Chapitre 29-2

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Sa main se fit plus insistante contre la chaleur de sa peau, près de son nombril, sa poitrine se soulevant plus rapidement contre elle, comme s'il commençait à manquer d'air, soudainement. De son autre main, il s'aventura le long de son flanc d'un léger effleurement. Aurore voulait enlever ce maudit pull, elle aurait aimé le sentir contre sa peau.

Elle ne contrôlait plus rien, toutes ses pensées tournées vers ses mains et leur lente danse le long de son corps. Il resserra ses jambes autour de son corps, comme pour mieux la protéger du vent qui s'insinuait sous son maillot. Son visage devint brûlant en sentant ses jambes puissantes l'enserrer de la sorte. Elle se rendit bientôt compte qu'il pouvait faire ce qu'il voudrait d'elle ; et elle aimait ça. Elle n'avait plus la force de ressentir de la honte, tout ce qu'elle voulait c'était s'abandonner entièrement sous ses caresses. Et en même temps, il lui en fallait plus. Elle voulait le toucher, et surtout, elle voulait le voir.

Trouvant sa main, elle la serra doucement. Adriel arrêta immédiatement.

— Désolé, je me suis laissé emporter, souffla-t-il d'une voix rauque.

Elle secoua simplement la tête et s'appuya sur sa main pour se retourner. C'était loin d'être une affaire simple et c'était définitivement plus gracieux dans sa tête, elle était obligée de se contorsionner sans pouvoir s'empêcher de grimacer. Adriel l'aida en rigolant doucement de sa voix basse et son corps réagit à ce son d'une manière qu'elle n'avait encore jamais connue. Rougissante, elle finit par réussir à lui faire face, ses jambes calées de part et d'autre de son corps.

Devant son regard intense, elle se sentie soudain nerveuse. Il ne semblait pas hésiter une seconde, comme s'il savait exactement ce qu'il faisait, alors qu'elle en était encore à poser une main tremblante sur son visage. Il tressaillit légèrement à son contact et elle fit mine de la retirer, mais il la couvrit de la sienne avec une douceur déconcertante. Sa main exauça son voeu le plus cher, se saisissant de sa casquette pour parcourir ses boucles soyeuses des doigts, souriant devant leur douceur surprenante. Il ferma les yeux et la laissa faire, ses mains attrapant ses hanches d'une façon presque naturelle comme si leur place avait toujours été là.

Elle descendit le long de sa tempe, en pleine découverte. Il avait encore quelques séquelles de sa mésaventure avec Nikola, mais c'était à peine visible. Ses mains passèrent sous son pull et du pouce, il caressa la peau sensible juste en dessous de ses côtes. Elle rigola légèrement, cette sensation nouvelle la chatouillant presque.

Il sourit en retour et ses yeux semblèrent se noyer dans les siens.

— Tu es belle quand tu souris. Ça fait des jours que je veux te le dire, murmura-t-il.

Aurore sourit de plus belle, son coeur semblant prêt à décoller de sa poitrine à tout moment.

— Et toi, tu es beau quand tu souris pour de vrai. Tu as ce petit truc qui apparaît, répondit-elle en enfonçant son doigt dans le creux de sa fossette alors que son sourire s'agrandissait.

— Ah oui ?

Son regard alternait entre ses yeux et sa bouche, comme dans une danse endiablée. Du doigt, elle caressa sa lèvre supérieure et poussa un petit cri quand il fit mine de la mordre. Lui attrapant la main en rigolant, il la porta à ses lèvres et l'embrassa tendrement sans la quitter du regard. Elle entrouvrit la bouche, soudain beaucoup moins amusée. Ce contact lui électrisa la peau, comme s'il venait d'y mettre le feu. Il remonta doucement le long de sa peau et embrassa la peau fine à la naissance de son poignet. Il la fixait du regard et elle avait l'impression qu'elle pourrait tout lui demander, parce qu'il dirait forcément oui. La sensation d'exercer un pouvoir sur lui, de la même façon qu'il la subjuguait rien qu'en la regardant, s'imposa à elle avec délice.

La Terre des oubliésWhere stories live. Discover now