Chapitre 1 : Voler de ses propres ailes

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Éléonore

Je poussai un long soupir d'épuisement, ayant enfin réussi à me hisser au sommet du Clos Lucé. Ce qui n'avait pas été une mince affaire. Mais maintenant, j'y étais enfin. De mon perchoir, je pouvais voir le château d'Amboise qui perçait les nuages blancs de cette matinée ensoleillée. Ainsi que la Loire qui s'écoulait en contre-bas, silencieuse dans son lit. Pourtant, je n'étais pas ici pour admirer la vue. 

Je tirai à moi deux grandes ailes et les installai sur le rebord où je m'étais installée. Ça allait marcher. Ça devait marcher. Quand mon père avait créé cette machine il y a des années, il n'avait pas pris en compte le poids de l'objet. Les oiseaux étaient légers pour pouvoir voler, alors ma machine devait l'être également.

Je m'installai dans l'engin, resserrant les sangles autour de mon corps et prenant les cordes dans mes mains. Quand je tirerai sur les cordes, les ailes devaient battre. Facile ... Ne restait plus qu'à m'élancer dans le vide pour tester mon invention.

— Je sais ... maugréai-je au chat roux qui me regardait avec grande attention, se demandant sans doute quelle folie j'avais encore en tête. Les humains ne sont pas faits pour voler, mais je vais te prouver le contraire.

Pour toute réponse, il se lécha la patte. 

Je rabattis mes cheveux bruns dans mon dos, me préparant à m'élancer. Allez Éléonore ... Courage ... C'était juste un petit saut dans le vide avec un risque très élevé de s'écraser en contre-bas et de mourir bêtement ! Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? 

Un rire nerveux s'échappa de ma gorge alors que mes bottes s'approchaient du vide. C'était quand même très haut ... Mais je devais essayer. Comment pourrais-je dire que c'était impossible de voler avant d'avoir essayé ? 

Je me reculai un peu et pris une longue inspiration, humant l'air frais. Le chat releva la tête vers moi à l'instant-même où je m'élançais. Sans prendre le temps de réfléchir, je me jetai dans le vide. 

Le vent me fouetta le visage avec force mais, aidée par le vent, mes ailes me remontèrent avant que je ne m'écrase au sol. Un cri de victoire jaillit de mes lèvres alors que je volais au-dessus de la cour du Clos Lucé, me dirigeant vers les jardins. Les serviteurs m'observaient avec de grands yeux médusés, mais beaucoup avaient l'habitude des ... bizarreries de mon père. Et des miennes. Vivre avec les De Vinci n'était pas de tout repos ...

Tirant sur les cordes, je virai de l'aile et me laissai porter par le vent. Je n'arrivais pas à y croire ... J'avais réussi ! J'avais ... 

Soudain, un grincement me coupa net dans ma joie. Un grincement ? Pourquoi un grincement ? Je n'eus pas le temps de bien comprendre ce qui était en train d'arriver que l'engin volant vira soudainement de bord, ne répondant plus à aucune de mes directives. Je tentai bien de tirer de toutes mes forces sur la corde mais en vain, plus rien ne m'obéissait. 

La flamme de la SalamandreWhere stories live. Discover now