Chapitre 10 : Tel est pris qui croyait prendre

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Éléonore

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Éléonore

Songeuse, j'observai l'arc à la lueur des rayons du soleil. À la lumière du jour, il était encore plus magnifique que je ne le pensais. Des entrelacs celtiques venaient décorer la courbure du bois, rendant l'arme encore plus précieuse. Un véritable chef-d'œuvre. Mais le plus émouvant était de savoir qu'il avait appartenu à ma mère ... L'avait-elle manié ? Savait-elle tirer ? J'aurais aimé en savoir plus sur elle ... Bien plus ... Ne serait-ce que connaître le son de sa voix ... Tout comme connaître mon père biologique, Lorenzo de Médicis. Mais ce n'était qu'un doux rêve ... Les morts ne pouvaient revenir à la vie.

Poussant un long soupir, je rangeai l'arc dans sa cachette, refermant le tableau de ma mère dessus, comme si, malgré sa mort, elle protégeait encore ses secrets. Des secrets qu'elle avait nombreux ...

— Que me caches-tu ? demandai-je au portrait.

Évidemment, elle ne me répondit pas, se contentant de m'observer de son regard semblable au mien. Elle était belle ... Lui ressemblais-je ? Ou avais-je plutôt les traits de mon père ? 

Ma main s'égara un instant sur le portrait, sans bien savoir ce que je faisais. Puis, je me ressaisis. J'avais encore des choses à faire ; la première étant de convaincre François de cracher le morceau. Il savait, c'était certain. Et j'avais bien compris qu'il était devenu inutile d'insister auprès de mon père. À chaque fois que je tentais d'aborder le sujet, il se refermait comme une huître. Ma mère n'était pas la seule à avoir des secrets ... Mais j'espérais bien réussir à faire craquer le roi. Je ne savais pas encore comment m'y prendre, mais je finirais bien par trouver.

Ragaillardie, je sortis dans la cour avant de me diriger vers le château d'Amboise. Francesco avait quitté le Clos Lucé il y a peu, pour aller rendre visite à un ami à lui qui vivait à quelques heures de chevauchée d'ici. Un certain Giovanni. Il ne m'avait rien dit de plus, seulement qu'il reviendrait dans deux jours. Je n'étais pas inquiète. Ce n'était pas la première fois qu'il allait voir ce Giovanni.

Je passai l'arche en pierre menant à la sortie et, évidemment, les gardes du roi m'emboitèrent le pas. Parfait ... J'avais maintenant l'impression d'être une prisonnière que l'on menait à l'échafaud ! 

Je leur lançai à tous les deux un regard noir mais ils m'ignorèrent superbement, continuant à m'escorter. Comme si j'avais besoin d'eux pour me rendre au château d'Amboise qui n'était qu'au bas de la rue ! Que craignaient-ils ? Qu'un oiseau se jette sur moi durant ma marche ? 

Je poussai un long soupir et tâchai de les ignorer. François avait toujours des gardes derrière lui. Comme ça devait être épuisant ... 

Soudain, les gardes firent volte-face et repartirent vers le Clos Lucé. Je me figeai dans mes pas, surprise. Pourquoi ce brusque revirement ? Nous n'étions pas encore arrivés ! Qu'est-ce que ... ? 

La flamme de la SalamandreWhere stories live. Discover now