21. Jeu de regard

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Vingt-deux heures.

Le son d'un ricanement long et vicieux me plongea dans la torpeur la plus totale alors que je me retenais d'entrouvrir la bouche tant le fait qu'il penche pour le côté amusant de la situation me laissait stupéfaite.

L'espace c'était assombri, surplombé par l'aura dangereux d'Eden qui rapprochait les murs et oppressait mon être.

Son indifférence face à la mort était folle.

Celle d'Alex à kidnapper quelqu'un l'était aussi.

Et celle de Rome à manier un arme comme le prolongement de son bras l'était tout autant.

Ce n'était pas mon univers.

Je n'avais pas ma place ici.

— Je pensais que tu me connaissais mieux que ça.

Je fixai ses lèvres charnues et abîmées se mouver, le cœur près du ravin creuser par le criminel en personne puis serrai les lèvres en tentant de contrôler ce qu'il prenait à malin plaisir à secouer.

Ma poitrine me faisait souffrir, tout comme le reste de mon corps et il se crispa d'autant plus lorsqu'il récupérait finalement la parole après un moment de silence.

— Tu ne vas pas sortir d'ici.

Son sourire s'évanouit, laissant place à un visage sombre et ma cage thoracique se comprimait à l'entente de la fin de sa phrase.

Je ne pouvais pas rester ici en sachant que trois personnes ayant arracher des vies se trouvaient dernière cette porte.

Je ne pouvais pas fermer l'œil en les sachant tout près.

Je ne pouvais tout simplement pas, parce que mon coeur allait me tuer bien avant l'heure fatidique.

— Vous êtes tous complètement tarés.., prononçai-je alors que la fatigue, tout comme la peur commençaient à réellement agir sur mes nerfs.

Il ne pouvait pas m'avoir kidnapper, pas vrai ?

Si... putain, il l'avait fait..

Peut-être que j'étais retournée à l'hôpital, entourée de toute sorte de malade comme lui. Peut-être que je rêvais et que la drogue que j'avais consommé ces derniers jours avait inventer de toute pièce mon altercation avec le criminel, cette rencontre indirecte avec cet homme prénommé Q. De même pour l'explosion de la porte de mon appartement et l'interrogatoire au poste.

Peut-être qu'en réalité, je n'avais pas quitter cette soirée.

Peut-être que je rêvais en ce moment même et qu'Eden ne me surplombait pas du regard comme si j'étais une pauvre proie condamnée à finir dévorée et jetée au fond des bois.

Parce que c'était ce qui allait se passer.

J'étais vulnérable et sans danger.

Ce n'était pas son cas.

Un petit rictus souleva finalement un côté de ses lèvres que j'avais particulièrement envie d'arracher et me nargua avant qu'il ne récupère la parole :

Fait attention à ce que tu dis, Zara. Celui qui est passé avant toi a perdu plus que sa langue.

Je fronçai les sourcils alors que l'espace tournoyait et vibrait sous mes pieds douloureux puis, plongeai mes mains à l'intérieur de mes cheveux pour résister à l'envie d'exploser.

C'était une menace ? Encore ?

La fatigue, qu'elle soit, physique ou bien mentale détruisait mon cerveau à petit feu.

𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 On viuen les histories. Descobreix ara