3. Séance fantôme

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Dix-sept heures.
Prison de Manhattan. New-York.

Du bout de mes doigts, j'agrippai le tissu de mon sweet-shirt tout en déglutissant difficilement face au bâtiment qui me faisait face.

Une petite poignée de jours était passée et je m'étais finalement décider à venir.

À contre cœur, bien évidemment.

Je n'avais toujours pas mis un pied dans cette prison pourtant, je ne pensais plus qu'à partir très loin d'ici. Loin de mes problèmes, loin de mes cauchemars, loin de lui.

Rien ne m'empêche de partir.

Oh que si.

..Fait chier.

D'une poussée d'adrénaline, je pénétrai rapidement dans le bâtiment la tête baissée afin de ne pas me dégonfler au dernier moment.

L'entrée passée, il n'y avait plus de retour en arrière tandis que mes jambes s'activaient vers l'accueil pour avoir une longueur d'avance sur mon cerveau qui m'ordonnerai probablement de déguerpir dans l'instant. Une jeune femme se munit d'un calepin et d'un stylo avant se m'inciter à m'approcher de son bureau, ce que je fis sans broncher alors que les environs ne me détendaient le moins du monde.

Ce n'est rien qu'une fois par an, Zara, ça va aller.

NON ÇA NE VA PAS.

—      Votre nom, me questionnait la jeune femme d'un ton particulièrement calme alors que j'étais tous, sauf calme.

—      Zara Diaz, répondis-je en prenant place sur la chaise installée en face d'elle afin de remplir la paperasse.

Ses doigts tapotaient sur le clavier lié à son ordinateur puis elle me demanda ma carte d'identité avant de me prendre mon sac ainsi que mon téléphone.

—      Et vous venez pour ?

Forcément.

—      Preston.. Diaz, répondis-je en évitant son regard qui semblait avoir fait le lien entre nos deux noms de familles.

Elle m'indiquait le chemin puis je m'aventurai dans les couloirs, pensant à la possible éventualité de rebrousser chemin et de foutre le camp en quatrième vitesse.

Mais comme à mon habitude, mon corps ne m'obéit pas et je pénétrai dans une grande salle où des postes permettant aux détenus de communiquer avec leurs visiteurs ornaient toute la longueur de la pièce.

Je m'avançai vers un des gardiens qui me montra le bureau où il devait certainement se trouver avant de se replacer près des issues.

On inspire et on expire.

Mes pieds avancèrent vers l'endroit indiqué tandis que mon cœur était prêt à quitter ma cage thoracique à n'importe quel moment et le stress à me faire faire une putain de syncope sans même avoir croiser son regard.

Tu peux le faire.

J'attrapai le dossier du siège de mes mains moites puis m'y assis en déglutissant une nouvelle fois.

𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Where stories live. Discover now