involontaire

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Bonsoir !


Voici le chapitre du jour... Je rentre demain matin à l'hôpital pour y être (enfin) opérée. Je vais tenter de tout préparer pour poster depuis l'hôpital et tenter de ne pas manquer le moindre jour ^^
On verra si j'y arrive !

En attendant bonne lecture et à très vite ;)


Bien que parfaitement conscient de ce qu'ils avaient fait dans l'atrium du Ministère, Harry avait repoussé soigneusement toute pensée à ce sujet.

Il n'était pas prêt à admettre qu'il avait embrassé Drago Malefoy, de son plein gré, et surtout qu'il avait apprécié plus que de raison.

Autant il avait été mal à l'aise à chaque fois que Pansy s'était approchée de lui et l'avait embrassé pour jouer leur rôle, autant les choses avaient semblé... naturelles dans les bras de Malefoy. Comme une évidence.

Avec un soupir, il se replongea dans ses dossiers, relisant inlassablement le peu d'éléments qu'il avait, espérant avoir d'un coup une illumination.

Quelqu'un frappa à la porte, et il leva les yeux, avant de sourire en voyant Malefoy dans l'encadrement de la porte, bras croisés, l'observant de son éternel air indéchiffrable.

Cependant, Harry se rendit compte qu'il pouvait déchiffrer le langage de son corps, et il nota l'incertitude du jeune homme si fier.

Il lui fit signe d'entrer et le blond se détendit légèrement, avait de montrer les dossiers entre ses mains.

— Tu avances ?

Harry lâcha le tout et ôta ses lunettes pour se frotter le visage.

— Pas vraiment. Mais ne t'en fais pas, je ne les laisserai pas s'en tirer si facilement.

Drago s'assit face à lui, et le dévisagea avec attention.

— Pourquoi ça te tient autant à cœur, Potter ? Je veux dire, tu as probablement ta vie parfaite et... tu ne nous dois rien. Bien au contraire. Tu aurais toutes les raisons de... les laisser nous...

Harry le fixa, accrochant le regard mercure et il eut un sourire en coin.

— Peut-être que je te dois plus que ce que tu penses. Tu m'as sauvé, ce jour-là chez toi.

Drago grogna, visiblement agacé.

— Oh bon sang ! Potter, ce n'est vraiment pas flatteur de toujours revenir à ce moment où j'ai eu un peu de bon sens ! Je n'ai rien fait, ce jour-là. J'ai juste... Détourné les yeux !

Harry reprit son sérieux et il se pencha vers l'ancien Serpentard.

— Tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait, Malefoy. Je vais te confier quelque chose, que nous n'avons pas ébruité. Avant de venir chez toi, nous avons rendu visite au père de Luna. Sa fille avait été enlevée, et... il pensait sincèrement que nous livrer pourrait la sauver. Il n'a pas hésité. Pas une seule seconde. À la minute où nous sommes arrivés, il a contacté les Mangemorts. Nous avons réussi à fuir, par chance, mais... nous n'avons jamais pensé à lui en vouloir, parce que pendant la guerre, tout était tellement incertain... Il voulait juste sauver sa fille. Toi... nous nous battions sans cesse, je t'avais lancé ce sort terrible avant de quitter Poudlard. Tu vivais avec ce monstre, et pourtant... tu as eu le courage de te taire.

Drago cligna des yeux, mais Harry ne lui laissa pas le temps de parler.

— Quand je dis que tu m'as sauvé, ce n'est pas de la pitié, ou je ne sais trop ce que tu vas imaginer. C'est la réalité. Ce jour-là, ce que tu as fait, c'était plus que ce que la plupart des sorciers du monde magique ont fait pour moi.

Déstabilisé, le blond cligna des yeux.

— C'est une histoire de dette ? Parce que... tu m'as déjà tiré du feudeymon. Tu as témoigné pour moi.

— Pas de dette entre nous.

Drago se frotta le visage et laissa échapper un ricanement étranglé.

— Parfois, je pense te connaître parfaitement, mais... tu réussis toujours à me surprendre, Potter. Même si c'est involontaire.

Harry ricana.

— Et qui te dit que ce n'est pas volontaire ?

Peut être pour la toute première fois depuis qu'ils se connaissaient, ils échangèrent un sourire complice.

Harry reprit ses dossiers avec un soupir, tandis que Drago restait près de lui en silence.

Ils sursautèrent tous les deux lorsqu'une chouette se présenta contre la fenêtre, tapant du bec impatiemment.

Harry jura entre ses dents.

— C'est la bestiole de Hermione. Je te jure, elle l'a dressé pour terroriser le destinataire de ses courriers. Elle ne la sort que lorsqu'elle est... furieuse.

Drago se leva avec un rictus moqueur et il lui posa une main sur l'épaule.

— Dans ce cas, je te laisse gérer la bête furieuse. Je serais avec Pansy... Hurle si tu as besoin de secours.

Harry ne put s'empêcher de glousser et il posa sa main sur celle de Drago comme pour le retenir, troublé par le bref contact et le moment complice qu'ils venaient de partager.

Il le regarda quitter la pièce, incapable de détourner le regard même s'il savait que Aello, la chouette de Hermione risquait de se montrer encore plus agressive d'avoir attendu.

Que Hermione ait choisi le nom d'une harpie pour sa chouette confirmait le caractère détestable de l'animal. Et bien qu'elle s'en défendait vigoureusement, Harry était sûr que son amie encourageait le volatile à se montrer aussi... terrible.

Avec un soupir, il ouvrit la fenêtre, et ignora les piaillements furieux de la chouette. Habitué à recevoir la visite de la harpie à plumes, il attendit patiemment qu'elle se calme suffisamment pour qu'il puisse retirer la missive sans se faire mordre violemment.

Il récolta quand même un pincement et un regard noir de Aello, avant que la chouette ne reparte aussitôt, à tire d'ailes.

Il grogna, tout en sachant qu'il n'oserait pas se plaindre à Hermione, puisqu'elle lui lancerait « LE » regard. Le regard furieux qui le faisait se sentir comme un tout petit garçon qui venait de faire une bêtise...

Hermione avait toujours été très décidée et directive, mais en vieillissant elle s'était affirmée encore plus, voulant parfois le traiter comme l'enfant qu'il n'était plus.

En ouvrant l'enveloppe et en découvrant le message, il ne put s'empêcher de glousser nerveusement.

Hermione lui avait envoyé la première page de la Gazette, soigneusement découpée, et un point d'interrogation tracé au feutre rouge pointait en direction de la photo de lui et Malefoy.

Visiblement, il avait réussi à se montrer suffisamment imprévisible pour lui ôter sa verve habituelle, puisqu'elle n'avait pas ajouté une longue lettre de questions...

Il haussa les épaules et glissa la coupure du journal dans ses dossiers, lissant l'image, fasciné encore une fois par cette photo capturée pile à l'instant parfait.

Il hésita à répondre puis décida d'attendre le lendemain, puisque la une de la Gazette risquait d'être encore plus... explosive.

Protection rapprochéeWhere stories live. Discover now