Chapitre 16

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Nous avons été tiré de notre léthargie soudaine par la sonnerie du téléphone de Charles. Une sonnerie bientôt remplacée par celle de mon propre téléphone. Un appel de Carlos pour Charles. Un appel de Sofia pour moi. Autrement dit, nous nous sommes fait un peu réprimandé par rapport à l'heure, que nous n'avions pas du tout regardé.

Nous nous sommes dirigé vers sa salle de bain avec précipitation. Moi pour laver mes mains de l'huile sur les doigts. Lui pour essayer tant bien que mal de se laver du surplus d'huile dont sa peau ne s'est pas imprégné durant mon massage. Je lui propose mon aide qu'il accepte volontiers, et sans la moindre hésitation. Je me rends compte de notre différence de taille à cet instant. Avec mon petit mètre cinquante-huit, et son mètre quatre-vingt, il fait bien une tête et demi de plus que moi, si ce n'est plus. Et ça à l'air de le faire beaucoup rire.

- Débrouille toi pour garder un peu de l'odeur de l'huile avec toi dans la voiture, je lui recommande sous son froncement de sourcil, elle a des vertus apaisante pour calmer l'anxiété.

Il a l'air dubitatif mais ne me contredis pas et obtempère. Je me sèche des mains dans une serviette propre qu'il me temps en me souriant poliment et je récupère mon sac à main dans sa chambre d'hôtel. Il est plus sage que l'on nous voit pas sortir ensemble du même endroit, et il est d'accord avec moi sur ça. Même si finalement, nous n'avons rien à nous reprocher. J'enfile mon badge autour du coup pendant qu'il remet son tee-shirt et je lui fais un signe de main avant de m'éclipser.

- Livia attend, je m'interromps dans ma lancé et fais un pas en arrière pour l'observer, merci pour ce que tu fais.

Je me contente de lui sourire sans prendre la peine de répondre. Je n'ai pas l'impression qu'il ait besoin de mes mots pour comprendre ce que j'aimerais lui dire. Je fais un simple mouvement de tête et son sourire s'agrandit. Je détourne les yeux avant de complètement arrêter de respirer et je rejoins le couloir en observant mon téléphone. Je le regrette la seconde d'après. Je percute une épaule et c'est violant. Mon portable s'écrase sur la moquette et j'ai peur quant à sa survie.

- Bordel de merde, intervient une voix grave à l'accent anglais prononcé quand je me baisse pour venir en aide à mon objet technologique, est-ce ça va ?

- Moi oui, je réponds instinctivement en récupérant mon bien, lui par contre...

Je me redresse sans prêter la moindre attention à la personne en face de moi à l'épaule dur comme du béton. Je soupire en regardant l'objet cassé entre mes doigts. Tout mais pas ça. Une paire d'autres mains s'empare du défunt.

- Laisse moi voir, il me dit machinalement en observant l'engin dans sa totalité, ouais... je crois que là, s'en est fini pour lui. Désolé.

Je lève la tête vers l'intéressé avec incrédulité et ma respiration se coupe. J'étais persuadée d'avoir percuté un client sans aucune importance, et ça aurait été plus simple. Parce que j'aurais pu m'énerver sur lui alors qu'il n'est clairement pas le fautif. Et puis mon téléphone était déjà en fin de vie. Mais la paire d'yeux vert émeraude qui m'observe n'a rien d'un client lambda de l'hôtel.

- Ne... ne sois pas désolé, j'essaie de parler en gardant mes moyens, c'est moi. Et il était déjà cassé.

- On peut dire que tu l'as achevé, il rigole sans me quitter des yeux, je crois que tu sais qui je suis. Mais par contre toi tu ne me dis vraiment rien.

Lando sourit et j'aime beaucoup son franc parlé. Il n'y va pas par quatre chemin. Drôle de façon de me demander de me présenter, mais mon sourire s'étire.

Tears Of Risk  |  Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant