Chapitre 16 : Ne reste que des cendres

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Éléonore

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Éléonore

Résignée à ma mort prochaine, je fermai les yeux.

— Allons bon ! s'écria une voix provenant de l'autre côté du couloir. Que se passe-t-il encore ici ? À cette heure avancée de la nuit, on n'a pas idée de ...

Louise de Savoie se figea, une main posée sur sa poitrine. Ses cheveux bruns étaient tressés sur le côté de son visage et au vu du voile posé sur ses cheveux, je compris qu'elle revenait de la chapelle. Et je ne fus jamais aussi soulagée de voir la mère du roi de ma vie. 

Son visage devint soudainement livide quand elle me vit à terre, une lame près de ma gorge, les quatre hommes derrière moi et mon sang glissant avec lenteur sur le parquet en bois du château d'Amboise.

— Gardes ! hurla-t-elle avec force.

Pris de terreur, mon agresseur me relâcha brusquement et ma tête retomba au sol. Je ne pouvais plus bouger tant mon dos me faisait souffrir. Ils essayèrent de s'enfuir mais furent vite rattrapés par les gardes de la reine mère qui la suivaient partout. 

Un combat féroce s'engagea alors entre mes agresseurs et les gardes royaux. J'entendais au loin, comme un murmure, le choc des épées les unes contre les autres. Mais je n'avais même plus la force de relever la tête.

— Allez prévenir le roi ! Immédiatement ! ordonna Louise de Savoie à je ne sais qui.

Je sentis alors une main me redresser et vis le visage de la reine mère apparaître au-dessus de moi. Ses yeux bleus tressautèrent un instant quand sa main et sa robe se tachèrent de mon sang.

— Mademoiselle de Vinci ? Vous m'entendez ?

— Le Clos Lucé ... murmurai-je. Mon père ...

Je n'avais plus de force ... J'avais si mal ... Mes yeux s'embuèrent de larmes alors qu'une grimace de douleur déformait mon visage quand la reine mère posa ses mains sur ma blessure sans le vouloir.

— Allez quérir le médecin royal !

Était-ce déjà trop tard ? Allais-je mourir ? 

Je crus voir d'autres gardes surgir à leur tour du couloir, les armes à la main. Mes agresseurs ne s'échapperaient pas. Même si je devais mourir, alors je les emporterai avec moi dans la tombe, et ce fut ma dernière consolation. J'aurais aimé m'évanouir afin de ne plus ressentir une telle douleur, mais je n'y arrivais pas. Ma tête me tournait pourtant atrocement et je crus plus d'une fois que j'allais vomir. Mais cette douleur irradiait de mon dos sans me laisser une seconde de répit. Était-ce ma fin ?

*                    *                    *

François

— Je vous désire, Mary.

— Votre Majesté ... minauda la jeune femme.

Il aimait beaucoup son accent anglais. François passa une main dans sa longue chevelure châtain, appréciant le frisson qui parcourut le corps de Mary. Mary Boleyn était à la Cour depuis peu, ayant suivi son père d'Angleterre. Son père qui n'était autre que l'ambassadeur du roi Henry. Et François adorait prendre ce qui ne devrait pas être à lui.

La flamme de la SalamandreWhere stories live. Discover now