Tears Of Risk | Charles Leclerc

Chapitre 42

   Les battements de mon cœur ne se sont pas apaisés depuis que nous avons atterris. L'engin est enfin sur ses roues et Charles desserre notre étreinte malgré lui. Il récupère son sac à dos posé sur son autre siège pendant que je sèche mes larmes. Je range mon casque dans mon sac de voyage et lui explique que je passe rapidement aux toilettes, histoire de passer un coup d'eau sur mon visage. Il se contente de hocher de la tête et me laisse de la place pour passer dans le couloir. Je ne prends pas la peine de fermer la cabine et passe rapidement de l'eau sur mes traits. Charles m'observe faire sans rien dire de là où il se trouve et je finis par sortir alors que la porte de l'engin s'ouvre et que les escaliers descendent. Je hoche de la tête à sa question silencieuse et lui lance un sourire tendre quand il dépose un tendre baiser sur le haut de mon crâne. Il s'apaise en même temps que moi et bientôt, le visage de Gloria apparaît avec un énorme sourire. Elle m'ouvre ses bras et me serre contre elle.

- Bienvenue dans ta nouvelle vie, elle me lance plus que surexcitée.

J'adore Gloria. Pour ce qu'elle est avec moi, avec nous tous. Pour le travail qu'elle fait et pour le petit bout de femme solaire qu'elle est. Travailler à ses côtés est un véritable plaisir et je le lui dirais chaque fois que j'en aurais l'occasion, soyez-en certain. Charles ricane tendrement derrière nous et elle desserre notre étreinte pour saluer le pilote qui nous observe avec émotion. Je crois qu'il l'aime autant que je l'aime et pour les mêmes raisons.

Elle m'explique le programme de la journée pendant que le pilote derrière nous nous suit sans broncher. Et je n'ai clairement pas le temps de lever la tête de tout ce que j'ai à faire. Mattia me consacre sa mâtiné complète. Il me fait signer quelques papier, m'explique certaines choses, me fait visiter à nouveau les lieux et cette fois bien plus en détail, je rencontre le service des ressources humaines et il m'accompagne à la cafétéria. C'est la seule fois où je revois Charles qui est accompagné de Carlos et ils acceptent sans hésiter une seconde que je me joigne à eux pour manger quand je leur pose la question. Ils m'expliquent leurs mâtinés et je leur explique la mienne. Ils m'expliquent qu'ils doivent encore voir leurs techniciens respectifs avant de prendre l'avion tandis que moi, je profite de prendre du temps pour me reposer.

Il doit être passé quatorze heure lorsque j'ouvre les yeux sous les faisceau lumineux que filtre le store de la pièce. Quelque chose me caresse délicatement la joue et je met du temps à me rendre compte qu'il s'agit de Charles, qui, accroupi en face du canapé sur lequel je me suis assoupi, me regarde dormir paisiblement avec un regard attendri. J'observe son sourire creuser les fossettes de ses joues et je n'empêche pas celui qui se forme sur mes propres lèvres.

- Tu es là depuis longtemps ? Je demande, curieuse.

- Depuis à peine cinq minutes, il précise presque en chuchotant, je devais t'appeler pour y aller mais j'ai préféré venir te chercher. Je n'ai juste pas su te réveiller, il rigole doucement.

- Tu essayes depuis combien de temps ?

- Je n'ai pas essayé, il m'explique alors que son sourire s'agrandit, t'étais tellement paisible et t'avais l'air épuisée, alors je t'ai laissé dormir.

Nos regards se croisent et ne se lâchent pas. Il poursuit le chemin de ses doigts contre ma joue et remet l'une de mes mèches de cheveux derrière mon crâne. J'ai l'impression que le temps c'est arrêté et je n'ai pas envie qu'il ne reprenne.

- J'ai dormis combien de temps ?

- Quelque chose comme deux heures, il rigole pendant que j'écarquille les yeux, je crois que tu en avais besoin.

- Je suis épuisée, en ce moment.

Il grimace avec inquiétude et me demande si je dors assez. Evidemment que non. Je lui explique que j'ai du mal à dormir pendant le peu de temps que je m'adonne à cette activité et ça lui fais froncer les sourcils. Je le vois me questionner silencieusement pendant que je me redresse et mon sourire s'agrandit fièrement.