Chapitre 45

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J'ai beaucoup trop mal à la tête et je met du temps à ouvrir les yeux. J'en mets encore plus à comprendre où je suis et ce qu'il m'arrive. Je suis secoué dans tous les sens, en mouvement, allongé sur quelques choses de dures et de rouge. Quelqu'un me tient la main et je la serre lorsque les images d'il y a quelques instants me reviennent en tête. J'essaie de me redresser mais on m'en empêche. Il m'en empêche. Charles est au-dessus de moi. Il porte encore sa combinaison complète de course mais cette fois il ne porte plus son casque. Son regard tombe dans le mien et le voir aussi inquiet me fend le cœur. Il pose sa main contre ma joue et me la caresse doucement.

-       Comment tu te sens ? Il me demande tendrement.

-       Qu'est-ce qu'il se passe ? Je demande en regardant autour de nous.

-       Tu as fait un malaise sur la piste. Ils nous emmènent au centre médical, il m'explique tendrement en glissant son pouce contre ma peau, moi parce que c'est la procédure, et toi parce que tu t'es effondré.

   Je tente de me redresser et ça n'a pas l'air de l'enchanter, mais il m'aide à le faire quand même et j'appuie ma main contre ma tête en gémissant doucement. J'ai la tête qui tourne violemment et mes mains tremblent. Je dois avoir fait une baisse de tension à cause de tout ça parce que je me sens plus que faible. L'homme qui conduit la voiture me lance un regard inquiet dans son rétro intérieur et tout me revient en tête brutalement. Le moment où je me suis écroulé, mais surtout l'instant d'avant qui s'est déroulé. J'observe Charles qui ne m'a pas lâché des yeux depuis tout ce temps et mes joues s'empourprent.

-       Je... je t'aime aussi, je chuchote presque pour que les deux hommes à l'avant ne nous entende pas.

   Le regard qu'il porte sur moi apaise les battements de mon cœur qui s'était affolée d'anxiété. Ses yeux s'illumine et son sourire creuse ses joues. Pour toute réponse, il s'empare de ma main, entrelace nos doigts et y émet une forte pression. Alors ce n'était finalement pas un rêve. Charles Leclerc vient vraiment de me dire qu'il m'aime. Il quitte mes yeux pour observer les deux hommes qui arrêtent la voiture sur le côté et jure entre ses dents. Je l'entends clairement dire « oh et puis merde » avant qu'il ne réduise l'espace entre nous deux sur la banquette arrière à néant. Il pose une main derrière ma nuque tendrement et une autre sur ma joue qu'il caresse doucement avant de prendre possession de mes lèvres avidement. Je frisonne, ma respiration se coupe et mes yeux se ferment à son contact. Je ne réfléchis pas et lui rend son geste. Le temps s'arrête. Nous sommes dans notre bulle et nos respirations s'accordent ensemble. C'est saccadé. Je crois que son cœur bat aussi fort que le mien et mon estomac danse dans mon corps. Charles sourit contre mes lèvres et se recule pour reprendre sa respiration. Ça ne dure que quelques secondes, puis cette fois c'est à moi de m'approcher pour lui répondre. Il grogne légèrement lorsque je repose mes lèvres contre les siennes, visiblement satisfait. Lorsque nous nous observons, nos regards se transmette tout ce que nous n'avons pas encore osé se dire. Mes yeux doivent autant briller que les siens et nous sommes interrompu par le médecin qui tape à la fenêtre. Charles soupire de frustration mais ne tarde pas à sortir de la voiture. J'ouvre ma portière mais il ne me laisse pas me lever toute seule. En fait, il ne me laisse même pas marcher. Une fois à l'intérieur, le médecin lui demande de m'allonger sur un brancard dans une pièce, chose pour laquelle il ne se fait pas prier, mais il refuse de quitter la pièce dans laquelle je me trouve.

-       Vous devez vous faire examiner vous aussi. On vous attend à côté.

   Borné, Charles secoue la tête et campe sur ses positions. Je ne dis rien, même lorsque le médecin m'observe pour voir si je vais tenter quelque chose. Il soupire longuement tandis que le monégasque observe le moindre de ses mouvements. L'homme grisonnant enroule un tensiomètre autour de mon bras, applique un capteur sur le bout de mon doigt. Je ne bouge pas lorsque l'appareil gonfle et je ferme les yeux pour essayer de me détendre. J'ai beau travailler dans le secteur du médical, je déteste devoir me faire ausculter. Je déteste devoir me rendre à l'hôpital. Qu'il s'agisse de me faire soigner, ou qu'il s'agisse de rendre visite à quelqu'un. Je réponds aux nombreuses question que me pose le médecin expérimenté concernant mon alimentation, mon temps de repos, le métier que je fais. Il me demande si ça m'est déjà arrivé et si j'ai quelque chose à signaler. Je n'ai pas le temps de répondre que quelqu'un entre dans la pièce pour s'emparer de Charles par la force. Il m'observe quelques secondes et je hoche de la tête pour l'inciter à me laisser. Chose qu'il fait même s'il n'en a pas la moindre envie. Une fois la porte close, le médecin m'incite à répondre sincèrement.

Tears Of Risk  |  Charles Leclerc Where stories live. Discover now