Chapitre 4 : Sous les yeux du roi de France

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Éléonore

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Éléonore

— Allons, allons, nous calma une voix derrière moi. Que se passe-t-il ?

Je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir qui se tenait derrière moi. Son ombre gigantesque m'avait déjà entièrement recouverte. Toutes les autres femmes autour de nous, ainsi qu'Antoinette, se perdirent dans une profonde révérence.

Pour ma part, je ne quittai pas Louise de Savoie du regard, la défiant de dire quoi que ce soit devant son fils. Mais c'était bien mal la connaître. Je devais au moins reconnaître que c'était une lionne.

— Comme à l'ordinaire, François, cette péronnelle pense pouvoir surpasser Dieu par ses folles inventions !

— Mais pas du tout ! niai-je. Je n'ai pas fait cela pour Dieu mais pour le roi !

— Le roi et Dieu sont indissociables ! s'énerva Louise.

J'espère bien que non, ne pus-je m'empêcher de penser. 

Heureusement, François était bien moins obtus que sa mère.

— Mère, la tempéra-t-il de sa voix grave, je ne crois pas que Mademoiselle de Vinci ait voulu commettre un blasphème mais simplement exprimer son talent.

— Tout à fait, soutins-je le roi en croisant mes bras sur ma poitrine.

Si un regard pouvait tuer, je serais déjà six pieds sous terre. Je remarquais alors qu'un petit attroupement s'était formé autour de nous, se demandant sans doute ce qui était en train de se passer. Je ne ratais pas le regard perplexe de mon père, au loin, qui conversait toujours avec l'ambassadeur florentin. Et toujours pas de Francesco ...

— Vous n'allez tout de même pas la soutenir, François. Pas contre votre mère !

— Je crois seulement que tout ceci est un fâcheux malentendu, rien de plus.

Je m'empêchai d'afficher un sourire de victoire, bien que j'en avais furieusement envie. 

Mais tout sentiment de victoire disparut quand François me tendit la main. Je fronçai les sourcils, levant cette fois mes yeux vers lui.

— Éléonore ?

Depuis quand m'appelait-il par mon prénom ? N'étais-je plus Mademoiselle de Vinci ? Qu'est-ce qui avait changé ? 

Comprenant bien ce qu'il me demandait implicitement de faire, je posai ma main dans la sienne et le laissai m'emmener loin de sa mère et de sa femme. Une mère qui était sur le point de vouloir m'égorger en place publique. 

Des murmures de plus en plus insistants se firent sur notre passage quand je remarquais que le roi me conduisait vers la piste de danse.

— Je ne sais pas danser, le prévins-je, espérant qu'il me relâche.

La flamme de la SalamandreWhere stories live. Discover now