brise en mille morceaux, fragilisé par les actes déplorables d'une jeune femme violente.

Il ne se souvient même pas du début. De l'élément déclencheur, du battement d'aile du papillon faisant s'abattre un ouragan dans leur habitation. Charles ne retient que cela. Des énièmes hématomes. Des mots prononcés bien trop coupants, bien trop mordants.

- Charles, ouvre cette porte je t'en prie, je veux juste parler...

Chloé lui supplie de lui ouvrir la porte, promettant une accalmie soudaine alors que les larmes inondent encore les joues du pilote en abondance. Croyant en ses belles paroles, le brun ouvre la porte, abaisse ses défenses et cela suffit. Suffit à ce que la tempête s'abatte sur lui.

Des coups sont donnés, jamais échangés. Il n'oserait guère la toucher.

Il encaisse un énième coup dans son abdomen et la blonde s'arrête, paralysée par ses gestes qu'elle ne semble pas regretter. Ils échangent un regard rempli de mépris pour l'un, rempli de douleur pour l'autre. Charles est amoureux et en cet instant, il ne saurait dire si Chloé l'est également.

Peut-être est-ce sa façon de lui montrer qu'elle l'aime. Et comme un homme manipulé, il se dit que ce n'est pas anormal.

Il observe la jeune femme quitter la salle de bain avant d'entendre la porte de son appartement claquer violemment. Charles tente de reprendre une respiration convenable mais ses sanglots l'en empêchent. Le monégasque se questionne sur ses choix de vie.

Sartre a dit en usant de l'existentialisme, que tout, dans notre vie, est un choix. Que les décisions que nous prenons ont une conséquence plus ou moins positive, plus ou moins négative sur notre vie. Que même lorsque l'on s'abstient d'un choix, quelle qu'en soit la raison, un choix est quand même effectué.

Charles se demande si ses choix ont été les bons. Si ses choix finiraient par ne plus le faire souffrir de trop.

Il était supposé se reposer entre deux grands prix et le voici totalement déboussolé, dans sa salle de bain qui a abrité de telles atrocités. Ce n'est pas sain, mais il n'en a pas conscience. Impossible d'en avoir réellement conscience de toute manière. Il aime tellement Chloé qu'il lui pardonnerait tout.

Apparemment dans un couple, il y en a toujours un qui aime plus que l'autre.

Son reflet dans la glace le brise et sa volonté de briser le miroir est si puissante qu'il ne sait guère comment il se contient. Les ecchymoses et hématomes sur son torse sont bleutés, signe qu'elle n'a fait que réitérer les coups il y a quelques instants. Le pilote est très précautionneux et son secret est bien camouflé. Sa compagne utilise des produits de beauté et il n'a eu qu'à s'informer sur comment les utiliser, lorsqu'il a fallu se mettre torse nu devant d'autres personnes qu'elle.

La souffrance qu'il ressent est indescriptible. Pourtant, son amour pour elle reste tout aussi indélébile. Persuadé que ce n'est qu'une passade un peu plus difficile que d'habitude. Qu'elle a besoin de décompresser et que c'est le seul moyen trouvé.

Charles encaisse les coups sans broncher.

Charles encaisse les mots sans tanguer.

Charles encaisse les maux sans couler.

Et Charles finira par terminer sa course dans le fossé, si jamais il ne se sauve pas de ce piège vénéneux qui, sur lui, s'est refermé.

FIN DU TW : violences.

□□□

hello hello, nous voici dans un chapitre vraiment sans dialogue, j'espère que vous appréciez tout de même. je sais que c'est dur à lire, j'en suis désolée si vous avez du mal :(

j'espère que vous passez un excellent dimanche, ce soir finale de handball, j'espère que vous allez regarder !

je veux vous remercier pour tous ces retours sur bruises, c'est réellement incroyable et je ne peux rêver mieux. cette fiction sera certainement celle que j'ai préférée écrire avec august, j'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi.

à mercredi <3

-alcools

BRUISESWhere stories live. Discover now