Chapitre 27

Depuis le début
                                    

You could've asked me why I broke your heart

Tu aurais pu me demander pourquoi j'ai brisé ton cœur

You could've told me that you fell apart

Tu aurais pu me dire que tu t'étais effondrée

But you walked past me like I wasn't there

Mais tu es passée devant moi comme si je n'étais pas là

And just pretended like you didn't care

Et tu as juste fait comme si tu t'en fichais

Quelle autre solution j'avais ?

I don't know why I run away

Je ne sais pas pourquoi je m'enfuis

I'll make you cry when I run away

Je te ferai pleurer quand je partirai

C'est déjà fait.

Take me back 'cause I wanna stay

Ramène-moi en arrière, parce que je veux rester

Save your tears for another

Préserve tes larmes pour un autre

Save your tears for another day

Réserve tes larmes pour un autre jour

Save your tears for another day

Garde tes larmes pour un autre jour

L'autre ne me fait pas pleurer.

J'y suis presque, je distingue les marches de l'escalier privé, quand j'entends mon prénom crié par une voix qui n'existait plus que dans mes cauchemars.

— Astrid attend !

J'accélère, pas facile sur des talons de douze centimètres. Au dernier moment je bifurque vers le couloir qui mène aux loges des artistes. La lumière verte qui annonce la sortie de secours annonce ma délivrance. J'entends aux pas de Malone qu'il me poursuit, il jure tout en se demandant comment je peux aller si vite avec une paire d'escarpins. La volonté de t'échapper fait des miracles. Je passe devant les loges où des rires féminins se font entendre, sans m'arrêter, et quand j'arrive au bout du dégagement, je pousse la porte des deux mains pour me retrouver à l'extérieur. Je la laisse se refermer dans mon dos en sursautant quand elle claque dans un bruit métallique.

J'ai besoin de respirer.

J'ai besoin d'air.

Je dois me remettre les idées à l'endroit parce que là elles partent dans tous les sens.

C'est vital.

Une fois dans la ruelle, le froid de cette nuit sans lune me saisit. Je peste contre mon impulsivité. J'entoure de mes bras ma silhouette pour me protéger un minimum et je continue mon périple jusqu'à être hors de la vue de mon poursuivant. Quand j'estime que c'est bon, que je suis cachée de toute intrusion malencontreuse, je m'adosse au mur, les yeux dans le vague, la gorge nouée, et je fond en larme avec impossibilité de les retenir. Comme si depuis toutes ses années, celles que j'ai versé n'étaient que des échantillons pour me préparer à ce soir.

Putain c'est pas possible As ! Reprends toi.

— Astrid ?

Le timbre rocailleux de Malone me fait tressaillir. Je n'ai même pas entendu le battant s'ouvrir, ni ses pas. Je renifle. Je ne bouge pas d'un centimètre, mes yeux fixent le mur en brique en face de moi, je refuse de replonger dans ses prunelles du passé.

Save Your TearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant