Chapitre 21 : La cour des Miracles

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Éléonore

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Éléonore

J'étais épuisée. Après avoir galopé près de deux heures, j'avais dû me résoudre à faire une pause. Je ne pouvais pas continuer ainsi. 

Avec soulagement, je vis bientôt une auberge au bord de la route menant vers Paris. Une route déserte à cette heure tardive. Heureusement, la lune était pleine ce soir et éclairait mon chemin avec clarté. Comme si elle voulait me montrer le chemin. J'appréciais l'attention. Mais là, j'étais trop fatiguée pour continuer. 

Je tirai sur les rênes de mon frison et descendis de cheval. Je confiai l'étalon à un palefrenier et entrai dans l'auberge. Le nom était inscrit sur le devant de la porte, en lettre blanches parfaites : La Salamandre. Quelle ironie sachant que François avait choisi pour emblème cet animal mythologique.

Comme il devait m'en vouloir ... Mais je n'avais pas d'autres choix. Sang Bleu allait continuer à me traquer et je ne voulais pas que d'autres trouvent la mort par ma faute. Qui serait les prochains ? Antoinette ? François ? Je ne pouvais pas les mettre en danger en restant près d'eux. Loin de moi, ils étaient en sûreté. Je ne voulais plus être responsable de la mort de ceux qui m'étaient chers. Pas comme mon père et Francesco ...

De plus, il me fallait trouver où se terrait Sang Bleu. Mon père avait parlé de Paris, mais la ville était gigantesque. Trouver Sang Bleu sans d'autres indications serait cherché une aiguille dans une botte de foin ! Et je n'avais pas ce luxe. 

J'espérais que cette cour des Miracles avait le bras aussi long que Maud le prétendait car j'avais besoin de réponses. Mais si eux ne pouvaient trouver Sang Bleu, alors personne ne le pourrait.

Ragaillardie, je poussai la porte de la Salamandre et entrai dans une ambiance chaude et rassurante. Une femme zigzaguait entre plusieurs tables, servant des plats qui avaient l'air tous plus savoureux les uns que les autres. Rien qu'à cette vue, mon estomac se mit à gargouiller. 

Ne perdant pas un instant, je m'avançai vers l'aubergiste qui nettoyait avec attention des verres derrière une petite table en bois.

— Bien le bonsoir, ma petite dame, me salua-t-il.

— Bonsoir. Pourrais-je avoir l'un de ces plats qui m'ont l'air excellents et une chambre pour la nuit ?

— Bien sûr ! Si vous avez de l'argent ...

Me croyait-il sans le sou ? Sans me démonter, je plongeai la main dans ma bourse et en sortis deux pièces d'argent.

— Cela suffira ?

L'aubergiste prit les pièces entre ses mains et hocha la tête. Il me confia les clés de la chambre numéro trois, qui se trouvait à l'étage, et me recommanda de m'asseoir, son épouse allant arriver pour me servir. Je m'exécutai de bonne grâce et me laissai tomber sur le banc d'une table dans un coin de la grande pièce. J'étais épuisée ! Je demandais grâce, ne rêvant que d'un lit. Certes, cet endroit était bien moins confortable que le château d'Amboise ou le Clos Lucé, mais j'aurais pu tomber plus mal. L'endroit avait l'air propre pour commencer.

La flamme de la SalamandreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant