Chapitre 12: Absence inattendue

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  Lorsque la rouquine posa le pied dans la ville, elle sentit que l'atmosphère était radicalement différente de celle qui y régnait habituellement. De cela, elle n'était guère surprise, bien au contraire, puisque ce n'était que le dénouement des évènements de la veille, marqué par le même silence déconcertant qui se prolongeait depuis lors. Toutefois, elle réalisa bien vite qu'elle n'était pas seule dans les rues au premier abord abandonnées. Elle perçut des bruits lointains, inusuels, qu'elle ne parvenait à identifier avec certitude. Ils témoignaient de vie, ce qui n'aurait dû l'étonner, puisque malgré leur confusion, les habitants de la ville ne pouvaient rester éternellement barricadés au sein de leurs demeures. Cependant, la rouquine fut certaine que ce n'état pas simplement cela. Suite à quelques secondes durant lesquelles elle tendit l'oreille, sur ses gardes, elle cru distinguer des cris au travers de sons métalliques dont elle ne pouvait s'expliquer l'origine. Que se déroulait-il au delà des murs qui donnait ainsi la chaire de poule?


Tout cela était bien suspect, mais peu importait sa curiosité puisque la provenance de cette étrange cacophonie était à l'opposé de sa destination. Peut-être cela valait-il pour le mieux, sans compter qu'elle avait déjà bien assez de préoccupations à l'esprit. Pourtant,  indépendamment de ses efforts pour l'ignorer, elle eu bien vite le sentiment d'être suivi. Incapable de discerner s'il s'agissait là d'une impression crée par son esprit dû à l'étrangeté de l'environnement ou bien si c'était justifiée, elle préféra ne pas y prêter d'avantage attention, se raillant elle-même de sa propre couardise. Consciente que son but n'était plus bien loin, elle se rassura quand même en se disant que rien de bien grave ne pourrait lui arriver quand elle se trouvait au centre de la ville.


Parvenant enfin face à la maison de Noïss, elle soupira malgré elle de l'avoir atteint sans encombres particulières. Seulement, tout cela n'était que les prémisses des véritables évènements à venir. Pourquoi n'avait-elle à cet instant suivi son instinct qui lui criait de fuir à toutes jambes?


Lorsqu'elle posa le pied sur le perron de l'habitat, elle eu la surprise d'y retrouver la porte grande ouverte, sans qu'aucune âme qui vive ne sembla se trouver aux alentours. La rouquine s'approcha afin d'observer de plus prêt le bâtiment et constata que l'entrée était tout aussi vide et silencieuse. Elle hésita un instant à demander si quelqu'un se trouvait à l'intérieur, anxieuse, mais changea d'avis et se contenta de toquer contre le bois de la porte dans l'espoir d'une réponse familière. Elle ne perçu rien en retour, ni son ni mouvement, aucune preuve d'une présence humaine. Elle écouta encore quelques instants, puis, n'obtenant rien de plus, elle supposa que la famille était partie et que la porte ouverte devait être un oubli de leur part. Etrange, pensa-t-elle, tout en se rappelant du sérieux presque compulsif qu'elle avait observé chez la famille lorsqu'il s'agissait d'ordre et de sécurité. Inquiète et désappointée, la rouquine ferma la porte derrière elle et commença à faire demi-tour, peu enclin à rester immobile à cet endroit où elle ne se sentait être une invitée indésirable.


Aussitôt, elle sursauta. Quelqu'un se trouvait face à elle, aux pieds des marches en pierre. La fille ne l'avait pas sentie approcher et s'étonna de ne pas l'avoir remarquée plus tôt. Elle reconnue la sœur de Cassidien, qu'elle se rappela se faire appeler Roue, qui se trouvait là immobile, l'observant en silence. Figée sur place de saisissement, la rouquine se contenta de la dévisager, les yeux écarquillés, se sentant inexplicablement comme prise en flagrant délie.


« Tu cherches quelqu'un ?» Questionna la nouvelle venue, d'un ton faussement étonné, visiblement de très bonne humeur.

Contes de Jullians : La fille sans visageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant