Bataille dans le ciel

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Comme Pansy l'avait supposé, Blaise et Théo se présentèrent chez elle, la mine inquiète l'après-midi même.

En arrivant dans le salon, ils se figèrent et échangèrent un regard interdit, en voyant Harry et Drago sur le sofa, conversant posément.

Pansy ricana, amusée, en les dévisageant avec un air de défi. Visiblement, ses amis s'attendaient à la trouver dévastée par la trahison de son petit ami et de son meilleur ami. Voir les deux jeunes hommes chez elle, terriblement proches sans qu'elle ne semble gênée les perturba...

Finalement, Blaise soupira.

— Une explication ne serait pas de refus.

Harry ricana, et croisa les bras avant de s'adosser au dossier du sofa, s'installant de façon à toucher directement Drago. Le blond ne chercha pas à s'écarter, et ne sembla même pas surpris de la manœuvre, tandis que Pansy levait les yeux au ciel, définitivement amusée.

Elle eut un sourire joyeux.

— Et bien, il se trouve que Harry n'a jamais été mon petit ami.

Théo fronça les sourcils et observa le Sauveur qui semblait totalement à l'aise. Il grogna.

— Pourtant il vit chez toi non ?

Avec un grand sourire enfantin, Harry intervint.

— Je suis en quelques sortes son garde du corps personnel.

Drago le bouscula légèrement ce qui le fit rire.

Blaise secoua la tête.

— Et le baiser ?

Drago se rembrunit tandis que Pansy riait.

— Le ministre voulait que la mission de ce cher Harry reste secrète. Donc... le plus simple était de se faire passer pour un couple. Et puis, Drago est arrivé dans l'équation et vous savez comment ça se passe dès qu'ils sont ensemble...

Blaise éclata de rire, alors que Drago roulait des yeux. Théo eut un mince sourire et hocha la tête.

— Je vois. Et la photo du baiser c'était quoi ?

Harry rougit en jetant un bref regard en coin en direction de Drago. Ce dernier s'empourpra également avant de hausser brusquement les épaules en refusant de répondre.

Gêné par l'attention dont il était la cible, Harry se leva d'un bond en voyant une chouette du Ministère approcher de la fenêtre. Il réceptionna le courrier et s'excusa, expliquant qu'il devait appeler le ministre immédiatement.

Sans se préoccuper plus des Serpentard, il jeta un assurdiato autour de lui et s'agenouilla devant la cheminée.

Blaise l'observa quelques instants, avant de reporter son attention sur son ami.

— Tu serais idiot de le repousser, Drago.

Le blond ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt, restant silencieux pendant que ses trois amis discutaient. Cependant, il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des coups d'œil discrets en direction de Potter, pris dans une conversation intense.

*

Lorsque Kingley apparut face à lui dans la cheminée, Harry devina qu'il y avait un problème.

Le ministre était furieux.

— Kings ? Un problème ?

Le grand noir grinça presque des dents, avant de hocher sèchement la tête.

— Et comment ! Bon sang, Harry... quand je t'ai demandé de régler ça je pensais que... qu'un peu de pub suffirait et que nous aurions à arrêter un petit groupe d'idiots qui jouent à se rappeler la guerre.

Harry laissa échapper un grognement agacé.

— Tu savais que la plupart des Serpentard n'ont pas pu passer leur diplôme ? Qu'ils n'ont pas de travail ? Qu'ils n'ont pu recevoir aucun apprentissage ?

Le ministre soupira.

— Il y avait tellement à faire après... la bataille.

— Bon sang, Kings ! ça fait cinq ans ! Cinq ans de paix, et cinq ans pendant lesquels ceux qui subissent tout ça ont été irréprochables... Il n'y a pas eu la moindre enquête avant que tu ne me propulses ici. Rien du tout.

— Qui est en charge du dossier ?

— Fiertalon... Alors forcément, les coupables se sentent soutenus par les Aurors. Et je suppose que les sorciers de la rue sont les premiers à dénigrer les Serpentard !

Kingsley grogna.

— La une de la gazette... nous avons reçu tant de beuglantes que les oubliators ont dû sécuriser tout un quartier ! Les habitants moldus ont cru à une bataille dans le ciel ! Ils ont prétendu qu'il y avait eu un incident dans un entrepôt de feux d'artifice, mais... il va falloir calmer les choses avant que ça ne dégénère.

Le ministre marqua une légère pause, avant de reprendre plus gravement.

— D'ailleurs, je devrais t'en vouloir pour avoir détourné ton courrier et celui de tes camarades au Ministère, mais... ça a évité plusieurs drames. Nous avons eu quelques colis piégés, des lettres empoisonnées. Surtout à destination de monsieur Malefoy.

Harry se crispa et se pencha un peu plus. Kingsley Shakelbot ne loupa pas sa réaction et masqua un sourire en coin. Lorsque tout ce cauchemar serait derrière eux, il prendrait le temps d'agacer le jeune homme au sujet de sa relation avec son rival d'école.

— Hermione et Ron vont m'aider. Qu'a donné l'interrogatoire de l'apothicaire ?

— Jones est encore avec lui. Le bonhomme voulait jouer les malins, mais il ne devrait plus tarder à dénoncer ceux qui ont organisé l'attaque de ton nouvel ami.

Harry hocha la tête, sourcils froncés.

— Il y a une liste de ceux qui ont envoyé des... trucs dangereux ? Je suppose que n'importe qui peut envoyer une beuglante sur un coup de tête, donc ça ne sert pas à grand-chose. Mais peut être si quelqu'un en envoie plusieurs d'affilée ?

Kingsley soupira et hocha la tête.

— Nous avons prévu d'interroger tout le monde. Même pour une seule beuglante. Histoire de montrer que... enfin. Qu'ils ne peuvent pas s'attaquer à d'autres sorciers comme ça, comme du temps de Voldemort.

Harry sembla soulagé et ses yeux brillèrent un instant de reconnaissance.

— Parfait. Merci Kings. C'est peut-être ça la solution. Montrer que ce groupe agit comme des Mangemorts. Prétendre qu'ils s'en prennent à ceux qui ont trahi les idées de Voldemort ?

Kingsley resta silencieux un long moment avant qu'un sourire n'étire ses lèvres.

— C'est terriblement retors ça comme idée...

Harry lui lança un clin d'œil.

— Et bien, soit la population sorcière va s'émouvoir des attaques contre des amis du Sauveur et se dresser contre ces... pseuso-justiciers stupides. Ils vont être si furieux d'être assimilés aux Mangemorts qu'ils vont se défendre de leur ressembler et se dévoiler. Et avec un peu de chance, commettre une erreur qui permettra de les arrêter une bonne fois pour toutes.

Le ministre hocha la tête.

— D'accord. Fais comme tu le sens. Je te fais confiance Harry, mais sois prudent. Il y avait également des colis piégés à ton nom.

Protection rapprochéeWhere stories live. Discover now