15. Promis.. ou pas

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Vingt-deux heures.
Appartement de Zara. Manhattan.

Mon regard restait fixer sur la glace brisée et les fragments de verre ainsi que le céramique éparpillés sur le sol, n'arborant aucune expression sur mon visage à peine guérie.

J'avais peur de la colère de mes parents, mais je craignais encore plus la mienne.

Mon reflet était brouillé et je me levai tirer les rideaux opaque de ma chambre.

La nuit était tombée et je n'avais ni la force, ni la lucidité de ramasser tout ça maintenant.

Kassie n'allait pas rentrer de toute façon. Je ne savais où elle était passée, ça pouvait attendre demain.

J'ôtai mon pull avec difficulté, puis mon pantalon avant de tirer les draps et de m'y faufiler à l'intérieur.

Je frissonnai au contact de draps froids et déposai ma tête contre l'oreiller. 

Le silence n'était jamais plein alors que je tentai d'ignorer le bruissement de mes oreilles et fermai les paumières, avides de sommeil.

Mon matelas semblait se balader dans la pièce, faisant monter progressivement la nausée et je laissai un juron m'échapper.

Toujours un problème avec toi.

Je recouvra mon visage des paumes de mes mains et souffla en me redressant finalement.

Je retirai ma couverture à contrecœur et marchai difficilement vers le salon, m'accrocher toujours aux murs afin de ne pas rencontrer le sol par accident.

J'allumai la lumière puis m'approchai de la cuisine ouverte pour y prendre un verre d'eau et n'importe quel médicament qui pourrait calmer mon esprit.

Un somnifère, de l'aspirine, peu importe.

Quelque chose qui lui ferait fermer sa gueule.

Le placard était vide.

Fait chier.

Je claqua d'un coup sec la porte et passa une main sur mon front en sueur avant de venir m'assoir sur le plan de travail.

Mes sourcils se tortillaient alors que je retenais ces foutues larmes de couler pour la énième fois en l'espace de quelques jours et je fixai mes jambes qui se balançaient dans le vide.

Je voulais dormir.

J'avais besoin de me reposer. De penser à autre chose, non.. de ne penser à rien du tout. Je ne demandais que quelques heures de répits mais j'imagine que ça aussi, je n'y avais pas le droit.

Mon corps ne coopérait pas, mon esprit non plus. Ils avaient tout les deux décidés de se rallier contre moi alors que ce dont j'avais le plus besoin en ce moment même était du soutien. Une main à laquelle s'accrocher. Une corde à laquelle se hisser. Une bouée à laquelle me maintenir la tête hors de l'eau.

J'avais été ma propre main, ma propre corde et ma propre bouée après le décès de Sabrina, mais si moi-aussi, je m'abandonnais à mon tour, tout cela n'aurait servi à rien.

Je serai morte avec elle. Même si une partie de moi l'avait effectivement rejoint ce soir là.

Je consommai une nouvelle gorgée d'eau et humidifiai mes lèvres gercées. Je ne me souvenais à peine de la dernière fois que j'avais manger ne serait-ce qu'un repas pour être honnête.  Peut-hier, ou alors avant-hier, j'en sais trop rien.

𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz