Tears Of Risk | Charles Leclerc

Chapitre 30

   Tout s'est très vite enchaîné. J'ai fini par rentrer chez moi le soir et nous n'avons pas divulgué la moindre information à qui que ce soit. J'ai pris le temps d'en parler à Hervé le lendemain au travail avant d'en discuter à quiconque et il en a été ravi pour moi. Nous avons donc décidé d'une rupture de contrat à mon initiative impliquant un moi de préavis, et j'en ai discuté avec mes amies en les invitant au restaurant qui en ont été ravis aussi. Particulièrement Clara, qui le savait déjà.

J'ai parlé vaguement à mes parents de ma décision de démissionner, de ce que cela allait impliquer et je ne suis volontairement pas entrée dans les détails. Parce que Mattia, qui connaît mes deux parents pour avoir travaillé avec eux, à tenu à les en informer de vive voix, et de la sienne. Evidemment, j'ai dû convaincre mon père de lâcher du leste en faisant confiance à son associé pour qu'il puisse prendre quelques jours à me consacrer, ma mère n'a pas rechigné pour quelques jours de repos et dans sa ville natale qui plus est, quant à moi, j'ai profité des plusieurs jours que m'a donné Hervé des congés que je n'ai jamais posé pour qu'il n'ait pas à me les payer.

Mon père s'émerveille de revoir les paysages d'une grande partie de sa vie. Il a les larmes aux yeux quand on passe devant la maison qui a contribué aux quelques souvenirs d'une partie de mon enfance et j'ai le cœur lourd de le voir si ému de se trouver là. Ma mère à l'air ravi de le voir comme ça et je me sens privilégiée de vivre un moment comme celui-là avec les deux personnes les plus importantes pour moi. Nous nous arrêtons d'abord à l'hôtel pour déposer nos affaires.

Le repas qu'à organisé Mattia n'a lieu qu'à dix-neuf heure ce soir et nous profitons du temps que nous avons devant nous pour visiter. J'ai pour ordre de Gloria de me rendre seule dans les locaux de la Scuderia, pour que l'on puisse m'habiller, me coiffer et me maquiller. En fait, ce soir n'est pas seulement que l'annonce à mes parents autant attendu que redouté, c'est aussi la présentation officielle pour celles et ceux qui ne le savent pas déjà de mon rôle dans l'écurie. Et c'est aussi, et pas des moindres, la présentation officielle de celle qui fait jaser les réseaux sociaux ces derniers jours au grand publique.

Je suis clairement de nature discrète, et je n'aime pas trop attiser la curiosité, attirer les regards sur moi, qu'importe les raisons. J'aime être dans l'ombre et ça me convient très bien. Mais je dois me faire à l'idée que ce ne sera plus jamais le cas désormais. Ce n'est plus le cas depuis une semaine maintenant et c'est très frustrant.

Je m'emmêle les pinceaux toute seule quand mon père me demande pour quels raisons je les abandonne si tôt, sans donner de raison particulière, à l'heure du rendez-vous que m'a donné l'assistante. Je lui trouve une excuse rapide qui n'a pas trop l'air de le convaincre et j'ignore son soudain sourire en coin. Je ne sais pas ce qu'il s'imagine mais il est bien loin du compte. Ma mère fronce les sourcils mais j'ai déjà fermé la porte de notre chambre pour y prêter vraiment attention.

La route est courte. Presque même un peu trop. J'arrive dans l'enceinte de l'écurie un peu trop vite et la boule dans mon estomac s'agrandit lorsque je me présente à l'agent qui attend à l'entrée. Il me souhaite la bienvenu et me laisse passer en me souhaitant une bonne fin de journée. J'essaie d'appeler Gloria pour savoir ou je dois aller mais c'est sans succès. Alors j'avance en espérant finir par la croiser et je loupe une respiration en tombant sur une sorte de petit salon où est installé les deux pilotes du groupe qui sirote un café.

- Holà bella, m'interpelle l'espagnole.

J'ai un sourire jusqu'aux oreilles en l'apercevant se lever de son fauteuil pour s'approcher de moi. Il a un sourire ravi et la boule dans mon estomac s'apaise de temps d'un instant. Il me prend dans ses bras pour me saluer et je m'arrête presque de respirer quand je tombe dans les prunelles clairs du monégasque.