39. Une minute

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( NDA : c'est cadeau. )

Quartier de Diego. Canada.

Parfois, l'espace d'une simple petite minute pouvait changer le cours d'une vie.

Cela pouvait être lié à une rencontre, à un évènement ou à toutes les choses futiles qu'un humain était susceptible de subir tout au long de son existence.

Le temps s'était ralentit jusqu'à se stopper entièrement.

Les tambourinements incessants venant de l'autre coté de la pièce s'étaient étouffés alors que je sentais mon corps comme flotter dans les airs, m'observant depuis l'extérieur de mon enveloppe charnelle.

Je ne sentais plus mes membres.

Le froid.

La douleur.

Non, le néant s'était niché entre mes entrailles, n'y creusant plus qu'un trou béant et affamé, avide d'engloutir ma chair flétrit et abimée qui me faisait oublier que dans une poignée de secondes..

J'allais probablement mourir.

Seul le bruit irrégulier de ma respiration saccadé animait les environs tandis que je restai figée, sans grand signe de vie au fin fond de mes pupilles en m'observant suffoqué depuis l'autre bout du bureau, un regard livide rivé vers la porte.

Mon visage était pale et maladif, contrastant avec mes vêtements pleins de couleurs chaude. Principalement dominé par le rouge vermeil qui s'étalait avec malice sur le tissu.

Les secondes semblaient défilés au ralentit et ma conscience s'évaporer, m'ôtant à mes pensées meurtrières pour laisser place au silence dévastateur des battements de mon organe vital.

Et de mon âme prise au piège entre les mailles de mon esprit.

Elle hurlait à l'aide. Pourtant, personne ne lui répondait.

Personne ne pouvait ressentir le bourdonnement tumultueux qui se battait pour s'extirper de sa prison psychique. Une prison qui la retenait prisonnière d'elle-même.

Je l'entendais crier à pleins poumons, à en faire secouer ma cage thoracique.

Pourtant, je voulais rester ici. Au milieu de nulle part. Au sein de cette brèche qui séparait mon esprit de mon corps.

Qui m'apportait paix et illusion.

Mais il pouvait se passer un bon nombre de choses en l'espace d'une petite minute.

Parce que je sentis une puissante pression marteler ma poitrine frêle et défaillante, forçant son intrusion au cœur même de mon organisme.

Puis tout me revint soudainement, désormais reconnectée à la réalité.

Même si j'aurai préférer ne plus jamais revenir.

J'inspirai grossièrement, titubant sous l'influence de la panique et déposai mes paumes tremblantes sur mes oreilles, les tympans agressées par un nouveau coup de feu contre le loquet particulièrement tenace de la porte.

Les cris ainsi que le brouhaha me parvint immédiatement, de même pour l'agonie de mon être qui ne désirait qu'une chose en cet instant critique : Disparaitre.

— Non.. soufflai-je en intensifiant ma poigne sur les deux cotés respectifs de mon crane, la vison brouillée de larmes.

Mon corps basculait vers l'avant alors que je pouvais sentir la pièce tourner le plus en plus rapidement autour de moi, ne faisant que croitre mon mal-être.

𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant