11. Une question de chance

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Vingt heures.
Supérette d'Anir. Manhattan.

— Tic tac, Anir ! Tic tac.

Je déglutis à l'entente de cette même voix qui appelait le cinquantenaire depuis tout à l'intérieur sans vraiment savoir pourquoi et m'adossai contre le mur en brique qui me séparait de justesse des visiteurs d'Anir.

Il m'avait dit qu'il avait des problèmes, j'en déduisais que ces hommes en faisait parti.

Mes mains me faisaient mal, mon corps me faisait mal, ma tête me faisait mal. Rien n'allait et j'étais encore plus perturbée par la situation.

Je ne savais pas ce qu'il se passait et j'étais pourtant en plein milieu, contre mon propre consentement.

La sortie n'était qu'à quelques mètres d'ici, mais le risque qu'ils me voit tout les deux était bien trop grand. Qui sait ce qu'ils pourraient faire. Ce qu'ils pourraient me faire.

Et je ne préférais pas l'imaginer.

Je passa une main sur mon visage et fronça les sourcils, regrettant immédiatement mon geste après avoir remarqué la couleur qu'avaient prises mes mains.

Rouge.

Il y avait du sang. Beaucoup trop de sang, à présent sur mon propre visage.

Je perds patience Anir, ajouta une voix qui n'était pas celle du précédent garçon.

Il faut que j'y aille, maintenant, ou je vais faire une crise ici. Planquée derrière un mur et à côté de deux personnes visiblement peu sympathique.

J'inspira du mieux possible et pris mon courage à deux mains avant de m'aventurer à l'extérieur de ma cachette la tête baissée.

Peut-être que si j'agissais comme si de rien était, ils n'allaient à peine me remarquer.

Malheureusement, je ne disposais pas d'autant de sang-froid pour paraître normal.

Je frôlai l'attaque et ça se voyait.

Je jeta un rapide coup d'œil vers ces deux hommes tout en marchant rapidement vers la route, vide comme habituellement et mon cœur rata subitement un battement.

Je les reconnaissais.

Les deux putain de frères.

Je déposai une main sur mon cœur qui me brûlait d'une façon incommensurable et retenait des larmes de frayeurs quitter mes yeux en apercevant ce que le garçon aux cheveux rouges détenait entre ses mains.

Mon regard s'y était accroché et je ne pensais plus qu'à fuir au plus vite.

UNE PUTAIN D'ARME BORDEL.

Ne t'arrête pas.

Mes jambes n'étaient plus qu'à quelques secondes de se dérober de sous mon corps fiévreux et j'accélérai avec toujours autant de difficulté pour respirer.

Rome avait une arme. Alex en possédait également une dans l'encolure de sa ceinture.

ET J'ALLAIS ME FAIRE BUTER.

— Je crève la dalle putain. Défonce la porte, pesta Rome à son frère qui pinça l'arête de son nez.

Je coupa ma respiration puis fixa le sol tout en me retenant de ne pas lancer de regard derrière moi. Le chemin paraissait interminable et mon corps de plus en plus lourd alors que j'atteignais le parking où je n'avais évidemment pas garer ma voiture.

𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Where stories live. Discover now