Chapitre 40 : Traîtrise

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Francesco

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Francesco

Nerveux, Francesco s'avança devant l'assemblée. Jamais il n'avait été traduit en justice par Sang Bleu. Jamais il ne s'était retrouvé au centre de cette pièce circulaire souterraine. Jamais il n'avait été l'accusé.

Plusieurs flambeaux étaient allumés, mais le jeune homme ne voyait pas les visages des adeptes, cachés sous leurs longues capuches sombres. Néanmoins, il sentait la colère irradier de tous les pores de son père, droit devant lui, sa capuche triangulaire rejetée dans son dos. Gabriel de Dieulafoy le fixait de son œil unique, d'un regard glacial, monté sur un petit promontoire en marbre.

— Francesco Melzi, tu as déshonoré nos rangs, feula Dieulafoy d'une voix mauvaise.

Non. Il ne pouvait pas accepter cela ! Il ne les avait pas déshonorés !

— Je ne suis pas coupable, Maître ! s'opposa-t-il avec une certaine effronterie. J'ai seulement obéi aux ordres.

Dieulafoy ne voulait-il plus le médaillon ? Ne voulait-il plus le Graal ? Il savait bien que si. 

Le regard que son père adoptif lui lança le transit. Il n'y avait pas une once d'amour, ni même d'affection. Mais en avait-il déjà éprouvé ? N'était-il pas seulement une arme au service de la cause et rien d'autre ?

— Obéi aux ordres ? vociféra Dieulafoy, sa voix se répercutant sous les voûtes de pierre de cette salle circulaire. Ne t'avais-je pas ordonné de ne jamais attaquer au grand jour ? De ne jamais te faire reconnaître ? Et toi, qu'as-tu fait ? Tu t'es rendu à une fête romaine où le pape était présent, et tu as attaqué la fille en présence du roi et de nobles seigneurs ! Elle sait maintenant que tu es en vie, et l'effet de surprise que tu avais à ton avantage vient de disparaître !

Francesco ferma la bouche, renfonçant sa tête dans ses épaules.

— Qu'as-tu à dire pour ta défense ? demanda Dieulafoy d'une voix sourde.

Maladroitement, Francesco passa une main sur son bras. Il sentit toutes les cicatrices dues aux châtiments de son père. Mais il craignait cette fois que son châtiment ne soit bien pire ... Il avait commis l'erreur la plus effroyable aux yeux de Sang Bleu. Celle de se faire prendre ... Pourtant, il releva vaillamment la tête, faisant face au visage courroucé de Dieulafoy. La cicatrice qui lui marquait le visage semblait se déformer tant l'homme était en colère.

— J'avais le médaillon à portée de main ...

— Et encore une fois tu as échoué, le coupa Dieulafoy. Et à cause de toi, dix de nos frères sont morts.

Il avait été contraint de donner cet ordre. Autrement, le roi aurait eu les moyens d'user de torture pour les faire parler. Il ne pouvait pas prendre ce risque. On disait que les adeptes ne parlaient pas et qu'ils préféraient se donner la mort plutôt que de trahir leurs secrets. Mais tout homme était faillible. Et Francesco le savait mieux que personne. Lui l'avait été à Rome ...

La flamme de la SalamandreWhere stories live. Discover now