Chapitre 43 : Douce jalousie, fidèle jalousie

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Éléonore

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Éléonore

— Sa Majesté, le roi François, entre en lice.

Quoi ? Antoinette et moi échangeâmes un regard stupéfait.

— Je croyais que le roi ne joutait pas ! m'exclamai-je.

— Il n'est pas censé le faire, me confia Antoinette.

Justement car il n'était là qu'en tant que spectateur ! Alors que faisait-il, grimpé sur son cheval blanc, haranguant la foule ? Le roi d'Angleterre ne verrait-il pas cela comme une insulte ? Je jetai un rapide regard à Henry Tudor, mais ce dernier semblait surtout amusé, passant une main dans sa barbe rousse. Amusé par quoi ? Que se passait-il ? Je ne comprenais plus rien ... Et à en juger par les murmures de la foule, je n'étais pas la seule. 

François, encore sans casque, fit doucement ralentir sa monture à l'approche de notre estrade et avança au pas. Il me lança un regard intense avant de repartir au galop.

— Ah les hommes ... souffla Antoinette. Tous les mêmes ...

— Je ne comprends pas ...

— Oh c'est très simple ! Anne de Montmorency a gagné avec tes faveurs. Le roi est jaloux, alors il veut l'humilier. Pour faire simple, ils se battent pour toi.

— Mais pas du tout ! protestai-je.

— Ma chère Éléonore ! Tu n'es familière de la Cour que depuis quatre années. J'y suis depuis ma naissance. Crois-moi, je sais parfaitement comment cela se passe. Et là, c'est un combat d'égo et de jalousie masculine.

— Mais je ne veux pas qu'ils se battent pour moi ! D'ailleurs, ils n'ont pas à le faire ! Anne est un ami !

— Je ne suis pas certaine que le roi partage ton avis, très chère ...

Impuissante, je me résolus à me retourner vers la lice, ignorant mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. 

Les deux hommes étaient face à face, se jaugeant du regard. Personne n'aurait pu penser qu'ils étaient amis tant ils avaient l'air prêts à se sauter à la gorge. François ferma la visière de son casque. Anne fit de même, tout aussi résolu que son roi. Les sabots des chevaux grattèrent le sol.

— Qui est votre favori ? me demanda alors une voix masculine à mon oreille.

Robert et Marin se frayèrent un passage parmi la foule de courtisans et vinrent s'asseoir près de nous, sous les yeux effarés de plusieurs dames de la Cour qui me regardaient avec un drôle d'air. Depuis ma danse enflammée, j'avais le droit à ce genre de regards lourds de reproches, comme si je n'avais pas le droit d'être qui j'étais. Et je n'avais surtout pas le droit de me rapprocher du roi et de ses amis les plus proches. Certaines rumeurs disaient même que je donnais mes faveurs aux quatre hommes en même temps. Tout pour me détruire ...

La flamme de la SalamandreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant