Chapitre 31 : Le serment du fer

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Éléonore

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Éléonore

Je me jetai sur le sol pour esquiver l'attaque de mon adversaire. L'épée fendit l'air sans me toucher. Je tentai de riposter, attaquant à mon tour. Un sourire encourageant naquit sur les lèvres de l'homme, mais il n'était pas le plus mauvais des bretteurs. Loin s'en faut ! 

D'un geste adroit, il attrapa brusquement mon poignet et me confisqua mon arme. Je n'eus qu'un hoquet de surprise avant de me sentir projetée vers lui. Mon dos se cogna alors contre son torse tandis que son épée en bois se posait contre ma gorge.

— Non ! m'exclamai-je.

Anne de Montmorency éclata de rire.

— Vous faites des progrès, m'encouragea-t-il.

— Mais pas assez pour gagner ... maugréai-je.

— Dois-je vous rappeler que je suis l'un des meilleurs soldats du royaume ?

— Derrière La Marck j'imagine ? le provoquai-je.

— C'est vrai, acquiesça le concerné, nous observant nous battre.

Anne lança un regard noir à son ami.

— Je vous bats quand vous voulez, où vous voulez.

— Oh ! Serait-ce une proposition, Anne ? Je ne voudrais pas vous humilier devant votre élève !

Il m'avait fallu de nombreux jours avant de convaincre François que je voulais apprendre l'art de l'escrime. Tout d'abord, il avait été fermement opposé à ce que je tienne une arme, utilisant des arguments aussi ridicules que le fait que je sois une femme ou que je venais à peine d'accoucher. Mais cela faisait désormais presque un mois que j'avais eu ma fille, et je devais le plus rapidement possible perdre mon ventre. Pas pour des raisons esthétiques, mais pour éviter que quiconque ne se doute de quoi que ce soit. 

Officiellement, je n'avais fait qu'accompagner Antoinette pour qu'elle se repose pendant sa grossesse. Personne à la Cour ne savait que j'étais aussi moi-même enceinte. Et personne ne devait le savoir. 

De plus, j'estimais qu'apprendre à me défendre était essentiel. Si j'avais su me battre, alors peut-être aurais-je pu empêcher la blessure d'Anne à l'épaule ! Bien que ce dernier était en grande forme. Et si j'avais su me battre, peut-être aurais-je même pu sauver mon père et Francesco ... S'il était trop tard pour eux, ça ne l'était pas pour les autres. Je ne voulais plus jamais être un poids mort. Je voulais pouvoir me défendre ! 

Finalement, François avait cédé à ma demande et chargé Anne et Robert de m'apprendre les rudiments de l'escrime. Même s'il ignorait qu'Anne m'avait déjà appris quelques bases quand je croyais encore pouvoir échapper à toute cette horreur. Mais force est de constater que je n'étais pas encore capable de tenir à distance les deux hommes.

Anne me relâcha, non sans me donner un petit coup d'épée sur les fesses. Je lui jetai à mon tour un regard noir, mais le séduisant jeune homme aux cheveux châtains et aux yeux gris ne fit que hausser les épaules et me lança mon épée. Heureusement, je réussis à la rattraper au vol sans perdre davantage la face.

La flamme de la SalamandreWhere stories live. Discover now