Chapitre 40

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   Cette fois, les gradins sont bien plus remplie qu'ils ne l'étaient hier et mon père est bien plus surexcité encore. Je ne pensais pas que c'était possible, mais il m'étonne jour après jour. Je l'observe et ne peux m'empêcher de sourire. Il est adossé à la rambarde et observe les stands en contre bas. C'est l'effervescence à nos pieds et ça à l'air de la passionner. Il me demande si je veux descendre avec lui voir ça de plus prêt et je me contente de secouer de la tête en l'incitant à y aller. Ma tête me tourne déjà bien assez pour m'infliger un tel supplice et je ne veux pas prendre le risque de croiser Charles.

- Excuse-moi.

Je loupe un battement de cœur et j'arrête de respirer. Je reconnais cette voix et cette intonation, mais pour autant, il y a quelque chose de différent. Ni la même odeur, ni la même présence. Je me retourne doucement et fronce les sourcils. Le blond derrière moi à les mêmes yeux que Charles et des traits similaire. Je cligne des yeux doucement et ça le fais rire doucement.

- Une impression de déjà vu hein, il ricane doucement en me présentant sa main, Arthur Leclerc. Je suis le petit frère de Charles.

Je l'avais deviné même s'il ne me l'avait pas dit. Leur ressemblance est flagrante, bien qu'il n'ai pas du tout la même couleur de cheveux. Et heureusement. Sinon il serait encore plus difficile de les différencier. Je lui sers la main et me présente également, mais il a déjà l'air de savoir qui je suis.

- L'ange gardien de mon frère, n'est-ce pas ?

J'aurais recraché mon eau si je ne m'étais pas empêcher de boire par politesse devant lui. Je dois avoir une tête bizarre parce qu'il plisse les yeux en m'observant bizarrement. Il me demande si je suis bien « la Livia » et je ne sais absolument pas quoi répondre. Mes joues deviennent aussi rouge que la casquette qu'il porte sur la tête et je crois que ça répond à sa question parce qu'il se met à sourire.

- Mon frère sait que tu es là ? Il me demande soudainement en fronçant les sourcils.

- Il ne le sait pas, je me contente de dire.

En fait j'ai envie de lui dire qu'il n'a aucune moyen de le savoir puisqu'il m'ignore depuis qu'il a eu de moi ce qu'il voulait. Mais je me retiens parce que j'ai un minimum de dignité. Et aussi parce qu'il a l'air tellement innocent que je ne me vois pas lui faire ça. Il fait mine de réfléchir.

- T'es toute seule ici ? Il me demande avant de reprendre sans me laisser le temps de répondre. Pourquoi tu n'es pas en bas avec votre équipe ? Ah, parce qu'il y a Charlotte. Je suis bête.

Je crois qu'il aime répondre à ma place à ses propres questions. Et ce n'est pas vraiment les réponses auxquels je m'attendais, ni celle que je lui aurais donné. Il vient de remuer le couteau dans la plaie. Mais je fais mine de rien et me force à sourire tout de même. Il doit s'être rendu compte de quelque chose parce qu'il se raidis instinctivement.

- Je suis avec mon père, je dis simplement avant de reprendre, et c'est plus sympa de lui montrer la course sous cet angle là plutôt que sur les écrans d'en bas.

- Carrément, il répond spontanément, il est fan de la formule un lui aussi ? C'est trop bien de partager ça avec son père.

C'est déroutant. Autant sa façon de répondre à ses propres questions que la façon dont il le fait. Il a la même voix que son ainé et la même façon de parler. Les mêmes expressions du visage. Je lui explique rapidement sans entrer dans les détails et il hoche de la tête.

- C'est vrai que Charles nous en avait parlé, il avoue sans réfléchir, vous voulez vous joindre à nous tous les deux ? Il n'y aura que ma mère et notre plus grand frère.

Tears Of Risk  |  Charles Leclerc Where stories live. Discover now