Chapitre 17 : Un cœur meurtri

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Éléonore

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Éléonore

Je me laissais ausculter sans faire preuve de la moindre résistance. Je n'étais plus qu'un être sans vie, amorphe, restant des journées entières assise dans mon lit, à regarder par la fenêtre donnant sur la Loire. J'aurais dû mourir ... Je ne devrais même pas être en vie ... 

Je m'étais réveillée dans ce lit il y a trois jours, la mémoire encore envahie de cauchemars. Un cauchemar pourtant bel et bien réel ... Et cruel. Mon père ... Francesco ... Ils étaient morts. Pourtant, aucune larme ne vint envahir mes yeux. Je n'en avais plus. J'étais peut-être morte dans le fond ...

Le médecin remit le bandage dans mon dos, sans dire un mot. Je n'avais presque plus mal et je pouvais enfin me réallonger sur le dos sans grimacer de douleur. Mais cette douleur n'était rien en comparaison à celle de mon cœur. Rien que d'y repenser ... 

Je fermai les yeux, serrant la couverture entre mes poings serrés. Le médecin dut prendre cela pour de la souffrance car il dit :

— Votre dos vous fera encore souffrir, Mademoiselle, mais je vous assure qu'il guérira avec le temps. En attendant, vous devez prendre du repos. Surtout avec votre enfant.

Quoi ? Avais-je mal entendu ? 

Je me retournai brusquement vers le médecin.

— Vous l'ignoriez ? s'interrogea ce dernier.

Bien sûr que je l'ignorais ! Que ... Comment ... ? Certes, je n'avais pas eu mes menstrues voilà plusieurs mois, mais, n'étant pas la première fois que cela arrivait, je n'y avais pas prêté grande attention ... Surtout avec tout ce qui se passait ...

Ma main glissa sur mon ventre encore plat. J'étais enceinte ... Enceinte de Francesco ... Je ... Je n'arrivais pas à y croire ... Je ne voulais pas y croire. Non. C'était impossible. Je ne pouvais pas porter son enfant alors que Francesco était ... 

À cette seule pensée, mon cœur se déchira encore un peu plus dans ma poitrine. Les hommes du roi avaient réussi à éteindre l'incendie ... Pour retrouver six corps calcinés. Tous les élèves de mon père ... Francesco était mort ... Tout comme mon père ... Et moi je me retrouvais seule et enceinte ... Pourquoi n'étais-je pas morte moi aussi ?

— Laissez-moi, ordonnai-je au médecin.

J'attendis qu'il sorte de la pièce avant de poser une main sur ma bouche, étouffant un profond sanglot. Je n'en pouvais plus ... C'était une torture ! Un autre sanglot me broya le cœur et je me mis alors à pleurer de tout mon soûl. Je ne savais même pas que j'avais encore des larmes ... Ma respiration se fit sifflante.

Comment pourrais-je élever un enfant seule ? Le voulais-je seulement vraiment ? Si Francesco n'était plus alors à quoi bon ? Et cet enfant ... Ne serait-il pas en danger comme moi je l'étais ? Ces hommes qui m'avaient attaquée et presque tuée ... Ils recommenceraient encore et encore jusqu'à ce qu'ils me tuent ...

La flamme de la SalamandreTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon