8. Jamais vu, jamais entendu

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Dix-neuf heures. Deux jours plus tard.
Appartement de Zara. Manhattan.

L'être humain est vraiment la chose la plus effrayante de tout les temps.

Putain de bordel de merde.

J'alternai le regard entre l'écran de mon ordinateur et le carnet où je notai toutes les informations que je récupérai progressivement sur Eden afin de retenir tout le tas pour ma présentation de demain.

Et je me chiais littéralement dessus.

Je n'avais pas trouvé grand chose. Mais ce que j'avais était déjà amplement suffisant pour faire de lui un criminel intéressant.

« Sanglant et calculateur »

C'était ainsi que les médias le décrivait la plupart du temps et je comprenais la réticence d'Anir à me parler de lui.

C'était pas joli à voir.

Il détenait plus d'une centaine de meurtres à son palmarès. Des hommes d'affaires, des politiciens, des mafieux et j'en passe.

Bref, le taf d'un tueur quoi.

Ce massacre s'était arrêté le jour de son propre assassinat, il y a une année de ça. D'une balle en pleine tête.

Plutôt doux pour ce qu'il faisait subir à ses victimes.

La porte d'entrée s'ouvrît brusquement et le visage pâle de ma colocataire s'offrît à moi. Je lui sourit et elle jeta son sac dans un coin de la pièce avant de traîner ses pieds jusqu'au canapé où j'étais installé pour s'y assoir en laissant un soupir lui échapper.

On est jeudi et j'en peux déjà plus, dit-elle en déposant sa tête sur mon épaule.

Pareil Kass, pareil.

Je recouvris sa tête de la mienne puis décolla mes yeux de l'écran pour rencontrer la fenêtre qui débouchait sur la rue. L'obscurité n'allait pas tarder à étouffer le temps gris et je fermai les paupières quelques secondes tout en nous noyant dans le silence.

La respiration constante de ma colocataire et la mienne, plus agitée étaient les seules sources de bruits et je sentais les doigts de Kassie qui jouaient avec une mèche de mes cheveux.

— Tu travailles sur quoi ?

Je rouvris mes yeux à l'entente de la voix intriguée de ma colocataire et tendis mon bras pour récupérer mon bloc-notes.

Sur un article. Répondis-je avant qu'elle ne se mette à lire mon brouillon. Tu sais, le criminel.

Elle reposa le bloc-notes et aventura sa main jusqu'à l'affiche que j'avais volé quelques jours plus tôt puis, un sourire que je connaissais parfaitement prit place sur ses lèvres.

— Bordel, il est canon.

Et pas qu'un peu.

Ouais, mais il était complètement fêlé, répliquai-je en ouvrant mon travail complet depuis mon ordinateur.

L'article était prêt et j'avais fais de mon mieux malgré le peu de temps accordé.

Ce n'était pas trop mal.

Et puis de toute façon, j'avais la flemme de le modifier.

𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Where stories live. Discover now