Drapeau blanc

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Harry terminait de rassembler ses affaires dans son sac quand Pansy approcha, avec un petit sourire amical.

– Hey. Je dois agiter un drapeau blanc pour signifier que je viens en paix ?

Harry leva un sourcil surpris et se redressa. Pansy continua.

— Je t'ai énervé ce matin, et ce n'était pas mon intention.

Le brun eut un vague geste de la main, haussant les épaules.

— Ne t'en fais pas Pansy. Tu es prête à partir ?

Elle hocha la tête, avec un sourire.

— Prête. Et l'elfe de Drago lui a apporté des affaires.

Harry se mordilla la lèvre et jeta un bref coup d'œil en direction de la porte de la pièce pour s'assurer que Drago n'était pas dans les parages.

— À ce sujet... Malefoy n'a pas l'air... enfin... il est plutôt coopératif pour venir avec nous. Je pensais qu'il ne voudrait pas s'éloigner de chez lui.

Un voile de tristesse passa sur le visage de la brunette, et elle soupira en jetant à son tour un coup d'œil derrière elle pour ne pas être surprise. Drago pouvait être vraiment terrible lorsqu'on parlait de lui dans son dos et elle ne voulait pas le mettre en colère une fois encore.

— Il n'en parle jamais, mais avec les autres on pense qu'il... n'aime plus trop son manoir depuis le passage de... Tu-sais-qui.

En repensant à son passage au manoir, aux hurlements et sanglots de Hermione alors que Bellatrix la torturait, il revit le visage blême de Drago, ses yeux hantés.

— Pourquoi il ne déménage pas ? Il a les moyens pourtant !

Pansy haussa un sourcil.

— Eh bien, je suppose que c'est sa façon de se torturer avec le passé. J'ignore ce qui l'a changé à ce point, mais...

Harry ferma un instant les yeux, alors qu'un souvenir du passé revenait le hanter. Il chuchota, incertain.

— La mort de Crabbe.

Pansy l'observa avec attention, le visage vide de toute expression. Puis elle hocha doucement la tête.

— Drago n'a jamais accepté d'évoquer le sujet. Goyle a également refusé d'en parler et il a quitté le pays au plus vite. Il avait peur de terminer à Azkaban même sans la marque.

Harry se frotta le visage.

— Peu importe. Si Malefoy ne veut pas en parler... C'est loin d'être un souvenir plaisant à évoquer.

Pansy dut lire quelque chose sur son visage qui la convainquit puisqu'elle hocha la tête.

— Je suppose que c'est une chose de plus entre vous.

*

Lorsqu'ils arrivèrent à square Grimmaud, Harry dut faire face une fois de plus aux souvenirs du passé revenus le hanter. C'était la maison de Sirius après tout, et c'était un mélange de souvenirs doux-amers. Il avait aimé faire connaissance avec ce parrain inconnu qui apparaissait soudain, et il y avait eu ensuite la douleur d'être chez lui alors qu'il était mort en lui sauvant la vie...

Pansy regarda autour d'elle, effarée face à la décoration pour le moins glauque. Drago quant à lui ne fit pas le moindre commentaire, haussant juste un sourcil face au portrait de la mère de Sirius.

La vieille femme n'avait pas encore commencé à hurler, visiblement surprise de recevoir de la visite après tant d'années sans voir personne.

L'air assuré, Harry appela fermement Kreattur, priant pour que l'elfe désagréable se montre un minimum coopératif.

En voyant Harry, l'elfe fronça le nez, mécontent, mais il sursauta brusquement en voyant Drago. Ses yeux globuleux naviguèrent entre le nouveau maître qu'il exécrait et le fils d'une Black, et il se redressa, attendant les ordres.

L'Auror roula des yeux, conscient du manège de l'infernale créature. La seule raison qui l'avait poussé à le garder lié à la maison était l'état de Winky, devenue alcoolique après avoir été libérée par Croupton. La petite elfe ne s'en était jamais remise, et même s'il n'aimait pas la créature, Harry n'avait pas le cœur de le traiter de cette façon.

— Kreattur, prépare-nous trois chambres.

La créature hésita une fraction de seconde avant de s'incliner et de disparaître. Harry secoua la tête en abandonnant son sac au pied des escaliers, encourageant Drago et Pansy à faire de même. Puis, il leur fit face avec un sourire un peu forcé.

— Je vous fais visiter ?

*

La visite de la maison avait été rapide, aucun d'entre eux ne s'attarda dans les pièces poussiéreuses et toujours aussi lugubres. Revenus à leur point de départ, Harry les entraîna vers la cuisine, le seul endroit un peu chaleureux, puisqu'utilisé par l'Ordre lors de la guerre.

Pansy grimaça.

— Harry, sérieusement, tu n'as jamais pensé à rénover cette ruine ? Ou mieux à t'en débarrasser ?

Le brun haussa les épaules.

— C'était la maison de mon parrain, et je ne peux pas m'en séparer comme ça. Quant à la rénover... Je ne suis pas certain de vouloir changer les choses ici.

Drago lui jeta un long regard pensif, comme s'il le comprenait cependant, il ne fit pas le moindre commentaire.

*

Ils étaient tous les trois assis dans la cuisine, Pansy et Drago se disputant gentiment tandis que Harry était penché sur un parchemin, les sourcils froncés, écrivant une ébauche de ce qu'il voulait faire paraître dans le Chicaneur quand le bruit d'une arrivée par cheminette se fit entendre.

Les deux Serpentard se tendirent, mais Harry se redressa en souriant.

— Ça doit être Ron et Hermione ! Je leur avais dit de passer pour les tenir au courant...

*

Dire que l'ambiance fut immédiatement chaleureuse serait mentir. Ron avait sa tête des mauvais jours, visiblement décidé à en découdre. Et Drago était sur la défensive, prêt à répliquer à la moindre attaque.

Pansy s'était placée en retrait, hésitante, ne sachant pas vraiment comment elle allait être accueillie après leur petit mensonge. Cependant, Hermione vint la saluer sans aucune hésitation, et très vite les deux jeunes femmes discutèrent comme si elles étaient de vieilles amies.

Harry jeta un bref coup d'œil inquiet en direction de Drago avant de s'approcher de Ron. Celui-ci nota immédiatement l'air buté de Harry, cette expression qui disait que, quels que soient les reproches qui lui seraient faits, il avait déjà pris sa décision, et il roula des yeux.

— Je devrais te hurler dessus pour m'avoir menti, mon pote.

Harry haussa les épaules, en se mordillant la lèvre.

— Kings a insisté pour que le secret reste bien gardé. Enfin... maintenant, tu sais non ?

Ron souffla et grogna.

— Je me demande si le mensonge n'était pas mieux finalement...

Protection rapprochéeWhere stories live. Discover now